L'aide internationale se heurte tristement à des obstacles en Syrie après le terrible séisme qui a frappé une région très vulnérable dans le pays. Quel sont ces obstacles à l'aide aux zones touchées dans votre pays ? Et pourquoi le gouvernement syrien n'est pas en mesure de soutenir les victimes du tremblement de terre ? Ayssar Midani, experte politique syrienne nous en parle.

Plus de dix jours après que des séismes aient dévasté des parties du sud-est de la Turquie et du nord-ouest de la Syrie, le bilan des victimes continue de s'alourdir. Les espoirs de trouver des survivants s’amenuisent à mesure que les heures passent. Les opérations de secours se focalisent il y a quelques jours sur les survivants.

Le bilan du séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février a dépassé les 41 000 morts, le jour où l’ONU a lancé un appel à l’aide pour collecter un milliard de dollars afin de venir en aide aux deux pays.

Alors que les chances de retrouver des survivants s’approche du zéro, des sources officielles et médicales ont indiqué que le total atteignait désormais plus de 41 732 personnes ayant perdu la vie : A cela s’ajoute des dizaines de milliers de blessés et déplacés.

Bien que le nombre de décès confirmés soit inférieur en Syrie, plus d'une décennie de guerre a laissé le pays totalement démuni face à une catastrophe de cette ampleur.

La situation déjà désastreuse dans le nord-ouest du pays sous sanctions, où sont basés des cellules terroristes et des extrémistes armés qui contrôlent certaines régions, s'est transformée en une véritable catastrophe humanitaire.

Les responsables d'ONG en Syrie se sont réunis pour exprimer haut et fort un besoin urgent d'aide. À Damas, plus de 550 ONG ont fait lecture d'une déclaration devant les médias appelant les États-Unis à lever leurs sanctions économiques unilatérales à l'encontre de la Syrie, expliquant que le siège qui dure depuis des années a privé la Syrie de ses besoins fondamentaux et des équipements nécessaires pour secourir les personnes touchées par le séisme meurtrier.

Les intervenants affirment que l'assouplissement récent des sanctions américaines à l'encontre de la Syrie pour aider l'aide humanitaire à atteindre le pays n'est pas efficace. En effet, les banques, les entreprises et les gouvernements du monde entier hésitent encore à s'engager avec la Syrie, car ils pourraient être confrontés à des obstacles juridiques à l'avenir. Les États occidentaux prétendent que la nourriture et les médicaments ne sont pas inclus dans leur liste de sanctions, mais la réalité est bien différente.

Ici, les secouristes mènent une bataille contre le temps. Le nombre de morts ne cesse d'augmenter et ceux qui ont pu échapper au tremblement de terre luttent désormais pour survivre, faute de nourriture et d'abri.

Réagissant au drame, à l’occasion d’un entretien accordé à l’IRNA, scientifique et analyste politique franco-syrienne, Ayssar Midani, a brossé un triste tableau sur la situation en déclarant : « Au 10e jour du séisme qui a touché la Turquie et la Syrie la mort et la désolation règnent dans les deux pays ; les destructions sont énormes, des villes détruites à 80% des immeubles fragilisés qui bien que tenant debout sont inhabitables , des millions de personnes sans toit , une infrastructure dévastée … C’est le séisme le plus fort depuis des décennies voire un ou deux siècles disent les experts ! »


« Face à cela et au moment où s’imposent une réaction de secours et d’aide rapides la Syrie a été exclue un certain temps du champs d’aide internationale même de celui des organisations créées à cet effet! », se désole-t-elle.

« Mais très vite les vrais amis de la Syrie, ceci dès le matin du jour suivant les équipes de sauvetage et des moyens sont arrivés en Syrie : l’Algérie, l’Irak, l’Iran et la Russie … », a-t-elle énuméré.

 Pour elle la solidarité s’est exprimée « dans toute sa splendeur » d’un côté dépassant toutes divergences politiques devant l’ampleur du fait alors que la volonté de continuer la guerre contre la Syrie de la part des USA et de l’OTAN s’est exprimée avec une « violence sans limites » : “il ne faut que cela profite à Bachar el Assad“ s’écrient les responsables occidentaux : Biden,  l’OTAN et l’Union européenne , faisant pression sur les organisations humanitaires internationales relevant de l’ONU, a-t-elle déploré.

 « Ce n’est que le 9 e jour que celles-ci ont réagi », a-t-il encore déploré avant de rendre hommage aux pays qui ont affiché en mot et en acte leurs aides et soutiens à la Syrie.

« Les pays qui ont aidé jusqu’à présent en plus de l’axe de la Résistance (Iran, Irak, Palestine , Yémen, Liban) étaient l’Algérie, la Russie, la Tunisie, les Émirats arabes unis , la Jordanie, la Libye, l’Égypte, l’Inde, le Bangladesh, l’Indonésie, la Malaisie, le Pakistan, l’Ouzbékistan, Oman, le Venezuela, la Biélorusse, la Chine, Bangladesh, République Tchétchène, le Soudan et … ».

