Téhéran (IRNA) - L’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) entame de nouvelles démarches judiciaires en France, après les violences policières subies par des journalistes français en marge de la marche pour Adama Traoré à Paris, le 8 juillet dernier.


Parmi ces journalistes figure Pierre Tremblay, vidéaste du HuffPost. Soutenu par Le HuffPost, il a de son côté déposé plainte jeudi 13 juillet devant l’inspection générale de la Police nationale (IGPN), pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».

Le jour des faits, Pierre Tremblay a été blessé après avoir été violemment bousculé par un policier de la Brav-M, ce qui l’a fait chuter au sol, alors qu’il filmait l’interpellation musclée de Youssouf Traoré. Vous pouvez voir une partie de ces images dans le reportage du HuffPost en tête d’article, que nous avons diffusé le jour même.

Pierre Tremblay est actuellement blessé au poignet, avec une incapacité reconnue médicalement à faire son travail de journaliste vidéaste, en raison de cette blessure. Le jour même des faits, nous avions dénoncé sur Le HuffPost des violences « scandaleuses et inacceptables » exercées contre un journaliste dans le cadre de son travail.

22e plainte pour violences policières depuis 2019

C’est dans ce contexte que l’ONG Reporters Sans Frontière, qui défend la liberté de la presse dans le monde entier et est connue pour ses actions d’assistance à des journalistes en danger, a décidé à son tour de déposer plainte, mardi 18 juillet, pour violences volontaires par un dépositaire de l’autorité publique.

« Nous appelons la justice à élucider les circonstances de ces actes et à établir les responsabilités. Des mesures administratives doivent également être prises. Le Schéma national de maintien de l’ordre (SNMO) oblige les forces de l’ordre à protéger les journalistes et interdit toute mesure abusive. Nous ne cesserons de le rappeler », déclare Pavol Szalai, Responsable du bureau UE-Balkans de RSF, dans le communiqué de l’ONG sur le sujet.

On y apprend également que cette plainte, déposée en complément des démarches entamées par Pierre Tremblay, est la 22e plainte de RSF pour violences policières sur des reporters en France depuis 2019. Jusqu’à présent, une seule a débouché sur un procès qui s’est achevé par une condamnation, précise l’ONG.

Cette plainte de RSF s’ajoute à d’autres démarches déjà en cours face à ces violences policières menées contre des journalistes à Paris le 8 juillet – deux autres journalistes indépendants (Clément Lanot et Florian Poitout) ayant aussi été victimes d’actes similaires le jour même. En tout, selon l’Agence France-Presse, ce sont trois enquêtes qui sont actuellement ouvertes pour violences volontaires commises par un policier contre des journalistes, toutes confiées à l’IGPN. Une enquête administrative a aussi été lancée dès le lendemain, par la préfecture de police elle-même.

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