New York - IRNA - Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du département du Trésor américain, connu sous le nom de l'OFAC (Office of Foreign Assets Control), annonce de nouvelles sanctions contre trois sociétés les accusant d’être en lien avec un réseau de détournement de restrictions étatsuniennes et de soutien aux relations militaires entre la Russie et la Corée du Nord. Un Iranien a également été visé par ces sanctions au nom des soi-disant lois anti-terroristes US.

Selon la déclaration du département américain du Trésor, cette action s'inscrit dans la poursuite de la stratégie américaine visant à « identifier, exposer et perturber le rôle des acteurs dans les pays tiers » qui soutiennent la guerre de la Russie contre l'Ukraine.

Le ministère du Trésor a jusqu'à présent sanctionné des centaines d'individus et d'institutions qu’il accuse d’être impliqués dans le contournement des sanctions internationales contre la Russie.

« Les États-Unis continuent d'éradiquer les réseaux financiers illicites qui cherchent à relier la Corée du Nord à la machine de guerre russe », a déclaré Brian Nelson, sous-secrétaire au Trésor américain pour le terrorisme et le renseignement financier.

« Avec nos alliés et partenaires, nous nous engageons à mis au grand jour et à empêcher le commerce des armes qui alimente la guerre barbare de Poutine en Ukraine », a-t-il ajouté.

Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du département du Trésor américain a également sanctionné un citoyen iranien et une société enregistrée à Singapour et aux Émirats arabes unis sous prétexte de sanctions secondaires liées au terrorisme.

Selon l'annonce de l’OFAC, la personne sanctionnée est une personne nommée Behnam Shahriyari. Son nom figurait également sur la liste des sanctions des États-Unis d'Amérique sous la présidence de Barack Obama.

A l’époque, le gouvernement américain l'a sanctionné pour avoir fourni une aide militaire au Hezbollah libanais, qui représentait la compagnie maritime "Liner Transport Kish" et une société commerciale sous son nom.

S’intéressant aux sanctions barbares, unilatérales et extraterritoriales, enfin inefficaces américaines, le magazine américain Foreign Policy a écrit dans un article intitulé « L'amour de l'Amérique pour les sanctions mènera à sa cadence » paru en juillet : « Imaginez cette scène ; Un sommet mondial de tous les gouvernements et autorités sanctionné par les États-Unis. Cette image comprendra un groupe diversifié de dirigeants d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et du Moyen-Orient, quelque chose comme le Groupe des 7 ou tout autre rassemblement semi-régulier du calendrier mondial. Au centre de ce groupe figure la Chine, qui se présente fièrement comme un allié spirituel et diplomatique de l'Association des États sanctionnée par les États-Unis » !

Au cours des deux dernières décennies, les sanctions sont devenues un outil de politique étrangère des gouvernements occidentaux dirigés par les États-Unis. Les récents paquets de sanctions économiques ou encore individuelles imposés au nom de la guerre menée par la Russie en Ukraine, ainsi qu'aux entreprises chinoises pour des raisons de sécurité nationale, signifient que les deux puissances (Chine et Russie) ont rejoint le club des sanctions américaines qui regroupe le Myanmar, Cuba, l'Iran, la Corée du Nord, la Syrie et le Venezuela… »

Selon les données de l'Université de Columbia, un total de 6 pays à savoir l'Iran, Cuba, la Syrie, la Russie, le Venezuela et la Corée du Nord, ont été soumis à des sanctions extraterritoriales américaines, ce qui signifie que la plupart des transactions financières et commerciales avec des institutions et des individus dans ces pays sont interdit au de la loi américaine. 17 autres pays, dont l'Afghanistan, la Biélorussie, la République démocratique du Congo, l'Éthiopie, l'Irak, le Liban, la Libye, le Mali, le Nicaragua, le Soudan et le Yémen, font l'objet de sanctions américaines ciblées, ce qui montre que les relations financières et commerciales avec certaines entreprises et individus, et souvent avec les gouvernements ciblés sont interdites au nom de la loi américaine.

Selon les données de l'Université de Princeton, 7 autres pays, dont la Chine, Haïti, l'Érythrée et le Sri Lanka, ont été pris pour cible des sanctions qui visent leurs exportations. A cette longue liste ci-dessus s’ajoute les sanctions ciblées contre les individus et les entreprises dans certains pays comme El Salvador, le Guatemala ou le Paraguay, et les restrictions contre certaines régions comme Hong Kong, les Balkans ou les régions de Crimée, Donetsk ou Lugansk en Ukraine.

En 2021, selon le département du Trésor américain, les États-Unis ont imposé des sanctions contre 9 000 individus, entreprises et secteurs économiques d'un pays. En 2021, avec l'entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, son administration a imposé 765 nouvelles sanctions à l’échelle mondiale. Les pays visés par certaines sanctions américaines représentent collectivement plus d'un cinquième du produit intérieur brut mondial, parmi lesquels la part de la Chine est de 80 %.

Selon Foreign Policy, une coalition de gouvernements visés par les sanctions américaines est en train de réécrire le système financier mondial, qui est principalement considéré comme une réponse aux sanctions de Washington (comme un effet de boomerang). Il est temps de reconsidérer comment ces mesures punitives détruisent l'ordre occidental qui était censé être préservé par les sanctions. Le poids disproportionné de la Chine sur la liste des sanctions américaines est un problème en soi. C'est parce que le Parti communiste chinois s'est présenté comme un allié diplomatique, économique et spirituel pour le monde du Sud.

Tags