Le Dr Ali Shariati est né à Mazinan, une banlieue de Machhad, au nord-est d’Iran. Il a terminé ses études primaires et secondaires à Machhad. Au cours de ses années au Collège de la formation des instituteurs, il est entré en contact avec des jeunes issus des couches économiques inférieures de la société et a goûté à la pauvreté et aux difficultés qui existaient en Iran du régime Pahlavi.
À l'âge de dix-huit ans, il a commencé comme enseignant et depuis lors, il était à la fois étudiant et enseignant. Après avoir obtenu son diplôme universitaire en 1960, grâce à une bourse, il a poursuivi des études supérieures en France. Ali Shariati, étudiant brillant, a obtenu son doctorat en 1964 à l'Université de la Sorbonne. Durant son séjour en France, Ali Shariati s’est engagé dans les activités révolutionnaires et anticolonialistes du Front de Libération Nationale de l’Algérie.
De retour en Iran, il a été arrêté à la frontière et emprisonné sous prétexte qu'il avait participé à des activités politiques pendant ses études en France. Libéré en 1965, il devient professeur à l'université Ferdowsi de Machhad. En tant que sociologue, il a cherché à expliquer les problèmes des sociétés musulmanes à la lumière des principes islamiques. Très vite, il gagne en popularité auprès des étudiants et des différentes classes sociales en Iran. Pour cette raison, le régime monarchique s'est senti obligé d'interrompre ses cours à l'université.
Puis il a été transféré à Téhéran. Là, le Dr Shariati a poursuivi sa carrière très active et brillante. Ses conférences au centre religieux Hosseiniyeh Ershad ont attiré non seulement six mille étudiants qui se sont inscrits à ses cours d'été, mais aussi plusieurs milliers de personnes d'horizons différents qui ont été fascinées par ses enseignements réformistes et anti-monarchiques.
La première édition de son livre s'est vendue à plus de soixante mille exemplaires, malgré les ingérences des autorités iraniennes du régime despote Pahlavi. Face au succès retentissant des cours du Dr Shariati, la police iranienne a encerclé le centre Hosseinyeh Ershad, arrêté nombre de ses partisans et ainsi mis fin à ses activités. Pour la deuxième fois, il a subi une peine de prison de dix-huit mois dans des conditions extrêmement dures. La pression populaire et les protestations internationales ont obligé le régime iranien à libérer le Dr Shariati le 20 mars 1975. Cependant, il est resté sous étroite surveillance par les agents de sécurité. Ce n'était pas du tout une liberté puisqu'il ne pouvait ni publier ses pensées ni contacter ses étudiants. Dans ces conditions étouffantes, il s'est rendu compte qu'il devait quitter l'Iran. Ali Shariati se rend en Angleterre mais il soudainement est mort trois semaines plus tard le 19 juin 1977.
Le Dr Shariati a étudié de nombreuses écoles de pensée philosophiques, théologiques et sociales avec une vision islamique. On pourrait dire qu'il était un penseur musulman du mysticisme oriental, un parfait connaisseur des sciences sociales occidentales. Le parfait francophone, il a laissé certains textes rédigés directement en français.
Inconnu parfois même en Iran, Shariati n'était ni un intellectuel occidentalisé, ni un penseur de gauche. Connaissant les rapports de force de son époque, il a commencé un mouvement du renouveau islamique en éclairant les masses, en particulier les jeunes.
Le Dr Shariati s'est constamment battu pour créer des valeurs humanitaires dans la jeune génération, une génération dont les valeurs islamiques ont été attaquées par l’ancien régime. Il a vigoureusement essayé de réintroduire le Coran et l'histoire islamique aux jeunes iraniens afin qu'ils puissent trouver leur vraie identité irano-islamique.
Le Dr Shariati a écrit de nombreux livres. Dans tous ses écrits, il a essayé de présenter une image claire et authentique de l'Islam. Il croyait fermement que si les intellectuels et la jeunesse de la nouvelle génération réalisaient la vérité de la foi islamique, les tentatives de changement social et politique seraient couronnées de succès en Iran et dans le monde d’Islam.
Le Guide suprême de la Révolution islamique tout en attestant le rôle d’Ali Shariati dans les activités révolutionnaires des années 1970, a déclaré : « Shariati est un initiateur du plan de la présentation de l’Islam avec le langage de la nouvelle culture de la génération. »