A l'occasion du 1500e anniversaire de la naissance d'Al-Bîrunî, le Dr Ghasem Pourhassan, membre de la faculté de philosophie de l'Université Allameh Tabatabai, dans une interview accordée à l'IRNA, se référant aux activités et aux travaux de ce grand scientifique iranien et musulman, a noté : « Al-Bîrunî a vécu près de 80 ans à l'âge d'or de la civilisation islamique, ce qui signifie qu’il a vécu dans la seconde moitié du quatrième siècle et la première moitié du cinquième siècle AH et a écrit des livres importants. »
Pourhassan a déclaré qu'Al-Bîrunî essayait de mesurer le diamètre de la terre à l'âge de 28 ans, et a ajouté : « Il a finalement réussi cette tâche. Il défend la rotation de la terre et le mouvement de la terre autour du soleil. Il observe l'éclipse plusieurs fois à Gorgān, Khârezm et en Inde vers les années 393 et 394 AH. Al-Bîrunî est si important en astronomie qu'en l'an 406 de l'Hégire, alors qu'il n'avait que 44 ans, il construisit un observatoire à Khârezm, [ancienne province iranienne et persanophone]. »
Se référant à la position importante des penseurs islamiques dans l'émergence de la civilisation islamique, il a déclaré : « Aux quatrième et cinquième siècles d’hégire, des développements importants ont eu lieu dans le monde islamique. Les penseurs qui ont émergé se sont progressivement lus les uns les autres et nous avons atteint une augmentation et une accumulation de connaissances. En l'an 320 d’hégire, certains croyaient qu'on ne peut pas avoir Platon et Aristote en dehors du monde grec, mais Fârâbî, Avicenne, Al-Bîrunî et Razès ont réfuté cette vision et ont souligné que la science n'existe pas seulement chez les Occidentaux. »
Le Dr Pourhasan a déclaré que les scientifiques musulmans ont travaillé pendant 150 ans depuis le début de la carrière de Fârâbî en 300 jusqu'à la mort d'Al-Bîrunî en 442 et ont créé l'accumulation de connaissances pour que la civilisation islamique émerge, ajoutant : « Je crois que même aujourd'hui dans le monde islamique, les scientifiques et les érudits islamiques font des efforts continus pendant les 100 à 150 derrières années et que l'augmentation des connaissances est créée, et donc non seulement nous pouvons reconstruire la civilisation islamique, mais nous pouvons également faire émerger une nouvelle civilisation basée sur les besoins et les exigences de la nouvelle ère. Cette question elle-même va éliminer les divergences dans le monde islamique. »
Le professeur de philosophie de l'Université Allameh Tabatabai, se référant à la différence entre l'histoire de l'Islam et la vérité et l'essence de cette religion, a déclaré : « L'essence de l'Islam est différente de ce qui a été fait dans l'histoire par les Omeyyades et les Abbassides. Autrement dit, ce qui s'est passé dans l'histoire de l'islam était la question du pouvoir et du califat, mais l'essence de la religion de l'islam, comme le souligne Allameh Tabatabai dans l’Exégèse du Saint Coran al-Mizan, est la rationalité et la connaissance. »
« L'histoire du christianisme est différente de l'histoire de l'islam. Le christianisme était basé sur l'agnosticisme et la défense de la foi. Au cours des 200 dernières années, vous pouvez voir que le christianisme est basé sur la foi. Alors que d'ailleurs, depuis l'époque de Seyyed Jamaluddin Assadabadi jusqu'à aujourd'hui, les penseurs du monde islamique ont recherché une récupération scientifique. Parce qu'ils croient que dans la civilisation islamique, la science est soutenue par l'essence et la vérité de l'Islam. Donc, le point important est que dans l'histoire de l'islam, non seulement il n'y a pas de conflit entre la science et la religion, mais ce qui se passe, c'est que nos penseurs comme Al-Bîrunî, Avicenne et Fârâbî, à la lumière du soutien que l'islam avait pour la science, ont fait un effort dans ce sens et ont soutenu la religion. », a ajouté Pourhasan.
Se référant à l'importance de la science dans toutes les sociétés, le Dr Ghassem Pourhassan a déclaré : « Aucun pays ne peut prétendre qu'il peut démarrer la civilisation sans technologie. Mais il y a une différence entre une technologie à laquelle vous êtes soumis et une technologie qui est morale, humaine, spirituelle et dont les humains ont besoin. C'est la même question que Heidegger soulève dans le livre « The Question Concerning Technology » affirmant que l'Occident a été subjugué par la technologie. »
Le professeur de l'Université Allameh Tabatabai a déclaré que de nombreux penseurs occidentaux pensent qu'ils sont allés dans la mauvaise direction de la modernité, et a déclaré: « La modernité, ses lacunes et ses problèmes ont commencé à se confronter aux croyances et aux valeurs de la religion. Il n'y a plus d'autre voie pour le nouvel intellect occidental que de dialoguer avec la religion. Cela signifie que ce que nous voyons aujourd'hui en Occident est une rationalité instrumentale au sens d'une rationalité utilitaire. Dans une telle optique, les êtres humains ont de la valeur tant qu'ils sont rentables. En Occident, s'il y a une guerre, c'est important si c'est conforme à leurs intérêts ou non, sinon, l'Occident est complètement indifférent. Cette civilisation occidentale est immorale. »
« L'Occident baisse dans le domaine de la moralité et de l'humanité autant qu'il a progressé dans la technologie, parce que la technologie occidentale n'était pas basée sur la moralité et l'humanité. Par conséquent, leurs penseurs eux-mêmes, décortiquent cette question comme Freud dans le livre "Le Malaise dans la civilisation" et la plupart d'entre eux croient à cette impasse. », a conclu ce professeur iranien.
Le 13 Shahrivar (4 août) est, dans le calendrier iranien, le jour de la commémoration d'Abu Reyhan Biruni et la Journée nationale de l'astronomie.
Al-Bîrunî (973- 1048) est l'une des figures majeures des mathématiques islamiques. Il a contribué à l'astronomie, aux mathématiques, à la physique, à la médecine et à l'histoire.