La France informe Nathalie Yamb de son interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire national. L'arrêté du ministre français de l’Intérieur qui avait été pris le 12 janvier 2022 a été communiqué à Nathalie Yamb vendredi 14 octobre par lettre recommandée. La mesure n'est donc pas neuve, mais elle était restée confidentielle.
Cette militante suisso-camerounaise, très présente sur les réseaux sociaux, YouTube et Twitter, est une fervente panafricaine, et défenseuse d’une Afrique indépendante et libre de la dominance occidentale.
Dans ses discours, elle invite au multilatéralisme et à l’ouverture de l’Afrique face aux nouvelles puissances comme la Russie, l’Iran, la Chine ou la Turquie.
Le ministère français de l’Intérieur indique que, selon Paris, Nathalie Yamb tient « des propos virulents à l’égard des positions françaises sur le continent africain susceptibles de favoriser l’entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d’alimenter le développement d’un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France ».
Militante d’une Afrique franchie de toute tutelle, Nathalie Yamb s’est faite reconnue notamment après son discours virulent contre la Franceafrique lors du sommet Afrique-Russie en 2019. Ce qui lui a valu le surnom « La Dame de Sotchi ».
Lors de ce sommet, Mme Yamb avait notamment déclaré lors d'une conférence: "La France considère toujours le continent africain comme sa propriété (...) Nous voulons sortir du Franc CFA (...) Nous voulons le démantèlement des bases militaires françaises qui sous le couvert d'accords de défense bidons, ne servent qu'à permettre le pillage de nos ressources, l'entretien de rebellions, l'entraînement de terroristes et le maintien de dictateurs à la tête de nos Etats".
Selon Paris, cette journaliste a joué un rôle dans la montée des sentiments anti-français dans la République de la Centrafrique.
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