Le premier juillet marque le 60e anniversaire de l’indépendance du Burundi. Ce pays africain, sans accès à la mer, est situé dans la région des Grands Lacs. La superficie du Burundi est de 27.834 kilomètres carrés. Le Burundi compte environ 11 millions d’habitants. Le Burundi est classé pays le plus pauvre du monde selon la Banque mondiale. Mais quelle est la raison de ce non-développement.
Lors de son discours, à l’occasion de la fête de l’indépendance du Burundi, le président burundais a accusé la Belgique d'être à l'origine de pratiquement tous les maux du Burundi, notamment les divisions ethniques qui ont causé de nombreuses guerres. Ce qui, selon Evariste Ndayishimiye, a relégué le pays au bas de l’échelle sur le plan économique.
Lorsque le Burundi devient une colonie de l'Allemagne avant de tomber sous la coupe de la Belgique, c'est un pays bien organisé avec à sa tête un roi de droit divin qui appartient à une dynastie vieille de plusieurs siècles. Unité de la nation burundaise, son savoir-faire dans tous les domaines ou encore respect de l'autorité, « la colonisation va tout détruire sur son passage », selon le président Ndayishimye.
A l’indépendance en 1962, le roi Mwambutsa IV met établit un régime de monarchie constitutionnelle (qui sera aboli en 1966). Le Premier ministre Pierre Ngendandumwe est assassiné le 15 janvier 1965, début d’une période de troubles. La république est proclamée, qui est remplacée de facto par un régime militaire. L’année 1972 est marquée par des massacres qui continuent de meurtrir le pays. Le 29 avril des tueries sont perpétrées par des extrémistes hutus contre les Tutsis.
La répression se mue rapidement en massacres systématiques de l’élite hutue, faisant 100.000 à 300.000 morts selon les estimations. Les Hutus représentent 85% de la population, contre 14% pour les Tutsis. Gitega était l’épicentre de ces événements : s’y trouvait un camp militaire, où les victimes arrêtées à travers le pays transitaient, avant d’être tuées.
Au cours de la cérémonie de la célébration de l’indépendance du Burundi, le président Evariste Ndayishimiye a noté : « Après le départ des colons, les Burundais sont restés dans des conflits incessants parce que l’âme des Burundais avait été corrompu par le venin de la division inoculé par ces étrangers. Et ce dans le but de nous brouiller pour avoir un prétexte leur permettant de revenir pour nous dominer »
Est-ce un début de reconnaissance de son rôle ? Un officiel belge a présenté jeudi lors des festivités marquant la fête de l'indépendance du Burundi « les profonds regrets » du roi de Belgique pour la colonisation au Burundi. « J’ai eu l’honneur de participer à la visite du roi Philippe il y a quelques semaines à Kinshasa. Il a exprimé à cette occasion de profonds regrets pour les injustices commises lors de la période coloniale. C’est pourquoi le roi des Belges m’a redemandé de venir sur place ici pour convoyer également ce message. »
Mais ce n'est pas sûr que ces seules paroles vont suffire pour solder les comptes puisque le Burundi attend notamment de la Belgique qu'elle reconnaisse son rôle dans l'assassinat en 1961 du père de son indépendance, le prince Louis Rwagasore.
L’empire colonial belge se composait de colonies d'outre-mer et de protectorats contrôlés par la Belgique. Au cours de son ère de colonisation, la Belgique contrôlait plusieurs colonies et concessions au cours de son histoire, le Congo belge (RDC moderne) de 1908 à 1960, et le Ruanda-Urundi (Rwanda et Burundi modernes) de 1922 à 1962. Elle possédait également une petite concession au Guatemala (1843–1854) et en Chine (1902–1931) et co-administrateur de la zone internationale de Tanger au Maroc.
Ruanda-Urundi faisait partie de l'Afrique orientale allemande sous occupation militaire belge de 1916 à 1924 au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsqu'une expédition militaire avait expulsé les Allemands de la colonie. Il est devenu un mandat de classe B de la Société des Nations attribué à la Belgique, de 1924 à 1945. Il a été désigné comme territoire sous tutelle des Nations Unies, toujours sous administration belge, jusqu'en 1962, date à laquelle il s'est développé en États indépendants du Rwanda et du Burundi. Après que la Belgique a commencé à administrer la colonie, elle a généralement maintenu les politiques établies par les Allemands, y compris le gouvernement indirect via les dirigeants Tutsis locaux, et une politique de cartes d'identité ethniques (maintenue plus tard en République du Rwanda). Des révoltes et des violences contre les Tutsis, connues sous le nom de Révolution rwandaise, se sont produites lors des événements qui ont conduit à l'indépendance.
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