L'Ayatollah Khamenei, lors de sa rencontre avec M. Kassym-Jomart Tokaïev, Président du Kazakhstan, concernant les questions liées à l'Ukraine, a déclaré : « Le principal problème dans le cas de l'Ukraine, est que les Occidentaux essaient d'élargir l'Otan et leur sphère d’influence partout où ils le peuvent, sans réflexion ». Il a également souligné : « Les problèmes doivent être soigneusement surveillés et examinés, et il faut faire attention car les Américains et les Occidentaux essaient continuellement d'étendre leur sphère d'influence dans diverses régions, y compris dans l'Asie de l'Est et de l'Ouest, et de nuire à l'indépendance et à l'autorité des pays ». 19/06/2022
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis et l'Europe ont créé le Traité de l'Atlantique Nord, l’Otan, le 4 avril 1949, sous le prétexte de faire face à la menace du communisme. À son tour, l'Union soviétique a établi le Pacte de Varsovie avec la participation des pays du bloc de l'Est.
Après l'effondrement de l'Union soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie, l'organisation de l'Otan a subi une sorte de crise d'identité et la question s'est posée de savoir pourquoi l'organisation, fondée contre la menace du communisme, devait survivre après l'effondrement de l'Union Soviétique.
Afin de résoudre cette crise d'identité, les dirigeants de l'Otan ont soulevé de nouvelles menaces et défini la lutte contre le terrorisme, l'intégrisme islamique et la propagation des armes de destruction massive, comme nouvelles stratégies de l'organisation et la raison de sa survie.
Ces pays considéraient que l'Est du monde avait des problèmes comme le terrorisme, les problèmes d’environnement, les problèmes de prolifération des armes nucléaires, de la pauvreté, des violations des droits de l'homme et des dommages sociaux, et ont mis « le mouvement vers l'Est » pour faire face à ces problèmes, à leur ordre du jour. Alors que les principales causes de ces problèmes étaient la réticence des Etats-Unis et de l'Occident à remplir leurs obligations internationales, et l’interprétation personnelle et non conventionnelle des membres de l'Otan sur des sujets comme le terrorisme et les droits de l'homme.
D'autre part, l'effondrement du mur de Berlin et l'adhésion du nouveau gouvernement allemand à l'organisation de l'Otan ont provoqué un fort mécontentement et des protestations en Union soviétique, au point que James Baker, secrétaire d'État américain, en février 1990, a assuré aux dirigeants soviétiques que l'Otan « n’avancerait pas d'un pouce vers l'est ». Mikhail Gorbatchev, président de l'Union soviétique à l'époque, suite à cette promesse et faisant confiance aux Américains, a accepté de reconnaitre l'unification des deux Allemagnes.
Très vite, les gouvernements occidentaux ont violé leurs engagements et tenté d'accepter la demande d'adhésion de la Pologne, de la Hongrie, de la République tchèque et de la Lituanie à l'Otan, une action qui a provoqué un mécontentement du côté soviétique. Boris Eltsine, Dmitri Medvedev et Gorbatchev ont protesté contre la décision de l'Otan, et Eltsine, le premier Président post-soviétique de la Russie, a déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec Bill Clinton, à Helsinki : « Nous pensons que l'expansion de l'Otan vers l'est est une grave erreur ! » Malgré cela, lors de la réunion de Madrid en 1997, l'Otan a accepté l'adhésion de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque, afin d'étendre son influence à l'est.
Après cela, la Slovaquie, la Slovénie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie et la Bulgarie sont devenues membres de l'Otan. Par la suite, l'approche unilatéraliste des États-Unis, la poursuite de l'expansionnisme de l'Otan, l'intervention militaire des membres de l'organisation en Afghanistan, en Irak, en Syrie et en Libye, la vente d'armes et l'établissement de bases militaires dans certains pays du Golfe Persique, ont démontré la rapidité de l'expansion de l'Otan vers l'Est.
Alors que l'Otan se rapprochait de l'Ukraine et de la Géorgie, les tensions entre les États-Unis et la Russie se sont intensifiées et ont poussé Moscou à réagir sérieusement.
Dans la seconde moitié de février 2014, avec l'ingérence évidente des États-Unis et de l'Europe, une révolution colorée a eu lieu en Ukraine, qui a conduit à la victoire de Viktor Iouchtchenko, l'allié de l'Occident. En réponse, la Russie a envoyé ses forces en Ukraine, pour protéger la sécurité des citoyens russes. À la suite de ces développements, l'île de Crimée a été annexée à la Russie le 16 mars 2014, après la tenue d'un référendum. L'imposition de nombreuses sanctions occidentales contre la Russie, a été le résultat de l'annexion de la Crimée à la Russie, et le renforcement de l'armée russe aux frontières de l'Ukraine, a convaincu les services de renseignement européens et américains, que la Russie attaquerait l'Ukraine.
L'Otan a continué à ne pas respecter ses engagements de 1997, et dans un acte provocateur, a déclaré son intention d'admettre l'Ukraine dans son sein. La poursuite de cet objectif signifiait un déploiement des forces et des équipements militaires des membres du Traité de l'Atlantique Nord, à proximité des frontières de la Russie, et l’indifférence aux préoccupations sécuritaires de Moscou, décision qui a déclenché la guerre entre la Russie et l'Ukraine, le 24 février 2022.
Les mesures provocatrices de l'Otan dans divers pays, en particulier lors de la crise ukrainienne, montrent que le déplacement de l'OTAN vers l'est, non seulement met en danger la sécurité de la Russie mais également celle des pays d'Asie centrale, du Caucase et d'Asie occidentale, qui seront confrontés à de nouvelles menaces, et seront un obstacle au progrès économique de ces pays.
Les importantes déclarations du Guide de la révolution, lors de sa rencontre avec le Président du Kazakhstan étaient liées à cette question, et pour cette raison, les pays de la région en prêtant attention aux racines de la crise en Ukraine, doivent agir de manière unie et sérieusement programmée, pour empêcher le déplacement de l'Otan vers l'est.
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