Classifiant le régime de Bahreïn, dans la 168e position du classement mondial parmi 180 pays, l’Organisation des Rapporteurs sans frontière a condamné la condition pénible de la liberté de presse dans cette île du Golfe persique. Selon cette structure internationale, « La liberté d’expression n’existe pas à Bahreïn. Les médias sont devenus un simple canal pour la famille royale et leurs partisans. »
Voici le texte intégral du rapport des RSF sur la situation des médias à Bahreïn :
Paysage médiatique
En 2017, le seul et dernier média indépendant du pays, Al Wasat, a été fermé. Bahreïn ne dispose donc plus que des chaînes de télévision et de radio contrôlées par le ministère de l’Information. Il existe quatre quotidiens nationaux en langue arabe et deux en anglais, tous semi-gouvernementaux et détenus par un des membres de la famille royale, qu’il est bien sûr interdit de critiquer.
Contexte politique
La liberté d’expression n’existe pas à Bahreïn. La situation a empiré avec les manifestations pro-démocratie de 2011. Le gouvernement a réduit l’espace disponible pour le journalisme indépendant, et les médias sont devenus un simple canal pour la famille royale et leurs partisans.
Cadre légal
Plusieurs journalistes bahreïnis ayant critiqué le gouvernement sur internet depuis l’étranger sont accusés de “cybercriminalité”. Le pays ne dispose d’aucune loi récente concernant la presse, et la législation en vigueur depuis des décennies est en total décalage avec les réalités du terrain et l’évolution du journaliste depuis 50 ans.
Contexte économique
Les organes de presse détenus par le gouvernement ou par les membres de la famille royale travaillent pour des hommes politiques, des membres du Parlement, ou des hommes et femmes d'affaires influents. Cette situation crée un conflit d’intérêts qui amène les médias à perdre leur indépendance financière et affecte leur ligne éditoriale.
Sécurité
Accusés de participer à des manifestations ou de soutenir le terrorisme, les journalistes professionnels et citoyens encourent de longues peines de prison, parfois à vie, lors desquelles ils subissent de mauvais traitements. Certains se sont vu retirer leur citoyenneté. Depuis 2016, les journalistes bahreïnis exerçant pour des médias internationaux rencontrent des difficultés pour renouveler leur accréditation.
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