L’économiste français, Thomas Piketty, a appelé à une redistribution des recettes entre tous les pays, pour partager le pouvoir et les richesses.
« La principale alliance des pays dits émergents, les BRICS, vient de se renforcer il y a quelques mois lors de son sommet de Johannesburg. Initialement créés en 2009, les BRICS comprennent depuis 2011 cinq pays : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Lors du sommet de Johannesburg, en août, les BRICS ont décidé d’accueillir à partir du 1er janvier 2024 six nouveaux membres (Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie, Iran), choisis au sein d’une quarantaine de pays candidats. », souligne ce Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales à l’Ecole d’économie de Paris.
« Exprimé en parité de pouvoir d’achat, le PIB combiné de ces cinq pays dépasse en 2022 les 40 000 milliards d’euros, contre à peine 30 000 milliards pour les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie), et 120 000 milliards à l’échelle planétaire (un peu plus de 1 000 euros par mois en moyenne pour les quelque huit milliards d’humains). », ajoute ce chroniqueur du quotidien Le Monde.
« Pour résumer, les BRICS se présentent au monde comme la classe moyenne de la planète : ceux qui ont réussi, en travaillant dur, à améliorer leur condition et qui n’ont pas l’intention de s’arrêter là. », annonce Thomas Piketty.
Evoquant l’augmentation de la puissance économique des pays membres des BRICS, cet économiste français annonce : « Les BRICS ont créé en 2014 leur propre banque de développement. Basée à Shanghaï, celle-ci reste de taille modeste, mais pourrait concurrencer à l’avenir les institutions issues de Bretton Woods (Fonds monétaire international et Banque mondiale) si celles-ci ne réforment pas profondément leurs systèmes de droits de vote pour faire une plus grande place aux pays du Sud. »
Selon cet analyste économique, « Il est temps que les pays occidentaux sortent de leur arrogance et prennent les BRICS au sérieux ».