Belgique – Bruxelles : Manifestation contre le sommet des ministres de l’Économie et des Finances de l’Union européenne
Téhéran (IRNA) – Lors du sommet des ministres de l’Économie et des Finances de l’Union européenne à Bruxelles, une manifestation contre l’austérité a été organisée contre les nouvelles réformes budgétaires imposées par l’Union européenne.
Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi matin au rond-point Schuman pour protester contre les nouvelles règles budgétaires de l’Union européenne. L’action, qui se tenait en marge d’une réunion des ministres européens de l’Économie et des Finances, entendait alerter sur les risques d’un retour à une "Europe de l’austérité", rapporte RTBF.
Fumigènes, drapeaux géants et percussions sont venus envahir le rond-point Schuman dès 11h00. Rassemblés à l’appel de la FGTB, les manifestants ont clamé de concert leur "non" à l’austérité et ont pointé l’urgence de penser les règles budgétaires européennes à travers un prisme social.
« Aujourd’hui, nous sommes venu.es en bloc et en rouge à Schuman, Bruxelles, pour faire entendre nos voix ! « 30 milliards d’austérité ? No way, we won’t pay (again) ! » Nous ne paierons pas !”, annonce la FGTB sur sa page Facebook.
« Nous nous sommes faits entendre ce matin à Schuman, devant les institutions européennes. Nous appelons les ministres européens à rejeter ces plans budgétaires à courte vue et irresponsables. Nous ne voulons pas de cette politique d'austérité stricte et aveugle. Il faut investir dans ce qui compte, ne pas détruire ce que nous avons construit ! L’austérité ne fonctionne pas ! », ajoute la Fédération générale du travail de Belgique.
Début février, le Parlement européen et les États membres ont en effet trouvé un accord sur des nouvelles règles budgétaires. La réforme vise à garder sous contrôle les déficits des 27.
Ces derniers pourront ainsi présenter leur propre trajectoire d’ajustement afin d’assurer la soutenabilité de leur dette, leur laissant plus de temps s’ils engagent des réformes et des investissements.
Malgré cet assouplissement, l’Allemagne et ses alliés "frugaux" ont obtenu de durcir ce cadre budgétaire en imposant un effort minimum chiffré de réduction de la dette et des déficits. Le texte reste ainsi critiqué par de nombreux syndicats et élus de gauche comme un outil risquant d’installer l’austérité en Europe.
"30 milliards d’économies, c’est ce qui attend le prochain gouvernement belge dans les prochaines années si on obéit aux nouvelles règles budgétaires européennes", a alerté la FGTB dans un communiqué.
Selon le syndicat, ces plans d’austérité priveront les États membres, dont la Belgique, d’investissements pourtant "cruciaux" dans les politiques sociales et les services publics.
"Les efforts demandés à la Belgique sont l’équivalent de trois fois le budget annuel des hôpitaux ou encore sept fois la dotation accordée à la SNCB. Ce serait la fin de l’État social", a appuyé la FGTB.
En marge du Conseil des Affaires économiques et financières (ECOFIN) tenu mardi, l’organisation syndicale demande à la Belgique de s’opposer à cette trajectoire budgétaire.
Selon le syndicat socialiste, d’autres solutions existent, comme un impôt sur la fortune ou une réforme fiscale qui fasse davantage contribuer le capital.
"Si ces nouvelles mesures européennes venaient à passer, non seulement notre système de protection sociale sera en danger, mais l’urgence d’un refinancement des services publics, d’une augmentation du salaire minimum, de projets de relance économique ou encore d’une transition vers une économie bas-carbone, ne pourra aboutir", a martelé mardi le président de la FGTB, Thierry Bodson.
« On nous obligerait à prendre des mesures drastiques avec de lourdes conséquences sociales. Or, la Belgique a une économie résiliente par rapport aux pays voisins. Une telle accélération de la rigueur budgétaire est injustifiée. », ajoute cet activiste belge.