Vienne (IRNA) - Alors que les négociations sur la levée des sanctions à Vienne atteignent un stade sensible, la poursuite et même l'escalade des mesures négatives de certaines parties impliquées dans les pourparlers, en particulier la Grande-Bretagne, soulève la question de savoir pourquoi elles ont défini leur intérêt dans l’impasse des pourparlers ?

Selon l'IRNA, le sabotage britannique dans le processus des pourparlers de Vienne au cours des deux derniers mois s'est manifesté sous diverses formes, et la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, en tant que porte-parole principale du gouvernement royal britannique, a tenté de faire de la propagande de temps en temps en écrivant ou en parlant d’une tonalité négative contre les dialogues.

Contredisant la vérité qui se passe dans le processus de négociation, la cheffe de la diplomatie britannique a affirmé hier dans un discours non-constructif que les pourparlers approchent d'une dangereuse impasse.

« Ces pourparlers sont urgents et les progrès n'ont pas été assez rapides. Mais Londres continue de travailler en étroite collaboration avec ses alliés sur ces négociations. », a-t-elle déclaré aux législateurs.

Plusieurs facteurs et raisons expliquent l'approche destructive et négative du gouvernement britannique à l'égard des pourparlers de Vienne, dont les plus importants peuvent être expliqués dans les remarques suivantes :

1) L'histoire de la malveillance et de l'hostilité avérées de la Grande-Bretagne envers l'Iran est longue et date de plusieurs siècles. L’occupation d’Iran pendant les deux guerres mondiales qui a causé le génocide des millions Iraniens suite à la famine, le coup d’état de 1953 contre le gouvernement démocratiquement élu, sont seuls deux cas significatifs de la longue liste des ingérences britanniques en Iran.

Néanmoins, les Iraniens ont comparé la complicité de la Grande-Bretagne avec les États-Unis et le régime sioniste dans la présentation de la question nucléaire iranienne au Conseil de sécurité de l'ONU en 2006 comme l’acte de ce pays de soulever la question de la nationalisation de l'industrie pétrolière iranienne auprès le Conseil de sécurité en 1951, présentée comme les "menaces à la paix et à la sécurité internationales" !

Le fait est que la Grande-Bretagne a été l'un des principaux concepteurs et exécutants du dossier de la République islamique d'Iran dans le domaine nucléaire, et le changement de gouvernement dans ce pays n'a eu aucun effet sur l'approche britannique dans ce domaine.

Comprendre la philosophie de ce jeu de rôle n'est pas si difficile. Si l'on admet que le régime sioniste est le gagnant le plus important dans la sécurisation de la question nucléaire iranienne, alors le Royaume-Uni, en tant que créateur et partisan de cette entité d’occupation, considère inévitablement qu'il est de son devoir de ne pas perdre aucune occasion pour établir cet intérêt.

2) Cependant, la radicalisation de l'approche britannique ces derniers mois a d'autres raisons supplémentaires, dont une partie est enracinée dans la sélection et les efforts de la Grande-Bretagne pour "nouvelle identité" de l'élite dirigeante dans ce pays après le Brexit et une partie est alimentée par des caractéristiques personnelles de la nouvelle ministre des Affaires étrangères de ce royaume.

3) L'implication de la Grande-Bretagne dans les négociations nucléaires de 2003 jusqu'à son adhésion au JCPOA était significative sous la double forme de « trois pays européens » et « l'Union européenne ». Mais la Grande-Bretagne n'est plus membre de l'Union européenne et ne se considère pas liée par la bureaucratie bruxelloise.

En même temps, avec son opportunisme inhérent, le Royaume-Uni essaie toujours de se montrer dans la lignée des deux autres acteurs européens membres du JCPOA, à savoir la France et l'Allemagne. Dans la pratique, cependant, la Grande-Bretagne a joué un jeu multiple dans les négociations, qui se heurte à une sorte de contradiction fonctionnelle.

En même temps que la Grande-Bretagne, avec les États-Unis et deux autres pays européens et la bureaucratie de Bruxelles, poursuit le mot d'ordre de « non-prolifération » comme excuse pour l'austérité contre le programme nucléaire iranien, cherche à définir une nouvelle position pour elle-même en tant qu’un allié européen des États-Unis, et protège les intérêts du régime sioniste dans les négociations et modère le rôle de la France/Allemagne dans ce processus.

Le résultat inévitable (et tout à fait délibéré) de l'approche radicale de la Grande-Bretagne est l'affaiblissement supplémentaire de la crédibilité de l'UE et le discrédit croissant de la future position de coordination de l'UE.

4) L'approche extrémiste britannique est largement influencée par le caractère de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, qui insiste pour suivre les traces de son prédécesseur extrémiste, Dominic Raab.

Liz Truss, qui est connue pour changer la couleur de ses positions politiques, a défini son avenir politique en adoptant des comportements populistes visant à attirer des partisans nationaux et internationaux influents, et en ce sens, elle peut être considérée comme une digne ministre du Premier ministre Johnson.

Dans les cercles diplomatiques, Mme Terrace a été décrite comme une "populiste radicale" qui, pour le plus grand plaisir de ses classes pro-gouvernementales, a pris des positions extrémistes sur les questions internationales, notamment contre la Chine et la Russie.

Son extrémisme à l'égard de Hong Kong et de Taïwan s'est intensifié au point que l'ancien Premier ministre australien Paul Keating a récemment qualifié ses remarques de " démented ", dans un article publié dans le « Guardian ».

Liz Truss en ce qui concerne la République islamique d'Iran suit également aveuglément la politique destructrice et chaotique du régime sioniste avec une totale imprudence et sans aucune réflexion.

5) Au-delà des facteurs ci-dessus, les décideurs britanniques semblent jouer un jeu multiple conformément à leur politique de longue date de « diviser pour mieux régner » et, en supposant que le successeur naturel et légitime des États-Unis au Moyen-Orient ne peut être autres que la Grande-Bretagne, à mettre en œuvre sous la forme de négociations du JCPOA.

La Grande-Bretagne craint que la France n'empiète sur l'influence américaine au lendemain du retrait des États-Unis de la région. D'autre part, la Grande-Bretagne considère toute augmentation du prestige et de la position mondiale de Bruxelles afin de renforcer l'Europe continentale et d'accroître la crédibilité de l'Allemagne et de la France.

Il en résulte que la Grande-Bretagne ne semble pas beaucoup incitée à faciliter les négociations, et dans ce manque de motivation ne tient même pas compte des préoccupations et des aspirations de son petit frère outre-Atlantique.

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