Téhéran (IRNA)- Ferdowsi est l’un des plus grands poètes persans. Il naquit vers 940 dans la ville de Tous (Tus) dans le nord-est de l’Iran actuel. Le 25 Ordibehesht du calendrier iranien, correspondant au 14 mai, est la journée nationale de commémoration du célèbre poète Ferdowsi, influent poète persan et auteur de l'épopée persane, le Shâh-Nâme.

Ferdowsi est l’un des plus grands poètes persans. Il naquit vers 940 dans la ville de Tous (Tus) dans le nord-est de l’Iran actuel. Il a joué un rôle indéniable dans la conservation et la promotion de la langue persane après la conquête arabe.

Ferdowsi est l’auteur de l’épopée mythique Shâhnâmeh ("Le livre des rois"), dans laquelle il retrace l’histoire légendaire de l’Iran ancien (la Perse). Il consacra une bonne partie de sa vie à la rédaction de cette œuvre, composée de 60 000 distiques, considérée aujourd’hui comme l’une des plus importantes de la littérature persane. L’importance du Livre des rois le place au même rang que l’Odyssée ou l’Iliade d’Homère, et fait de Ferdowsi un Homère persan, comme en témoigne cette indication de Chardin dans son Voyage en Perse, repris par Djavâd Hadidi : "Le Chanahme (sic) ou l’Histoire des rois, est en vers, et c’est une excellente pièce de poésie estimée dans tout l’Orient, comme Virgile et Homère chez nous. L’auteur s’appelait Ferdous de Tus, ville de la Bactriane, frontière de la petite Tartarie orientale qui a produit tant de savants hommes en toutes sortes de disciplines.

Ce qui est également remarquable, c’est l’importance de l’œuvre au plan linguistique. Le Shâh-Nâme se caractérise en effet par le choix d’une langue relativement courante et donc compréhensible par l’ensemble de la population perse. Ferdowsi cherche en outre à persaniser la langue en n’utilisant que très peu de mots arabes, comme le relève Henri Massé : "Du reste, Firdousi, toujours soucieux de faire œuvre nationale, montre autant de prédilection pour les archaïsmes iraniens que d’aversion pour les mots arabes - ces derniers au nombre d’environ 430 - ce qui est insignifiant dans une œuvre si vaste ; et encore il y a lieu de croire que les copistes remplacèrent plus tard certains des premiers par les seconds."

L’attachement de Ferdowsi à l’identité culturelle et nationale de son pays, ainsi que l’intérêt pour la Perse pré-islamique et l’aversion pour la domination de la langue arabe ne sont pas sans rapports avec son origine sociale : il est issu de la noblesse terrienne perse (dehqân), et son amour de la terre de ses ancêtres pourrait être l’une des raisons expliquant sa détermination dans la protection de la langue et de la culture persanes.

C’est aussi à cette époque que sont publiés les premiers chef-d’œuvre rédigés en persan, y compris l’œuvre de Ferdowsi. Il considérait lui-même le Shâh-Nâme comme l’œuvre de sa vie, qu’il a rédigé dans le seul but de défendre et de faire renaître l’identité des Perses :

J’ai beaucoup souffert durant trente ans

"Ajam [7] " est devenu vivant grâce au persan

Outre les particularités littéraires ou poétiques de cette œuvre, on peut voir dans Ferdowsi un promoteur, un défenseur de la langue et de la culture grâce à la très haute qualité de sa syntaxe et du lexique qu’il utilise. Comme signalé, Ferdowsi tente d’utiliser le moins possible de termes d’origine arabe. D’après Parviz Nâtel-Khânlari, Ferdowsi a employé environ neuf mille mots dans le Shâh-Nâme [8], et seuls quatre cent trente d’entre eux sont des mots arabes (et certains allant même jusqu’à estimer que parmi ces quelque quatre cents mots, certains ont été introduits par les scribes…)