Certains des rituels et des coutumes de chaque nation ont des racines historiques ou parfois légendaires. Et les festins populaires des peuples montrent leurs croyances traditionnelles et religieuses et leur identité culturelle. La Nuit Yalda est un des rites anciens dont l'origine remonte à sept mille ans. La fête Yalda est l'un des emblèmes traditionnels les plus précieux chez les Iraniens de la haute Antiquité. Les cérémonies et les habitudes (culinaires, festives, sociales, folkloriques et musicales) liées à la célébration de la nuit Yalda représentent la richesse de la culture et de la civilisation iraniennes.
Plusieurs rituels se réalisent lors de cette nuit mémorable, une belle soirée qui est célébrée dans différentes villes et chez différentes ethnies iraniennes de diverses manières.
Parmi les rituels communs de la nuit Yalda, on peut mentionner ; allumer un feu, raconter des anecdotes, manger des noix et de la pastèque ou de la grenade, et réciter les poèmes de Hafez. La lecture de Shahnameh (Livre des rois de Ferdowsi) est également l'un des programmes les plus élégants de la nuit Yalda.
La fête Yalda est le résultat de la vision culturelle de la nation iranienne sur un événement scientifique, cosmique et astronomique. Cela reflète la continuation de l'ancienne identité culturelle des Iraniens en étroite harmonie avec la Nature et l’Environnement, une relation Homme-Nature qui remontre à l’ère où les tribunes ariennes étaient encore dans l’état du nomadisme.
La nuit Yalda est une excellente occasion de préserver l'unité et la coexistence de toutes les ethnies dans la grande terre d'Iran. Le rituel Yalda est encore raconté dans toutes les régions d'Iran en fonction de la culture de cette province avec des histoires folkloriques qui leur sont liées. Par exemple, pendant cette fête nocturne, la récitation de l'histoire populaire de Hossein Kurd Shabestri est courante chez les Azéris et la récitation des histoires du Shahnameh est habituelle chez les Khorasanis et les nomades bakhtiaris.
La nuit Yalda a eu une large impression dans la littérature persane et dans l'art iranien. Par exemple, le mot Yalda a été utilisé par des poèmes et écrivains de langue persane tels que Molana Rumi, Hafez, Saadi, Attar et Nasser Khosro.
Outre les Persans, les autres civilisations du monde ont célébré, dans leur histoire, la dernière nuit d'automne en vue de commémorer l'anniversaire du soleil. Les rituels de bon nombre de ces célébrations non-iraniennes présentent de nombreuses similitudes avec la cérémonie iranienne de Yalda, et même dans certains cas, l'influence de l'ancienne culture perse peut être prouvée comme l'origine de ces rituels tenus au-delà des frontières du plateau iranien.
Environ 4 000 ans auparavant, dans l'Égypte ancienne, où la divinité principale était le dieu Ra (Soleil), la célébration de la "renaissance du soleil" avait lieu, coïncidant avec la nuit Yalda. A cette époque de l'année, les Égyptiens célébraient la victoire de la lumière sur les ténèbres pendant 12 jours en signe des 12 mois de l'année solaire.
De nos jours aussi, la célébration de Yalda a une place particulière dans d'autres pays comme le Tadjikistan, la Turquie, le Pakistan, l'Afghanistan et même des pays comme le Japon, la Chine, la Corée du Sud, l'Écosse, la Russie, la Bolivie, le Pérou, l'Équateur, en Asie centrale, au Caucase, aux Balkans et même en Afrique.
Cet aspect international et universel de la fête Yalda est reconnu par l’UNESCO qui classifie la nuit Yalda comme un patrimoine culturel de l’humanité en 2022. Alors, outre une festivité persane, la nuit Yalda est devenue aujourd’hui un actant majeur de la cohésion nationale en Iran et une plateforme afin d’agrandir l’amitié et la paix régionales.