Mohhammad Ben Zayed, le président des Emirats Arabes Unis est attendu à Paris ce lundi 18 juillet. A la veille de cette visite qui est la première visite à l’étranger du souverain émirati après son arrivée au pouvoir en mars 2022, la question des relations entre Téhéran et Abou Dhabi attire l’attention des médias français. Cette visite qui se réalise juste après le déplacement problématique du président américain en Asie de l’ouest qui a abouti à l’échec total de l’idée de la formation d’une alliance militaire entre le régime sioniste et les pays arabes de la région.
Contrairement aux débats qui précédaient la tournée de Biden en Asie de l’ouest, aucune perspective ne s’est ouverte, au cours de cette visite, à propos d’une telle alliance militaire anti-iranienne dans la région. Dans la même ambiance, Georges Malbrunot, le grand reporter du quotidien Figaro s’est exprimé, dans le cadre d’une analyse publiée sur sa page twitter, sur les rapprochements Téhéran-Abou Dhabi.
« Les Emirats arabes unis "ne soutiennent pas une approche confrontationnelle avec l'Iran. », précise ce journaliste français, en se basant sur les propos d’Anwar Gargash, le conseiller diplomatique du président des EAU, Mohammad Ben Zayed.
Et cette politique des Emiratis est « contrairement à leur nouvel allié Israël. », selon cet export des questions politiques de l’Asie de l’ouest.
En effet, ce responsable émirati cité par Georges Malbrunot dénonce complétement des propagandes iranophobiqies et déclare : « Nos discussions sont engagées avec l'Iran dans tous les secteurs où l'on peut reconstruire des ponts. »
Alors MBZ qui envisage « reconstruire des ponts » entre les EAU et l’Iran n’adhèrera pas à l’idée de former une alliance anti-Téhéran.
Malbrunot résume ce débat en disant que, « sur l'idée évoquée de la créer une OTAN du Moyen Orient avec Israël pour contrer l'Iran, A. Gargash a déclaré que c'était un concept théorique. »
En effet, les pays de la région, surtout les pays du Golfe persique sont en train de prendre distance par rapport des stratégies américaines.
Et cela ne concerne par seulement la question de l’Iran. Sur le conflit Ukraine-Russie, nous avons constaté que ces pays ont préféré prendre une position complétement sage et neutre, même officiellement au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, au contraire des revendications unilatérales de Washington.
Le refus de se ranger dans « le camp de l’Occident » sur la guerre en Ukraine a principalement relevé du manque de fiabilité reproché à l’administration Biden à tenir son rôle de garant de la sécurité régionale. Riyad et Abou Dhabi ont en revanche davantage ménagé Moscou, qui s’est imposé comme un acteur in contournable en Syrie.
Les Emirats Arabes Unis sont en train de diversifier leur partenariat économique et sécuritaire. Même la Chine a pu obtenir la permission de construire sa propre base militaire dans un port émirati. Les échanges commerciaux entre la Chine et les pays du Golfe persique ne cessent que de s’augmenter depuis ces dernières années.
En bref, bien que le président Biden, dans un discours prononcé samedi devant un parterre de dirigeants arabes, a promis que son pays « ne se détournerait pas » du Moyen-Orient en laissant « un vide que pourraient remplir la Chine, la Russie ou l’Iran », il faut souligner que l’image de l’hégémonie américaine s’est déjà estompée dans la région et ce « vide » stratégique sera rempli par les pays de la région, eux-mêmes, qui comptent désormais sur les coopérations inter-régionales pour garantir la paix et le développement en Asie de l’ouest.
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