«À Gaza, il est devenu pratiquement impossible de filmer depuis le 7 octobre 2023», déclare Catherine Hess, co-organisatrice des rencontres cinématographiques "Palestine, filmer c’est exister" qui s'organise du 28 novembre au 2 décembre à Genève.
Depuis le début de l'agression israélienne, plus de 130 journalistes, majoritairement palestiniens, ont perdu la vie à Gaza, tandis que le régime sioniste interdit l’accès à l’enclave aux reporters étrangers, selon Swissinfo.
Pour contrer ce «blackout médiatique» , le réalisateur palestinien Rashid Masharawi a remis 20 caméras à des Gazaouis, principalement des amateurs. De ce projet, intitulé From Ground Zero, ont émergé 22 courts-métrages, mêlant fictions et documentaires, qui offrent une fenêtre sur le quotidien des habitants de la bande de Gaza, et qui jalonneront chaque projection du festival.
«C’est l’une des rares voies directes qui nous relient encore aux habitants de Gaza depuis la fin 2023. Il nous semblait important que leurs histoires soient présentes à chaque projection», explique Catherine Hess. «Nous avons perdu contact avec des cinéastes à Gaza. D’autres ont vu leurs maisons rasées, et ont perdu tous leurs documents et leurs films.»
Sur le site de ce festival évoquant une « résistance par l’art », nous pouvons lire : « Douze mois qu’un déluge de bombes s’abat quotidiennement sur Gaza, que les Gazaouis sont déportés, tués, affamés, que les hôpitaux, écoles, maisons, musées, sont détruits à 80 %.
Douze mois que, malgré les appels au cessez-le-feu qui se font entendre dans le monde entier, les gouvernements occidentaux, dont la Suisse, restent silencieux, complices du génocide.
En Cisjordanie, les colons et l’armée [sioniste] attaquent villes, villages et camps de réfugiés, brûlent, détruisent, déportent et tuent.
A Gaza, en Cisjordanie, des milliers de Palestiniens sont enlevés, torturés, violés dans les prisons israéliennes. Le nettoyage ethnique avance. La Palestine est meurtrie de la mer au Jourdain. Le peuple palestinien résiste. »