Téhéran (IRNA) - La chaîne France 24 a publié, à l’occasion des jeux paralympiques 2021 de Tokyo, un rapport sur l'archère iranienne Zahra Nemati, symbole des acquis des femmes iraniennes dans les secteurs sportifs et sociaux.

La délégation iranienne a déjà remporté 7 médailles aux jeux paralympiques 2020 de Tokyo. Mais l’Iran a encore des athlètes qui réservent une grande opportunité pour gagner encore plus de titres dans ces compétions qui se déroule jusqu’au 5 septembre 2021. Voici l’article publié le 27 août 2021 sur le site de la chaîne française à propos d’une des femmes sportives membres de la délégation iranienne :

L'archère iranienne Zahra Nemati, championne et femme engagée

L'Iranienne Zahra Nemati est déjà une légende. Elle fait partie des rares athlètes à avoir participé aux Jeux olympiques et paralympiques. À Tokyo, celle qui se veut un exemple pour les sportives du monde entier vise un troisième titre paralympique.

Depuis une dizaine d'années, l'archère iranienne Zahra Nemati domine sa discipline. Elle a raflé tous les titres possibles. Double médaillée d'or aux Jeux paralympiques, elle va tenter, vendredi 27 août à Tokyo, de remporter un troisième titre consécutif.

Ce n'est pourtant pas dans ce sport qu'elle a d'abord excellé. Plus jeune, elle pratique le taekwondo. Ceinture noire, elle est malheureusement contrainte d'arrêter de le pratiquer après un grave accident de voiture en 2004. La jeune femme se retrouve paralysée.

Qualifiée pour les Jeux olympiques et paralympiques

Devenue paraplégique, Zahra Nemati ne renonce pas au sport. Elle s'essaye au tir à l'arc et se révèle particulièrement douée. En l'espace de six mois, elle participe au championnat national iranien et termine troisième aux côtés des valides. Elle est invitée à rejoindre l'équipe du pays.

Les titres s'enchaînent. En 2011, elle remporte une première médaille d'argent en individuel aux Mondiaux paralympiques. L'année suivante, elle décroche l'or aux Jeux paralympiques de Londres. Ses résultats sont tellement impressionnants qu'elle réussit quatre ans plus tard à se qualifier à la fois aux Jeux olympiques et paralympiques de Rio. Une première depuis l'Italienne Paola Fantato à Atlanta en 1996. La championne iranienne se classe finalement 33e aux Jeux olympiques et décroche sa deuxième médaille d'or aux Jeux paralympiques.

Pour elle, cette double participation représente un succès sportif, mais aussi un moyen de lutter contre les stéréotypes qui accompagnent les personnes en situation de handicap. "Je pensais que ça pouvait être un tournant dans la mentalité des gens, en particulier dans la façon dont ils considèrent les personnes handicapées, donc ce fut une expérience particulière pour moi", a-t-elle expliqué sur le site officiel des Jeux olympiques.

"Les femmes et les filles peuvent atteindre le meilleur d’elles-mêmes"

Zahra Nemati n'est pas seulement une grande championne, elle se veut aussi un exemple. Elle se bat pour défendre le droit des personnes handicapées partout dans le monde. En début d’année, le Comité international paralympique (CIP) lui a remis le prix de leader de la prochaine génération à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes pour son travail de sensibilisation à l'inclusion des femmes et des personnes en situation de handicap.

Plus largement, elle est fière de représenter également les sportives de son pays. En 2016, à Rio, elle avait été choisie comme porte-drapeau de l'Iran lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.

“Cet instant fut très spécial pour moi, pour prouver que mon pays réserve une place spéciale aux femmes. Cela signifie que les femmes et les filles peuvent atteindre le meilleur d’elles-mêmes malgré les nombreuses difficultés à surmonter.", a déclaré Nemati.

Compétitrice dans l'âme, l'archère avoue bien entendu viser de nouveau l'or, mais après des mois de pandémie et de mise à l'arrêt forcée, elle savoure surtout de pouvoir participer à cet événement: "Je souhaite à tous les athlètes du monde entier de décrocher des trophées et des médailles dans toutes les épreuves. Que ce soit aux Jeux olympiques ou paralympiques, ça ne fait aucune différence. Ce sera l’événement le plus mémorable pour tous les athlètes présents à Tokyo."

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