Mais quelle est l’origine de cette médiation du père fondateur de la République de la Guinée ? L’armée du parti Baath a attaquée l’Iran en 1980. Avec ses troupes incapables de faire de gains militaires face à la résistance héroïque des combattants de la République islamique, le président irakien Saddam Hussein cherche une solution pour se libérer de la série des pertes humiliantes que ses soldats subissent sur les fronts. Il a envoyé donc un envoyé spécial en Guinée avec des propositions écrites pour le président Ahmed Sékou Touré, chef d'une mission de médiation islamique de neuf membres.
![Pourquoi le Guide suprême de la Révolution islamique a mentionné le nom du Guinéen Sékou Touré lors de son discours du mois ramadan?](https://img9.irna.ir/d/r2/2022/05/01/3/169646075.jpg?ts=1651406021586)
En 1982, au cours d’une visite à Paris, en France, l’ancien président guinéen Ahmed Sékou Touré, lui-même, a évoqué sa médiation dans la guerre imposée en tant que président du comité islamique de paix de l’Organisation pour la conférence islamique (OCI). ;
Le 4 mars 1981, Ahmed Sékou Touré en tant que chef de la délégation de méditation arrive à Téhéran. Il rencontre l’Imam Khomeiny et prie même derrière ce dernier lors d’une prière collective avec la participation des grandes chefs des pays islamique de l’époque. Le président guinéen a également rencontré Seyyed Ali Khaemeni, alors président de république islamique d’Iran et le représentant de l’Imam Khomeiny dans le haut conseil de défense. Voici les propos du Guide actuel de la Révolution islamique sur les détails de cet entretien historique :
« Au cours des premières années de ma présidence, Ahmed Sékou Touré, le président de la Guinée - qui était une remarquable personnalité révolutionnaire, respectable, savante et politique en Afrique et qui était respecté en Europe et dans le monde entier - s'est rendu en Iran et lors de la rencontre avec moi , il a dit qu'il n'était pas surpris de l'invasion de l'Iran par l'Irak après la Révolution. C'est parce qu'à en juger par l'expérience, l'une des choses que les puissances arrogantes font contre la majorité des pays indépendants est qu'ils utilisent la pression militaire pour les empêcher d'atteindre les objectifs et les valeurs qu'ils se sont fixés en engageant leurs ressources financières et humaines dans une guerre. C'était le plan que l'ennemi avait préparé contre nous. Les Américains et leur actuel secrétaire à la Défense, qui ne cesse de dire des bêtises contre la République islamique tous les jours, faisaient partie de ceux qui coopéraient étroitement avec Saddam Hussein, la même personne qu'ils tentent de capturer ces jours-ci. Ils lui fournissaient un soutien scientifique ainsi que des armes et des renseignements pour pouvoir vaincre l'Iran, mais ils n'ont pas réussi. Je dirais que tant que vous resterez vigilants et tant que nos responsables gouvernementaux se sentiront responsables dans le vrai sens du terme, l'Amérique et les autres superpuissances ne pourront en aucune façon nuire au peuple et au gouvernement iraniens. », a déclaré l’Ayatollah Khamenei le 14 octobre 2003 à propos de sa rencontre avec le président guinéen.
Mais le premier président guinéen a une longue histoire dans les prises de positions anti-colonialistes.
Lorsque le président français Charles de Gaulle en 1958 a proposé aux territoires français un référendum sur l'opportunité de rejoindre une nouvelle communauté fédérale ou de devenir indépendant, Touré et le Parti démocratique de Guinée-Rassemblement démocratique africain ont mené une campagne réussie pour l'indépendance. La population électorale guinéenne a massivement rejeté l'offre de de Gaulle et a plutôt choisi l'indépendance complète; La Guinée était la seule colonie française en Afrique à ne pas accepter la proposition. Le 2 octobre 1958, la Guinée est devenue le premier État francophone indépendant d'Afrique et, peu de temps après, Touré en a été élu président. Les Français ont réagi en rappelant tous leurs professionnels et fonctionnaires et en retirant tout le matériel transportable. Menacé par un effondrement économique, Touré a accepté le soutien du bloc communiste et a en même temps demandé l'aide des nations occidentales.
Certes, à cause des idées expansionnistes du régime Saddam et les ingérences des puissances impérialistes, la mission de médiation de Sékou Touré n’a pas pu être réalisée. Mais de toute façon, le rôle joué par le président guinéen dans les négociations de paix au cours de la guerre imposée (1980-1988) est un point-clé dans l’histoire des relations irano-africaines.
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