Selon un article du quotidien français Le Monde publié en 1989, Jacques Chirac alors maire de Paris, a eu des mots très durs à l'égard de Salman Rushdie, affirmant qu'il n'a " aucune estime pour lui ni pour les gens qui utilisent le blasphème pour se faire de l'argent, comme ce fumiste _ je pèse mes mots _ qui s'appelle Scorsese, l'auteur d'un navet, la Dernière Tentation du Christ. Quand on déchaine l'irrationnel, il ne faut pas s'étonner de la suite des choses. Je ne réclame pas la censure, mais le viol des consciences est inadmissible ".
Cette prise de position ne se résume pas au gaulliste Chirac, car les membres du gouvernement socialiste de François Mitterrand, alors président de la République française, lors de la publication de la grande Fatwa de l’Imam Khomeiny concernant le roman de fiction blasphématoire de Rushdie, Dans une intervention à Radio-Orient, Pierre Joxe, alors ministre de l'intérieur, a déclaré : « Je ne suis ni catholique ni musulman. J'ai pu comprendre que des catholiques aient été choqués par le film de Martin Scorsese. Je comprends le trouble et l'inquiétude des musulmans de France de voir qu'autour de cette affaire en est née une autre, qui verrait se dresser des hommes les uns contre les autres. »
Ces allusions chrétiennes dans le cas de la condamnation de Rushdie, ne sont pas inédites. Déjà lors de la publication de Fatwa contre ce romancier britannique, l’Eglise catholique a pris une position très modérée et sage dans cette affaire. Le quotidien The Washington Post dans un article signé par Stephen K. Ott, a critiqué le Vatican de défendre le Fatwa historique de l’Ayatollah Khomeiny. Selon ce journal américain, en 1988, « Le Vatican, dans une déclaration non signée dans son propre journal, a condamné le livre de M. Rushdie. »
The Washington Post reproche au Vatican de ne pas avoir condamné les menaces de mort contre Salman Rushdie et de ne pas avoir défendu le droit à la liberté d'expression de l'auteur
Outre les questions religieuses, ce roman controversé de Rushdie, ne montre mémé pas d’intérêts majeurs pour les spécialistes littéraires.
En septembre 1988, Salman Rushdie, un jeune écrivain inconnu âgé de 31 ans, publie son quatrième ouvrage. Un romancier raté et isolé sans aucun succès notable dans le domaine littéraire, insère dans son roman, un passage contre la religion d’Islam. Le résultat, le roman littérairement très faible de Rushdie devient un best-seller, vendu à près d'un million d'exemplaires depuis sa sortie !!!
Le 13 août 2022, le site BFM Business a souligné l’impact de la polémique médiatique inventée autour du roman de Rushdie, sur le marché du livre : « Sur Amazon, le livre est rapidement apparu sur la page française des meilleures ventes de livres du site internet. Ce dimanche matin, il était en première place du classement pour la version papier tout comme pour la version numérique. Il était en 40e position vendredi soir. Sur la version internationale d'Amazon, Les Versets sataniques est remonté à la 10ème place pour la version papier et la 21ème place pour la version numérique. Mais le livre se vend aussi bien sur les plateformes françaises. Sur le site de la Fnac, le roman, qui était encore disponible en quantité limitée dans certains magasins, a rapidement disparu de la plupart des rayons. Même situation chez Gibert où la plupart des exemplaires neufs et occasions ont été vendus ce samedi. Le livre est aussi en tête du classement Apple Books. »
En effet, plusieurs librairies parisiennes confirment avoir vendu la plupart de leurs exemplaires de l'œuvre de Rushdie suite aux chantages des presses occidentales après l’accident de Chautauqua Institution dans l'État de New York. Depuis la parution de ce livre, dans les années 1980, ce roman est traduit en plusieurs langue étrangères. Les médias internationaux, dirigés en grande partie par les lobbys sionistes, ne cessent d’évoquer le sujet de Rushdie en tant qu’un symbole de la liberté d’expression.
En ce qui concerne, les médias français, citons notamment RFI qui fait une interview avec l’écrivain Christian Salmon, qui met en parallèle le cas de Rushdie avec le dossier de Charlie Hebdo. Mais la nature de l’affaire de Rushdie est différente.
Le roman de Rushdie provoque une crise internationale à tous les niveaux. Étatique, d'abord, puisque les pays islamiques et la Grande-Bretagne s'affrontent sur le plan diplomatique. D'autres États prennent position au niveau international : le Canada, les États-Unis, le Japon, I'URSS, le Vatican. Crise également nationale pour plusieurs pays comme la Grande-Bretagne, l'Inde, le Pakistan, l'Afrique du Sud. Enfin, crise transnationale puisque des organisations internationales, gouvernementales ou non, réagissent également les structures chrétiennes et les organisations musulmanes. Au niveau individuel enfin, des milliers de citoyens descendent dans la rue un peu partout dans le monde pour condamner le roman blasphématoire.
Nombreux sont ceux qui comme Jean Claude Lamy prétendent que l'affaire Rushdie fut effectivement le résultat d'un choc de civilisations. Ainsi, pour Daniel Pipes, l'affaire est digne d'une «confrontation entre civilisations ». L’ancien directeur du Muslim Institute à Londres, Kalim Siddiqui, abonde dans le même sens lorsqu'il prédit que « l'histoire retiendra sans doute que l'affaire Rushdie fut l'élément qui finalement entraîna la civilisation occidentale et celle de l'Islam dans une confrontation globale. Peu d'événements divisèrent deux civilisations aussi radicalement que cette affaire ne le fit ». Il semble donc que Salman Rushdie y avoir une culpabilité contre les civilisations monothéistes, contre l’Islam, contre le christianisme et même contre le judaïsme.
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