Rafael Grossi s'était rendu pour la première fois en Iran, en août 2020 à l'invitation officielle des autorités iraniennes et dans la cadre de la poursuite de la coopération bilatérale et des engagements de l’Iran en tant que membre de cette organisation internationale. Le déplacement a été jugé « fructueux ».
Le directeur général argentin de l'AIEA se rend cette fois-ci à Téhéran dans des circonstances différentes et délicates et avec peut-être une mission spéciale.L’Argentin Rafael Mariano Grossi, s'est engagé à agir avec l'impartialité, l'indépendance et le professionnalisme.
Selon Kazem Gharibabadi, ambassadeur d'Iran et représentant permanent auprès des organisations internationales à Vienne, Rafael Grossi se rend à Téhéran à sa propre demande en tant que Patron de l'AIEA pour des entretiens techniques avec l'Organisation nationale de l'énergie atomique (OIEA) sur la manière de mettre en œuvre les dispositions de la lettre du 15 février de l’Iran à l’adresse de l’Agence.
Les deux parties se pencheront également sur l'article 6 de la loi sur l'action stratégique anti-sanction de l’Iran adoptée par le Parlement de la RII et sur les modalités de poursuivre la coopération bilatérale dans la situation actuelle.
Une rencontre à la veille d’une date limite. L’Iran a fixé au 21 février la date limite pour la levée des sanctions américaines, sinon il suspendra une partie des inspections onusiennes découlant du protocole additionnel de l'agence viennoise autorisée par Téhéran jusqu’ici à titre volontaire.
Son déplacement intervient ainsi au milieu d'un compte à rebours avant la date butoir fixée par Téhéran (23 février) pour mettre fin au protocole additionnel.
L'Iran a néanmoins souligné qu'il ne cesserait pas de collaborer avec l'AIEA, le "chien de garde nucléaire" de l'ONU, et n'expulserait pas ses inspecteurs.
En riposte au retrait unilatéral américain du Plan global d’action commun sur le nucléaire iranien de 2015 (PGAC, JCPOA selon son acronyme anglais) et la réimposition illégale des sanctions par l’ancien Président milliardaire US, Donald Trump, ainsi que l’échec des Européens à compenser à l’Iran les impacts de ce retrait, Téhéran s'est affranchi à partir de 2019 et après un an de « patience stratégique », de plusieurs de ses engagements vis-à-vis de l'accord, et cela au titre même du Pacte, tout en demandant la levée des sanctions.
La nouvelle administration américaine, qui avait précédemment promis de revenir à l'accord et de lever les sanctions, l'a conditionnée au respect des engagements par l'Iran. Pendant ce temps, la République islamique d'Iran pointe du doigt les États-Unis qui sont en violation de la résolution 2231 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui endosse le PGAC.
Téhéran a déclaré à plusieurs reprises être prêt à revenir à ses engagements liés à l’accord nucléaire à condition que Washington fasse le premier pas, en levant les sanctions, puisque Washington était la partie ayant abandonné l’accord.
Il paraît que l'un des objectifs de la visite de Rafael Grossi à Téhéran serait de négocier avec les autorités de la République islamique sur la présence continue d'inspecteurs de l'AIEA en Iran, malgré la date limite fixée par Téhéran.
Mercredi 17 février, le Leader de la Révolution islamique a déclaré : « Concernant l’accord sur le nucléaire, nous en avons déjà trop parlé et nous avons expliqué à chaque occasion les positions iraniennes. Aujourd’hui, je veux dire un seul mot : Nous avons entendu beaucoup de belles paroles et des promesses ont été faites sans être tenues ou pire, elles ont été violées. Les paroles et les promesses ne servent à rien. Ce que l’Iran exige cette fois, c’est l’action et seulement et uniquement l’action. Si on voit de l’action dans le camp d’en face, alors on réagira en conséquence. Les promesses et les paroles ne suffisent plus à convaincre l’Iran. »
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