22 janv. 2023, 16:17
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L’Afrique est déjà perdue pour la France

22 janv. 2023, 16:17
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L’Afrique est déjà perdue pour la France

Téhéran (IRNA) – Depuis 2017, le président Macron essaie de relancer les relations franco-africaines. Mais ses incompréhensions sur les enjeux et ses méthodes d’amateurisme a contribué à un échec diplomatique.


Depuis son déplacement au Burkina Faso et son discours à l’Université d’Ouagadougou, un espoir est né pour les jeunes africains qui espéraient une reconfiguration des rapports entre la France et les pays ex-colonisés. Mais le président français n’a pas réussi à réaliser ses promesses. L’Elysée perd le terrain en Afrique face aux nouveaux partenaires économique des pays africains ; la Chine, la Russie, la Turquie, l’Inde et même l’Iran.

A noter que les actions anti-françaises ne se résument pas aux palais présidentiels des pays africains et le peuple aussi ne cesse de descendre dans les rues en vue de condamner les ingérences de l’Elysée.

C'est ainsi qu'à la fin de son premier mandat, le président Emmanuel Macron, qui avait promis des bouleversements définitifs dans les relations franco-africaines, a dû se contenter de relations très conventionnelles avec ses principaux partenaires comme le Niger de Mohamed Bazoum, la Côte d’Ivoire d’Ouattara ou le Tchad de Mahamat Déby critiqué pour la répression des manifestants. 

L’opération Barkhane a subi une mort fatale. Le Sahel est perdu pour la France. Le Mali et le Burkina Faso interdisent les médias français comme la RFI et la France 24.

La France de Macron est forcée d'admettre qu'elle n'a plus les moyens de ses ambitions africaines, et qu'elle perd du terrain dans sa sphère d'influence traditionnelle.

Macron parlait d'un nouveau partenariat, de la fin de la Françafrique, d'un avenir commun à tracer pour les deux rives de la Méditerranée, et d'un avenir à offrir à la jeunesse d'Afrique, pour lui épargner la périlleuse aventure de la migration clandestine. Mais pour cela, il a fallu investir massivement en Afrique, une tâche que la France ne veut ou ne peut réaliser pour le moment à cause de sa crise économique.

Dans les sommets France-Afrique, Macron cherchait un dialogue direct avec la jeunesse africaine. La volonté du président français se manifeste en étudiant la liste des invités et des participants. Mais les projets africains de Macron ne semblent pas tellement réalistes. Macron n'a ni les moyens, ni les instruments pour mener à bien ces projets. 

En termes de sécurité au Sahel, Macron a souligné les efforts de l'opération Barkhane pour contrer les djihadistes dans la région. Mais concrètement, la poussée jihadiste a été en grande partie la conséquence de la destruction de l'État libyen suite à l'intervention de l'OTAN en 2011, dans laquelle l’Armée de l’air de la France a joué un rôle majeur.

Les pays sahéliens avaient subi un siècle de colonisation suivi d'un demi-siècle de Françafrique. Quel bénéfice en ont-ils retiré ? Certains d'entre eux - le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la République centrafricaine - figurent toujours en tête des listes des pays les plus pauvres du monde.

Avec un passé aussi désastreux, quel intérêt ont-ils à rester sous la prétendue protection de la France ? D'autant que, hormis un faux discours sur la démocratie et les droits de l'homme, la France, y compris sous Macron, n'hésite pas à traiter avec des régimes qui ne répondent pas aux critères démocratiques (Égypte, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Jordanie, etc.).

Il n’est pas alors tellement inattendu, si l’on entend aujourd’hui les slogans francophobes dans les rues de ces pays africains. 

L’Afrique est déjà perdue pour la France.

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