Abd Rabbo Mansour Hadi a limogé jeudi son adjoint controversé et a délégué ses propres pouvoirs à un Conseil présidentiel dans le cadre d'une décision soutenue par Riyad, manière de supprimer certains obstacles aux efforts menés par l'ONU et de répondre aux revendications du mouvement populaire de son pays, Ansarallah (les Houthis) pour relancer les négociations visant à mettre fin à une guerre dévastatrice de sept ans, menée par l’Arabie Saoudite qui se trouve piégée dans le bourbier yéménite.
Selon le rapport, le Conseil de direction présidentiel sera chargé de l'administration politique, militaire et sécuritaire du gouvernement démissionnaire.
Dans une percée majeure, les parties belligérantes du Yémen ont convenu d'une trêve de deux mois qui a commencé samedi, la première depuis 2016.
Selon le rapport, le retrait du Président yéménite déchu Abd Rabbo Mansour Hadi des consultations de Riyad-Ansarallah reflète la politique de la coalition militaire saoudo-émiratie visant à le renverser.
Outre Mansour Hadi, Mohsen al-Ahmar (vice-président) et le vice-Premier ministre Moein Abdul Malik étaient également absents des consultations avec des groupes yéménites à Riyad.
Plus tôt, Mujtahid un activiste politique saoudien bien connu citant certaines sources a écrit sur son compte Twitter que l'ambassadeur saoudien au Yémen avait interdit à Mansour Hadi toute visite politique ou interview avec les médias.
L'Arabie saoudite, à la tête d'une coalition d'agression d'alliés dont les Emirats Arabes Unis et avec le feu vert américano-israélien, a lancé une guerre dévastatrice contre le Yémen en mars 2015 dans le but de rétablir un régime fantoche démissionnaire.
La guerre et le blocus ont poussé le pays dans ce que les Nations Unies appellent la pire crise humanitaire au monde. Les bombardements réguliers et ciblés ont détruit les infrastructures du Yémen et y a propagé la famine et les maladies infectieuses.
Cependant, les forces armées yéménites et les comités populaires alliés, forts de la résistance populaire, n'ont cessé de se renforcer contre les envahisseurs et ont laissé Riyad et sa coalition s'enliser dans le pays.