Téhéran (IRNA) - Plus de 15 000 civils morts au Soudan. La France impliquée. Des équipements militaires français fabriqués par les groupes KNDS-France et Lacroix sont utilisés au Soudan, en «violation» d’un embargo de l’UE sur les armes, a dénoncé, Amnesty International.

Une technologie militaire de fabrication française installée sur des véhicules blindés de transport de troupes fabriqués par les Émirats arabes unis (EAU) est utilisée sur le champ de bataille au Soudan, ce qui constitue probablement une violation de l’embargo de l’ONU sur les armes à destination du Darfour, a déclaré Amnesty International à l’issue d’une nouvelle enquête.

Dans un document publié en juillet de cette année, Amnesty International dit avoir repéré dans plusieurs régions du Soudan des véhicules blindés de transport de troupes (VBTT) fabriqués par les Émirats arabes unis (EAU). De récentes recherches montrent que ces VBTT utilisés par les Forces d’appui rapide (FAR) sont équipés avec des systèmes de défense réactifs sophistiqués conçus et fabriqués par des entreprises françaises.

Les VBTT Nimr Ajban sont fabriqués aux EAU par Edge Group, et équipés avec le système GALIX français. Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux et vérifiées par Amnesty International, on aperçoit sur des VBTT Nimr Ajban détruits ou capturés par les Forces armées soudanaises (FAS) le système GALIX.

Le système GALIX, fabriqué par Lacroix Défense et conçu en collaboration avec Nexter (maintenant KNDS France), est un système de défense destiné aux forces terrestres qui tire des leurres, de la fumée et des projectiles pour contrer des menaces proches. Lacroix Défense précise, dans la description de son produit, que « [l]e système GALIX est capable de dissimuler les engins blindés de menaces proches et de protéger les véhicules, chars de combat principaux ou véhicules de protection blindés ».

Selon Le Monde, le Soudan fait l’objet d’un embargo de l’UE sur les ventes d’armes, tandis que l’Organisation des Nations unies en impose un depuis 2004 pour la seule région du Darfour. Amnesty International appelle à l’extension de ce dernier à l’ensemble du territoire soudanais.

« Si la France ne peut pas garantir par des contrôles à l’exportation, y compris la certification de l’utilisateur final, que les armes ne seront pas réexportées vers le Soudan, elle ne devrait pas autoriser ces transferts », estime encore l’ONG.