Le continent africain, longtemps victime du colonialisme et des politiques expansionnistes des pays occidentaux, est devenu aujourd'hui le champ de bataille de nouvelles doctrines d'influence, et la France est à la pointe de cet affrontement colonialiste, bien qu'en raison de l’établissement du nouvel ordre international, le militarisme français ait été considérablement réduit.
L’un des objectifs sérieux de la France en Afrique, tente de préserver la supériorité stratégique aux autres pays ex-colonisateurs. Mais les nouvelles puissances comme la Chine, la Russie, l’Inde et la Turquie aussi se sont présentés ces années-ci dans la liste des pays qui s’engagent dans la rivalité africaine.
Il y a quelques jours, la France a quitté le Mali après 9 ans d'occupation, mais elle a déjà fixé des bases militaires au Niger, en Côte d'Ivoire, au Tchad, au Gabon et à Djibouti. Par ailleurs, la France intervient directement militairement dans les cinq pays sahéliens dits du groupe « G5 », dont le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso.
Le 15 août 2022, en même temps que le premier anniversaire du retrait des troupes américaines d'Afghanistan, une action similaire de la France cette fois au Mali attire l'attention des médias du monde entier.
Coïncidant avec l'échec de la stratégie américaine en Afghanistan et le retrait de ce pays après 20 ans d'occupation dans ce pays d’Asie, le même scénario a été relaissé au Mali avec le retrait des troupes françaises du Mali quand l'Elysée a également accepté la défaite dans ce pays africain. De plus, le retrait des troupes françaises a été annoncé plus tôt que prévu, et sans tenir de cérémonie spéciale, alimentant encore plus le soupçon d'un "retrait amer avec défaite" de la France.
Ainsi, le dernier groupe de soldats français a quitté le Mali et a remis le contrôle de la base militaire de Gao aux forces locales. En conséquence, l'armée française a mis fin à l'opération dite "Barkhane" dans ce pays africain après une présence de 9 ans.
Barkhane était une opération dite contre-terroriste lancée le 1er août 2014 et dirigée par l'armée française contre des groupes armés dans la région du Sahel en Afrique. Cette force était composée d'environ 5 000 Français et son quartier général était à Ndjamena, la capitale du Tchad. L'opération a été menée par la coopération des cinq pays dits sahéliens - Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger - tous d'anciennes colonies françaises. Ces pays sont collectivement connus sous le nom de groupe des « Cinq Sahel » (G5 Sahel).
Derrière les coulisses du retrait de la France du Mali
Après une décennie d'occupation, une question vient à l'esprit, pourquoi la France a-t-elle finalement décidé de se retirer de ce pays africain après environ une décennie d'occupation et de colonisation du Mali ?
A - L'incapacité à contenir les coups d'État successifs aux yeux des observateurs, la détérioration des relations entre Paris et Bamako, ainsi que la survenance de coups d'État successifs dans ce pays d'Afrique, sont parmi les raisons du départ des Français du Mali. La survenue de coups d'État dans des pays comme le Mali, le Tchad et le Burkina Faso a affaibli les alliances françaises dans ses anciennes colonies.
En 2020, il y a eu un coup d'État au Mali, et ce pays africain a connu deux autres coups d'État l'année dernière (2021). Par conséquent, le coup d'État de 2021 était le troisième coup d'État au cours des 10 dernières années (le premier s’est réalisé en 2012) et le cinquième de l'histoire de ce pays après les coups d'État de 1968 et 1991. Après le coup d'État militaire au Mali en 2020, le président français Emmanuel Macron a annoncé une réduction majeure des forces françaises en juin.
B - L'ouverture des portes financières à la Russie par le Mali
Certains experts évaluent l'ouverture des portes financières à la Russie et l'accroissement de l'influence de Moscou dans ce pays africain à la base de la situation difficile des Français et de leur décision de partir. La France considère le déploiement de la société de sécurité privée russe "Wagner" incompatible avec sa mission dans ce pays, tandis que Bamako déclare que ces forces sont des formateurs militaires.
"Reuters" a abordé cette question dans un rapport et a écrit : « Les développements récents ont enhardi les milices qui contrôlent de grandes parties des zones désertiques là-bas et ont ouvert la porte à une influence russe croissante dans cette région. »
C - Le coût élevé du militarisme et des problèmes internes de la France
Si le nombre de soldats français tués au Mali (59 personnes) est bien inférieur aux 2 500 Américains tués en Afghanistan, mais le coût politique et économique de cet aventurisme français au moment où le l'Occident se trouve dans une crise liée à la guerre de l'Ukraine, oblige Paris à changer d'approche.
La France a dépensé plus de 5 milliards d’euros seulement dans la période allant de 2015 à 2020.
Les coûts politiques et économiques de son intervention militaires ont contraint Paris à changer d'approche. Le gouvernement français a fait état d'un taux d'inflation de 6,1 % en juillet. La dernière fois que ces chiffres ont été observés à ces niveaux, c'était en 1985. Cela signifie que l'on peut dire que cette inflation a été sans précédent au cours des quatre dernières décennies.
Les données de "l'Institut national de la statistique et de l'information de France" (INSEE) montrent que l'inflation a été principalement causée par la hausse des prix de l'énergie de 33,1 % par rapport à 2021.
Ces données montrent également que le coût des services dans ce pays a augmenté de 3,3 % par rapport à l'année dernière ; Même si le gouvernement et la banque centrale de France ont revu à la baisse leurs prévisions concernant la croissance économique du pays cette année.
Bien sûr, cette situation économique chaotique et cette inflation débridée ne se limitent pas à la France, et d'autres pays européens y sont également concernés.
Les experts estiment qu'en fonction des évolutions internes de la France ainsi que du système international, les dirigeants de l'Elysée s'orientent vers un changement de stratégie en faveur d’une "prédominance de la vision économique et commerciale sur la vision militaire" car le comportement de la France avec la région ouest-africaine montre la priorité de la vision économico-commerciale sur l'aspect militaire et sécuritaire.
Bien sûr, la France utilise la présence militaire comme un support de gain économique. Dès lors, les forces militaires sont garantes de contrats économiques et commerciaux étendus avec divers acteurs du Continent africain, dont les observateurs évaluent cette évolution sous la forme d'un « néo-colonialisme » en Afrique.
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