11 janv. 2023, 09:49
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Un tirailleur sénégalais : « La France, c’est zéro »

11 janv. 2023, 09:49
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Un tirailleur sénégalais : « La France, c’est zéro »

Téhéran (IRNA)- Alors que la sortie du film « Tirailleurs » fait une polémique sur le sort de ces soldats déportés par force depuis les colonies françaises vers les fronts de guerres mondiales. 


Sorti en France le 4 janvier 2023, Tirailleurs de Mathieu Vadepied, avec l'acteur Omar Sy, raconte l'histoire de Thierno, recruté de force dans un village sénégalais par l'armée française en 1917, et de son père qui s'enrôle volontairement pour veiller sur lui dans ce saut vers l'inconnu, la découverte de la France plongée dans l'enfer de la Grande Guerre.

Le film aborde un sujet historique dont les témoins sont encore en vie. 

Recruté de force comme Thierno du film « Tirailleurs », Ndiogou Dièye, aujourd’hui 103 ans, tirailleur sénégalais, a contribué à la libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais il dit être ignoré par l’Etat français.

Créé en 1857 au Sénégal par la France colonialiste, le corps d'infanterie des tirailleurs s'est ensuite élargi dans son recrutement à des hommes d'autres régions d'Afrique occidentale et centrale. Les tirailleurs furent plus de 200.000 à se battre lors de la Première Guerre mondiale, 150.000 pour la Seconde, 60.000 en Indochine.

Sur son lit en bois, Ndiogou Dièye se remémore de ses années de lutte pour la libération de la France. Il se rappelle aussi des évènements de Thiaroye où la France a tué des dizaines de tirailleurs qui réclamaient leur solde le 1er décembre 1944. « On amène quelqu’un en guerre. Il réclame son argent et tu le corriges. C’est aussi de la malhonnêteté », s’indigne-t-il dans une interview accordée à l’AFP.

« La France n’a pas respecté ses engagements. C’est malhonnête », se lamente-t-il.

Il dépend de ses enfants. « Je compte sur Dieu et mes enfants pour vivre. La France, c’est zéro », s’emporte-t-il. 

À partir de 2004, le Sénégal a institué une journée du tirailleur, célébrée chaque 1er décembre.

Ces tirailleurs africains ont contribué à la libération de la France en 1945, mais près de 80 ans plus tard, les tirailleurs sénégalais et leurs héritiers déplorent des retraites inférieures à celles de leurs frères d’armes français et annoncent une ingratitude de l’Etat français face à ces libérateurs de la France occupée pendant 4 ans par les Nazis.

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