« Pendant ce temps les Etats-Unis ont réactivé Daesh qui ont attaqué les habitant a l’Est de Homs, continuent à piller systématiquement la totalité du pétrole Syrien en privant complètement le peuple syrien dans cette saison de grand froid. »
« Pas d’électricité pas de carburant pas matériel lourd pour sauver déblayer et construire, pas de matériel médical car beaucoup a été détruit par les terroristes pendant les 12 années de guerre par proxy terroristes menée par les pays de l’OTAN contre la Syrie », dénonce analyste politique syrienne.

A cela s’ajoute la politique de pillage systématique des ressources alimentaires céréales, blé, arbres fruitiers, oliviers… etc, déplore-t-elle.

S’attardant toujours sur les tentatives visant à affamer le peuple syrien et le faire mourir de froid a déclaré que son pays, malgré toutes les pressions et tous les complots, saura vaincre et vivre grâce à la force de l’axe de la Résistance et à ses alliés.

 Evoquant le discours du Secrétaire général du Hezbollah libanais, Sayyed Hassan Nasrallah, tenu le jeudi soir 16 février, elle a indiqué que ce discours prouve à quel point la direction US a montré son vrai visage « vil et inhumain » devant ce grand sinistre et la souffrance humaine qui en résulte! « Ils ont attendu 9 jours avant d’annoncer que Caesar ne touche pas les aides humanitaires ! Les Etats-Unis ont déclaré avoir assoupli les mesures par la suite après que des milliers de personnes soient mortes ou blessées sous les décombres … cet occident a montré à quel point il est nul humainement ! », Dénonce encore Madame Midani. Pour elle il faut que tout le monde insiste sur la levée du blocus totalement. Elle s’est dit également touchée par le fait que les enfants de Gaza ont affiché leur soutien à la Syrie et ont appelé à une levée du blocus contre la Syrie.

Après un triste bilan humanitaire provoqué par non-seulement catastrophe naturelle, mais par les prétendus pays défenseurs des droits humains, les aides humanitaires commencent à rentrer dans les zones contrôlées pas les terroristes. Selon elle, les aides saoudiennes, qataries et autres sont entrés dans ces zones. « Un 3e avion saoudien est arrivé à Alep », a-t-elle ajouté.
Au moins 115 avions sont arrivés depuis le début du terrible séisme. L’Iran était parmi les tous premiers pays à dépêcher son aide vers le pays.
A cela s’ajoute des convois continus de l’Irak aussi bien du Hachd Al Chaabi (Force de la Mobilisation populaire) que du gouvernement.
« Heureusement l’organisation dans les centres d’hébergement s’améliore », a constaté l’analyste, avant d’espérer de voir une solidarité plus forte.

Lors d'une rencontre le mardi 14 février à Damas avec la présidente du Comité international du Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric Egger et la délégation l'accompagnante, le président syrien Bachar Assad a renouvelé la volonté du gouvernement syrien de fournir de l'aide dans toutes les régions de la Syrie pour venir en aide aux personnes touchées par le tremblement de terre dévastateur du 6 février.

Le président syrien a souligné qu'il était important, lorsqu'il s'agit de la situation humanitaire en Syrie, de reconstruire les infrastructures et d'autres secteurs tels que la santé et les communications, car ils sont intégrés les uns aux autres et affectent directement les conditions humanitaires et de vie des gens ordinaires.

La présidente du Comité international du Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric Egger, a pour sa part loué les efforts de recherche et de sauvetage déployés par le Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) et déclaré que le CICR cherchait à répondre aux besoins de base du peuple syrien et à fournir tout le nécessaire pour l'aider à surmonter la situation difficile qu'il traverse à la suite du tremblement de terre.

Lundi également, le secrétaire général de l'ONU a salué la décision du président syrien d'ouvrir deux nouveaux points de passage à la frontière turque pour permettre davantage d'aide dans les régions sinistrées du nord-ouest du pays.

« L'ouverture de ces points de passage - ainsi que la facilitation de l'accès humanitaire, l'accélération des approbations de visas et la simplification des déplacements entre les hubs - permettront à plus d'aide d'entrer, plus rapidement », a-t-il ajouté.

Les Nations unies ont annoncé qu'un groupe terroriste empêchait l'acheminement des aides humanitaires vers les zones sinistrées du nord de la Syrie.

« L'aide au tremblement de terre des régions syriennes contrôlées par le gouvernement vers le territoire contrôlé par les terroristes a été bloquée par des problèmes d'approbation avec le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTC) », a déclaré dimanche un porte-parole des Nations unies.

Le groupe terroriste mène des violences meurtrières contre le peuple et les forces gouvernementales syriens depuis 2011, lorsque la Syrie s'est retrouvée sous l'emprise d'un terrorisme soutenu par l'étranger.

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