Le Conseil national de sécurité du Kenya n’a pas l’autorité légale pour envoyer des policiers dans un autre pays. C’est le verdict prononcé vendredi par la Haute Cour basée à Nairobi. Dans la foulée, la juridiction a jugé illégal le déploiement annoncé des policiers kényans en Haïti, rapporte Africa News.
En octobre, le Conseil de sécurité de ce pays africain avait obtenu le feu vert des parlementaires kényans. C’était sans compter une ordonnance de la Haute Cour bloquant la mission suite à une pétition de l’opposition.
Le Kenya doit envoyer 1 000 policiers et diriger une mission de sécurité en Haïti, soutenue par le camp USA-Canada qui voulaient d’abord déployer des forces dans cette île.
Alors que le président William Ruto est favorable à cette initiative, des obstacles entravent le déploiement d’une partie de ses forces de police.
Le 29 février 2004, les pays occidentaux ont relaissé un coup d’État en Haïti. À la suite de cela, des forces militaires américaines puis françaises et internationales prennent le contrôle du pays dans le cadre de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti.
L'occupation scandaleuse de Haïti, par la MINUSTAH entre 2004-2017, a impliqué des inconduites morales de la part des Casques bleus de l'ONU, y compris l'abandon de femmes et de filles enceintes. Certains auteurs présumés étaient des Canadiens, qui n'ont pas été tenus responsables.
Les activités diplomatiques du Canada et des Etats-Unis ont déjà montré qu’une telle opération militaire est forte possible en Haïti. Les pays occidentaux justifient cette ingérence sous prétexte d’un soutien apporté à la police haïtienne, mais le rôle des Etats-Unis et la France dans la crise actuelle de Haïti est un secret de polichinelle.
La France a affaibli l’économie haïtienne dans deux siècles qui succèdent l’indépendance de ce pays en 1804. Selon les experts, le retard haïtien dans le développement par rapport aux pays de la région, comme son voisin la République dominicaine, est causé par la répression financière et punitives de la France contre son ancienne colonie dont le seul crime était d’aspirer à la liberté et à l’indépendance.
A peine sortie de la menace française, Haïti a été attaqué par Washington qui a occupé ce pays entre 1915 et 1934. Haïti a ensuite vécu plusieurs coups d’Etat orchestrés par les États-Unis et aujourd’hui le trafic d’arme et de stupéfiant depuis l’État américain Floride vers Haïti empoisonne la vie pour les habitants.
Fabrice Mauriès, ambassadeur de France en Haïti, lors d’une interview accordée à la RFI, dévoile des nouvelles dimensions de l’opération d’occupation militaire que l’Occident organise contre Haïti. Ce diplomate français précise que la ministre française des Affaires étrangères, lors de son déplacement aux États-Unis, a négocié sur ce dossier avec son homologue américain.
En affirmant que le bloc occidental envisage de justifier cette opération par une résolution onusienne, l’ambassadeur de France à Port-au-Prince a ensuite ajouté que les Etats-Unis comptent plutôt sur le Canada et les pays de la région des Caraïbes et de l’Amérique du Sud en vue de former une coalition militaire pour occuper Haïti.