Aïd-el-adha (plus connue par le nom de Tabaski dans les pays francophones d’Afrique), célébrée au 10e jour du mois Dhil-Hajjah est la plus grande fête musulmane après la fête de la fin du ramadan. Les êtres humains ont fait des sacrifices pour le plaisir de Dieu depuis les temps anciens, et il est clair dans les récits que les enfants d'Adam ont également pratiqué la tradition du sacrifice. Mais en réalité, l'Aïd-el-adha est un rappel de la fierté du Prophète Abraham et de son fils Ismail dans la grande épreuve divine et de leur exemple pour servir Allah. Selon les traditions islamiques, les musulmans célèbrent cette fête et l'honorent comme l'un des jours propices du calendrier islamique.
Bien sûr, le sacrifice a des rituels particuliers. La viande de l'animal sacrifié doit être halal et l'animal doit être abattu selon la tradition islamique. Le deuxième point est que l’animal doit être irréprochable et sans défaut. C'est bien sûr l'un des ordres de l'Islam. Dans les documents liés à la culture du peuple, les caractéristiques du sacrifice sont mentionnées, notamment l'état d'oreilles, de cornes, d'yeux, de dents en bonne santé, ne pas avoir de blessures et ne pas être boiteux. Même en termes d'âge, l’animal doit être soumis à des conditions. Aussi, il y a d'autres conditions sans lesquelles le sacrifice n'est pas accepté et ces conditions et rituels sont les mêmes partout. Mais outre ces rituels et ordres, il existe diverses célébrations folkloriques dans différents pays. Dans différentes régions d'Iran, différentes coutumes sont observées dans ce domaine.
Le peuple de l'Iran islamique considère le sacrifice comme un devoir sacré et l'accomplit chaque année, selon les instructions de la religion islamique. L'Iran est un grand pays qui compte de nombreuses cultures folkloriques dans différentes parties de l'Iran. Pendant la fête de Tabaski des coutumes spéciales de chaque région sont tenues. En observant attentivement la façon dont ces cérémonies de célébration d’Aïd-el-adha se déroule, on peut voir que bien que les habitants de chaque région puissent avoir des coutumes différentes à cet égard, toutes ces cérémonies sont similaires les unes aux autres dans des couches plus profondes. A titre d’exemple, nous ferons référence à la cérémonie du sacrifice dans quelques régions d'Iran.
Aïd-el-adha chez les Iraniens turkmènes
L’Aïd-el-adha est l'une des plus grandes fêtes des habitants de la province de Golestan. Dans cette province, beaucoup de turkmènes nomades et sédentaires vivent avec des coutumes et une culture différente par rapport aux autres régions d’Iran. Une grande communauté turkmène habite aussi dans la province du Khorassan du nord, au nord-est d’Iran. En tout cas, l'Aïd-el-adha est la plus grande fête religieuse pour les Turkmènes. Les Turkmènes se préparent pour la cérémonie au moins 10 jours avant l'Aïd. Ils nettoient leurs maisons. De plus, un jour avant l'Aïd-el-adha, les gens se rendent chez les familles et s'offrent du pain à l'huile parfumée et d'autres choses en cadeau. De plus, le jour de l'Aïd-el-adha, les femmes turkmènes portent des vêtements traditionnels en soie ou tissés à la main.
Le matin de l'Aïd-el-adha, les Turkmènes portent de nouveaux vêtements et exécutent la prière de la fête. Après la prière, il est temps de faire des sacrifices. Ils prennent une partie de la viande du sacrifice pour eux-mêmes et donnent l'autre partie aux nécessiteux. Les femmes turkmènes font des plats particuliers. De plus, visiter les grands-parents, ce qui est courant dans tout l'Iran ce jour-là, est l'une des autres coutumes du peuple turkmène. Ils ont étendu une table de noix et de sucreries pendant trois jours et ils croient que ce partage de la table apporte des bénédictions à la famille. De plus, les Turkmènes exécutent des rituels spéciaux le jour de l'Aïd-el-adha, y compris le jeu à la balançoire, qui est populaire parmi les Turkmènes.
Aïd-el-adha chez les Iraniens kurdes :
Aïd-el-adha est la plus grand Aïd religieuse dans les régions kurdophones de l’ouest d’Iran. Les Iraniens kurdes, comme d'autres régions, ont leurs propres traditions et coutumes et célèbrent cette journée avec des rituels et des traditions spéciales. La nuit de l'Aïd, après la prière du soir, des rituels spéciaux ont lieu dans les mosquées.
