12 déc. 2022, 23:47
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Négociations nucléaires : le JCPOA est en difficulté et l'Occident n'a pas de meilleure option ( Borrell)

Londres - IRNA - Le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, sans évoquer le retrait unilatéral des États-Unis du Plan global d’action conjoint sur le nucelaire iranien de 2015 (PGAC, JCPOA selon son acronyme anglais), et les actions illégales visant manifestement à détruire le Pacte, et la violation continue, par la Maison Blanche, de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU qui endosse l’Accord, dit que le PGAC est dans une situation difficile, et qu'aucune meilleure option n’est disponible (pour assurer les intérêts de la partie occidentale) que donner suite aux négociations.

Selon l’IRNA, Josep Borrell a soulevé cette question auprès des journalistes à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays européens ce lundi soir 13 décembre.

Il a déclaré : « Je viens d’informer les ministres, des dernières évolutions liées à l'accord sur le nucléaire de 2015. Il faut reconnaître que dans l’état actuel, le JCPOA est dans une situation difficile, mais je pense que nous n'avons pas, pour le moment, de meilleure option pour nous assurer que l'Iran ne produira pas d'armes nucléaires. »

Insistant sur le fait que l'Europe souhaite reprendre la pleine mise en œuvre du JCPOA, Josep Borrell, a déclaré qu'à son avis, les sanctions liées aux questions des droits de l'homme et la prétendue participation de l'Iran à la guerre en Ukraine devraient être séparées de la question de l'accord nucléaire.

Il a déclaré que « même si les négociations à Vienne sont dans une impasse et que les activités nucléaires de l'Iran sont une source d'inquiétude pour l'Europe, nous devons poursuivre les interactions autant que possible et essayer de relancer l'accord ».

Il a précisé qu'à la suite des négociations et des consultations tenues lors de la réunion d'aujourd'hui, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont mis l'accent sur leur soutien à la mise en œuvre effective du JCPOA. Se référant à son rôle de coordinateur des négociations, M.Borrell a promis de faire de son mieux dans ce domaine.

Concernant la perspective d'un accord pour reprendre la mise en œuvre du JCPOA en agonie, le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne a admis que les sanctions de l'Union européenne sapent les relations irano-européennes. « Mais il fait savoir que l'accord sur le nucléaire n'a rien à voir avec les relations entre l'Union européenne et l'Iran». Le pacte multilatéral va au-delà, selon ses mots, de cela et de nombreux autres pays y sont également concernés, a-t-il rappelé.

Soulignant que la conclusion de l'accord de 2015 pour l'Union européenne en tant que facilitateur était un « grand succès diplomatique », il a admis la politique contreproductive US en disant : « Malheureusement, cet accord a été déchiré par l'administration Trump et nous devons travailler pour le restaurer ».

Selon l'IRNA, après avoir signé le JCPOA en 2015 dans le but de faire lever les sanctions oppressives, l'Iran, en tant que pays responsable, a parfaitement mis en œuvre ses obligations liées aux Pacte multilatéral et ce respect a été confirmé dans 16 rapports de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Cependant, après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2017, Washington a pris des positions contraires aux termes du JCPOA et avec son retrait unilatéral et illégal de l'accord, en mai 2018, il a rétabli des sanctions secondaires contre l'Iran en deux étapes.

La mise en œuvre déséquilibrée de l’Accord d'une part et les pressions causées par l'application et l'intensification des sanctions américaines unilatérales et extraterritoriales d'autre part, ont amené le Conseil suprême iranien pour la Sécurité nationale, de prendre des décisions en guise de représailles. Et cela un an après le retrait des États-Unis du JCPOA et la retenue stratégique de l’Iran.

Finalement le 8 mai 2019, l’Iran a suspendu progressivement certains de ses engagements liés à l’Accord et adoptés volontairement, et cela conformément aux articles même du JCPOA. Téhéran a également donné à la partie européenne qui avait promis de compenser le retrait unilatéral des Etats-Unis, un délai de 60 jours.

Cependant, du fait que les pays européens ont échoué à tenir leurs promesses, l’Iran a encore réduit progressivement ses obligations au titre même du JCPOA en plusieurs étapes. La réduction des obligations de l'Iran était basée sur les dispositions de l'accord nucléaire.

Après avoir pris ses fonctions en janvier 2021, l'administration démocrate de Joe Biden a condamné l'action unilatérale de l'ancienne administration républicaine du pays d’avoir se retirer de l'Accord promettant de le rétablir. Mais jusqu'à présent, elle n'a pris aucune mesure crédible pour le faire.

Durant toutes ces évolutions, l'Iran a fait preuve du maximum de courage et de perspicacité en acceptant de participer aux négociations de Vienne dans le but de sauver le JCPOA, mais l'expérience des mois de négociations à Vienne a prouvé que la Maison Blanche n'a pas le pouvoir de décider de revenir au Pacte en raison de différends internes et des pressions du lobby israélien. 

Dans une fuite en avant, la partie occidentale, a fait recours à la tactique de blâmer la partie d’en face et à avancer des ultimatums contre l'Iran.

Après des mois de consultations intensives, les pourparlers ont atteint un stade où si les États-Unis d'Amérique, en tant que partie violant le JCPOA, acceptent les revendications raisonnables de l'Iran et ses exigences pour la formation d'un accord durable et fiable, l'accord final sera atteint à Vienne.

Il faut noter que la plupart des pays participant aux pourparlers souhaitent une conclusion plus rapide des négociations, mais la conclusion d'un accord final dépend des décisions politiques des États-Unis d'Amérique concernant quelques questions importantes et clés restées en suspens.

La République islamique d'Iran souligne également que si la partie américaine agit de manière réaliste, il est possible de parvenir à un accord à Vienne. L'accord que l'Iran envisage est un document qui assure la levée autant que possible des sanctions et les intérêts de la région (en vertu de sa mise en œuvre).

Lors d'une récente conversation téléphonique avec Joseph Borrell, coordinateur des négociations, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein AmirAbdollahian, a dit prête la République islamique d'Iran à donner suite aux négociations pour parvenir à un bon accord fiable et durable.

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