Juste un mois après la visite de Joe Biden à Riyad, deux femmes saoudiennes ont été condamnées à des décennies de prison par les tribunaux du royaume juste pour avoir utilisé les médias sociaux pour condamner les restrictions imposées contre les femmes saoudiennes.
Nourah bint Saeed al-Qahtani a été condamnée à 45 ans de prison après qu'un tribunal pénal spécialisé l'a reconnue coupable d'avoir « utilisé Internet pour déchirer le tissu social [de l'Arabie saoudite] », selon des documents obtenus et examinés par Democracy for the Arab World Now (Dawn), une organisation fondée par Jamal Khashoggi.
La nouvelle de cette peine de plusieurs décennies contre cette militante des droits de femme survient des semaines après que Salma al-Shehab, une doctorante de 34 ans à l'Université de Leeds et mère de deux enfants, a été reconnue coupable et condamnée à 34 ans de prison après son retour en Arabie saoudite pour une pause vacances.
Des documents judiciaires dans l'affaire Shehab ont révélé qu'elle avait été condamnée pour le crime présumé d'avoir suivi les comptes Twitter d'individus qui « causent des troubles publics et déstabilisent la sécurité civile et nationale ». Dans certains cas, elle a retweeté des tweets postés par des dissidents en exil.
Shehab a déclaré à un tribunal saoudien qu'elle avait été victime d'abus et de harcèlement pendant sa détention, y compris avoir été soumise à des interrogatoires après avoir reçu des médicaments qui l'épuisaient.
Dans le cas de Qahtani, les autorités saoudiennes semblent l'avoir emprisonnée pour « avoir simplement tweeté ses opinions », a déclaré Abdullah Alaoudh, le directeur de la région du Golfe à Dawn.
« Il est impossible de ne pas faire le lien entre la rencontre du prince héritier Mohammed ben Salmane avec le président Biden le mois dernier à Djeddah et la recrudescence des attaques répressives contre quiconque ose critiquer le prince héritier ou le gouvernement saoudien pour des abus bien documentés », a déclaré Alaoudh.
Plusieurs Saoudiens soupçonnés d'avoir utilisé des pseudonymes pour publier du contenu critique sur Twitter ont été détenus et arrêtés par le régime de Ryad.
Pendant plus d'un an et demi, Biden avait refusé de communiquer avec Mohammed ben Salman, le prince héritier, à cause de l’implication de MBS dans la question du meurtre de Khashoggi, mais suite au déclenchement de la guerre en Ukraine et à l'augmentation sans précédent des prix du pétrole, Biden a changé de stratégie et priorisé les intérêts économistes et a donné au prince héritier d'Arabie saoudite un feu vert en vue de réprimer les activités des droits de l’homme en Arabie saoudite.
Votre commentaire