Zahra Ershadi s'est adressée jeudi à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation humanitaire en Syrie, avertissant que la situation actuelle dans la province d'Al-Hasakah, en Syrie, est une conséquence de la présence militaire de forces étrangères, en particulier des États-Unis, dans le pays en guerre et du libre transit de groupes terroristes qui font des ravages en Irak, en Syrie et dans d'autres pays, ce qui menace la paix et la sécurité internationales.
Quant à l'agonie du peuple syrien, l'ambassadrice iranienne a souligné la nécessité de sérieux efforts pour lever les sanctions unilatérales contre la Syrie.
Le texte de la déclaration d'Ershadi est le suivant :
Je vous remercie, Madame la Présidente, d'avoir convoqué cette séance et je remercie également le Secrétaire général adjoint Voronkov, pour son exposé instructif.
L'attaque la plus récente contre une prison d'Al-Hasakah, revendiquée par l'EIIL dans le nord-est de la Syrie, est une sonnette d'alarme, indiquant une fois de plus que l'EIIL, soutenu par certains États, demeure une menace réelle pour la sécurité et la stabilité régionales.
L'Iran surveille de près les développements à l'est de l'Euphrate, en particulier dans la province d'Al-Hasakah.
Ce à quoi nous assistons aujourd'hui à Al-Hasakah est le résultat de l'occupation illégale continue de certaines parties de la Syrie par des forces étrangères, dont les États-Unis.
Plus important encore, la libre circulation des groupes terroristes, y compris les membres de l'EIIL, dans les territoires sous occupation illégitime de forces étrangères en Syrie et en Irak, ainsi que leur transfert vers d'autres pays, menace les régions et la paix et la sécurité internationales. Nous considérons l'incident récent dans ce contexte.
L'incident d'Al-Hasakah montre clairement que la force d'occupation et ses alliés ont été incapables de rétablir la sécurité et l'ordre dans les zones occupées. Cela a aidé l'EIIL à étendre son influence dans la région, mettant ainsi en danger la vie des civils qui y vivent.
Cet incident nous rappelle une fois de plus que la présence de combattants terroristes étrangers (FTF) et de leurs familles qui les accompagnent dans les zones de conflit est toujours une source croissante d'insécurité et d'instabilité pour toute la région.
Il est profondément regrettable que ces pays qui se réclament constamment et à plusieurs reprises d'être les pionniers des droits de l'homme s'abstiennent de rapatrier leurs propres nationalités, en particulier les femmes et les enfants, qui sont piégés dans des conditions déplorables dans les zones de conflit.
Compte tenu des menaces que les FTF font peser sur la sécurité et la stabilité de la région, le Conseil de sécurité doit traiter en priorité le rapatriement des FTF dans leur propre pays.
La lutte contre le terrorisme ne doit pas servir de prétexte pour violer la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie.
L'occupation continue de certaines parties de la Syrie est le principal facteur qui crée un terrain propice à de telles activités terroristes en Syrie et doit cesser immédiatement.
Nous pensons que l'exercice effectif de la souveraineté du gouvernement syrien sur l'ensemble de son territoire est un élément important pour restaurer la stabilité et la sécurité dans ce pays. À cet égard, comme le réaffirment les résolutions du CSNU, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie doivent être respectées.
Le Gouvernement syrien a le droit légitime et inhérent de lutter contre les activités terroristes sur son territoire et sous sa juridiction et toute mesure prise pour lutter contre le terrorisme doit être coordonnée avec le Gouvernement syrien.
La lutte contre le terrorisme ne peut être efficace que si tous les États s'acquittent pleinement et de manière responsable de leurs obligations et s'abstiennent d'adopter une double norme ou une approche sélective.
L'Iran continuera de soutenir les efforts de la Syrie pour contrer les menaces posées par les groupes terroristes, garantissant ainsi son unité et son intégrité territoriale.
La République islamique insiste sur la nécessité de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, appelant à la fin de l'occupation de certaines parties du pays, à l'arrêt des incursions du régime israélien dans les territoires syriens et à la levée de toutes les sanctions illégales et inhumaines contre la Syrie.