4 sept. 2022, 10:40
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Tanzanie : les Massaï chassés de leurs terres ancestrales par la famille royale de Dubaï

Téhéran (IRNA)- Les Massaï de Tanzanie sont expulsés de leurs terres ancestrales à cause d’un projet néocolonial et inhumain de la famille royale de Dubaï qui installe en Afrique des zones de chasse.

La famille royale de Dubaï Al-Maktoum a gagné un contrat néocolonial en Tanzanie qui leur accorde le droit d’installer sur les terres des tribus locales, pendant les 30 prochaines années, une réserve de chasse des gros gibiers.

L’Afrique de l’Est est célèbre pour ces vastes parcs naturels, les grandes attractions touristiques et sources de devises étrangères pour les pays africains, mais ces paradis fauniques sont maintenant menacés par ce projet colonialiste de la famille Maktoum, les gouverneurs de Dubaï.

Outre les menaces environnementales, ce projet des zones de chasse qui vont également attirer les chasseurs occidentaux, met en danger la vie des tribus indigènes tanzaniens car cette zone est cruciale pour le pâturage du bétail dont dépendent les nomades Massaï.

Ce projet est orchestré par Ortelo Business Corporation (OBC), une société de safaris de luxe créée par un responsable émirati proche de la famille royale de Dubaï.

Cette affaire remonte jusqu’en 1992 quand la Tanzanie a accordé une concession de chasse au gouverneur de Dubaï dans la zone de Loliondo, mais les Massaï locaux se plaignent depuis de n'avoir jamais été impliqués dans le processus bien qu'ils vivent dans la région. En vertu de l'accord, les éleveurs locaux étaient autorisés à paître dans la zone de concession. Cependant, les anciens de six villages de la zone de Loliondo disent qu'ils ne sont pas autorisés à entrer dans le bloc attribué à la famille royale et qu'ils doivent quitter la zone chaque fois que la famille royale arrive pour des expéditions de chasse. Ils affirment en outre que l'OBC leur refuse l'accès à l'eau et aux pâturages au motif que des habitants des huit villages environnants empiètent sur la zone de concession.

Déjà en 2017, les ambitions anti-écologiques des Emiratis en Tanzanie étaient critiquées par les activistes internationaux qui ont collecté plus de 1,7 million de signatures pour condamner ce projet des gouverneurs de Dubaï.

A cette époque, sous l'ancien président Magufuli, décédé en 2021, le gouvernent tanzanien a dû mettre fin à la concession de chasse des Emiratis mais le 8 août 2022, la société OBC a pu renouveler ses contrats en vue d’imposer sa zone de chasse dans les terres ancestrales des Massai.

Cette région tanzanienne était déjà colonisée par les Britanniques qui au 19e siècle ont forcé les Masaï à s'installer sur de plus petites parcelles de terre. En 1959, les colonialistes britanniques ont persuadé les Masaï de signer un accord qui les expulsait du parc naturel de Serengeti.

Depuis les années 1990, on estime que les Massaï ont perdu plus de 70 % de leurs terres ancestrales. Ces pratiques coloniales leur imposant des conditions de vie qui tendent à leur éradication.

Cette communauté traditionnelle, symbole du tissu ethnique de cette région de l’Afrique de l’est, est une autre fois obligée de céder ses terres à cause de l’émergence d’une nouvelle puissance colonialiste dans le continent africain.

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