Le jour de l'Aïd-el-adha, les habitants de ces régions prient et accomplissent le rituel du sacrifice. Aider les pauvres, rendre visite à des parents et les accueillir avec de la viande sacrificielle font partie des rituels des Iraniens kurdes. Aussi, ce jour-là, les kurdes d’Iran vont visiter des tombes des défunts. Une autre tradition de cette journée est que les filles qui n'ont pas percé leurs oreilles pour porter des boucles d'oreilles peuvent le faire pendant ce jour béni.
De plus, la préparation du pain de la nuit de l'Aïd-el-adha est un autre événement intéressant dans les régions kurdes d’Iran.
Aïd-el-adha chez les Bakhtiaris :
Pendant la fête de Tabaski, les Bakhtiaris ont leurs propres coutumes comme les autres groupes ethniques d’Iran. Il y avait une croyance chez les Bakhtiaris par laquelle lors de la fête, l’on doit transférer le mal et le jeter dans les temps passés. Dans la région, les vaches et les moutons sont généralement les animaux abattus pour l'Aïd-el-adha. Les gens rendent visites aux parents ce jour-là. Dans certaines régions de la province de Chaharmahal et de Bakhtiari, après la prière de l'Aïd et avant le rituel du sacrifice, on met un morceau de Nabat (une sucrerie traditionnelle) dans la bouche du mouton, on l'arrose puis on attache un morceau de tissu vert sur le dos du mouton. Dans ces zones, la viande de l’animal sacrifié est divisée en parts égales et placée dans un grand plateau et distribuée aux nécessiteux.
Aïd-el-adha chez les Iraniens azéris :
Dans différentes villes de la région d'Azerbaïdjan, la coutume du sacrifice est très intéressante. Il est généralement d'usage que les membres d'un clan ou d'un quartier se rassemblent et achètent des animaux sacrificiels pour le sacrifier le jour de l'Aïd. Il est également de coutume de cuisiner des boulettes de viande avec de la viande sacrificielle ce jour-là chez les Azéris. De plus, il est de coutume chez les Azéris que ce jour-là, la famille des jeunes mariés offre des cadeaux de l'Aïd, notamment des bonbons, des vêtements et de la viande sacrificielle, en guise de bénédiction aux jeunes mariées.
Aïd-el-adha chez les Iraniens baloutches :
Dans la province de Sistan et Baloutchistan, l'Aïd-el-adha est célébré d'une manière spéciale et magnifique parmi les adeptes chiites et sunnites. Ils considèrent cet Aïd comme l'une de leurs fêtes religieuses les plus importantes. Les Baloutches appellent Eid al-Adha comme la « Grande Fête » et pour cette raison, ils se réjouissent pendant trois jours dans les maisons des grands-parents, et des chefs de clans. A cette occasion, dans cette province du sud-est d’Iran, tout le monde, jeunes et vieux, hommes et femmes, porte de beaux vêtements.
Aussi, le matin de l'Aïd, ils prient et souhaitent la bénédiction divine. Ensuite, certaines familles abattent l’animal de sacrifice dans leurs maisons et préparent la viande dans différents paquets pour les pauvres, les nécessiteux et les pauvres. De plus, la cérémonie du henné, visiter des parents et demander le pardon constituent les coutumes et traditions les plus importantes des baloutches pendant cette journée de fête. Les femmes baloutches jouent un rôle clé dans la célébration de l'Aïd-el-adha. Quelques mois avant cet Eid, les femmes baloutches commencent à coudre des vêtements locaux pour elles-mêmes et leurs filles, et elles font de beaux travaux d'aiguille sur les vêtements avec leur travail manuel sur les tissus.
Aïd-el-adha chez les Iraniens arabophones :
L'Aïd-el-adha chez les Arabophones de la province de Khouzistan (sud-ouest d’Iran) est associé à des rituels. Le soir de l'Aïd, ils invitent leurs proches et dînent ensemble, et distribuent également la viande du sacrifice parmi les voisins. Certaines tribus arabes du Khuzestan préparent également des plats traditionnels lors de cette cérémonie. En outre, les arabophones du Khouzistan ont une cérémonie traditionnelle appelée "Yazleh" le jour de l'Aïd-el-adha, qui est considérée comme une forme de la danse arabe. Yazleh est un rituel qui s'accomplit à la fois dans le deuil et dans la joie. La cérémonie du "drapeau" est également l'un des rituels populaires parmi certaines familles du Khouzistan lors de la fête islamique d’Aïd-el-adha.
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