Réforme des traites en France : Nous condamnons fermement la répression des manifestations pacifiques du peuple  (AmirAbdollahian)

Téhéran - IRNA - Le ministre iranien des Affaires étrangères exhortant le gouvernement français à respecter les droits de l'homme a déclaré : « Nous condamnons fermement la répression des manifestations pacifiques du peuple français ».

La diplomatie française a critiqué le gouvernement français pour la répression des manifestations en cours en France.
Le très haut diplomate iranien, Hossein Amir-Abdollahian, a exhorté le gouvernement français à respecter les droits humains et à éviter de recourir à la force contre des manifestants pacifiques.

Plus tôt, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a également appelé le gouvernement français à s'abstenir de toute violence.

Nasser Kanaani a déclaré que l'Iran ne soutenait PAS le vandalisme et les émeutes. Il a toutefois souligné que la France devait parler plutôt avec son propre peuple et écouter sa voix au lieu de semer le chaos dans d'autres pays.

La France a été l'un des pays occidentaux à critiquer l'Iran pour sa gestion des récents troubles dans le pays. L'Iran a rejeté à plusieurs reprises les allégations de violations des droits de l'homme.

Dans un rapport publié le 23 mars, Amnesty international a condamné les répressions policières des manifestants en France.

Gaz lacrymogènes, grenades explosives, lanceur de balles de défense, matraques … ce type d'armes est connu par les Français qui depuis décembre 2022 sont dans les rues pour protester contre la Réforme des retraites, une loi imposée par l’Elysée. 
La police française utilise ce type d’armes dans le cadre de la répression des manifestations populaires. 

Ces violences policières témoignent des méthodes disproportionnées des forces de l’ordre lors de leurs interventions dans les manifestations. Les victimes de ces violences rencontrent des difficultés d’accès à la justice.  

Amnesty international a publié un rapport condamnant les gestes répressifs et anti-démocratiques du régime français :

En France, des LBD (lanceurs de balles de défense), des grenades, classés « armes de guerre », sont utilisés contre des manifestants pacifiques. Pendant les manifestations, de nombreuses personnes sont arrêtées arbitrairement et placées en garde à vue. Dans leur cellule, elles subissent des humiliations. Nous refusons de nous habituer à ces violences physiques et morales.

Depuis janvier 2023, des manifestations ont lieu partout en France dans le cadre du mouvement social d’opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement. Nous alertons sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalé dans plusieurs médias.

Après la mobilisation du 19 janvier, un manifestant a dû être amputé après avoir reçu un coup de matraque à l’entrejambe. Pourtant, il ne présentait aucun danger. D'autres utilisations abusives des matraques ont été signalées.

Plusieurs médias ont documenté le recours à des gaz lacrymogènes projetés directement sur des manifestants pacifiques pour disperser les manifestations sans systématiquement de possibilité de dispersion, et dans des quantités importantes.

Ils ne peuvent être utilisés que dans des situations de violence généralisée et que quand il y a la possibilité de se disperser. Les gaz lacrymogènes ne peuvent jamais être tirés directement vers des personnes.

Lors de la manifestation du 11 mars, une lycéenne de 15 ans aurait été grièvement blessée au visage, après avoir été touchée par une grenade de désencerclement, selon Mediapart.

Les grenades de désencerclement doivent être interdites lors des opérations de maintien de l’ordre car ces projectiles frappent de façon aléatoire les personnes avec un risque élevé de lésions graves. 

A cela s'ajoute les arrestations abusives. Le 16 mars, 292 personnes ont été interpellées et mises en garde à vue durant la manifestation Place de la concorde. 

283 d’entre elles sont ressorties libres. Les arrestations et gardes à vue abusives sont des atteintes sérieuses au droit de manifester, déplore le texte.

Depuis plusieurs années, nous documentons l’utilisation de lois trop vagues ou contraires au droit international pour arrêter, parfois poursuivre des manifestants pacifiques. Les autorités françaises doivent fournir un cadre législatif protecteur du droit de manifester.

Alors que de nouvelles manifestations sont attendues dans toute la France, Amnnety international rappelle que les autorités françaises doivent veiller à ce que le droit de manifester soit respecté et garanti et doivent assurer la sécurité des manifestants en évitant de recourir à une force excessive.

Jeudi, des manifestants se sont rassemblés dans toute la France pour faire part de leur rejet de la loi faisant passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.

Les syndicats ont affirmé que 3,5 millions de personnes étaient descendues dans la rue tandis que les autorités ont suggéré que le chiffre était bien inférieur, un peu moins de 1,1 million d’individus.

La police française a tiré des gaz lacrymogènes et s'est battue avec ceux qu'elle a qualifiés de "voyous" à Paris et dans toute la France jeudi alors que des centaines de milliers de manifestants défilaient contre le projet du président Macron pour la retraite.

Le neuvième jour de manifestations à l'échelle nationale, pour la plupart pacifiques, a perturbé les voyages en train et en avion. Les enseignants faisaient partie des nombreuses professions qui ont quitté leur emploi, quelques jours après que le gouvernement ait fait adopter une législation visant à relever l'âge de la retraite de deux ans.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que 441 policiers avaient été blessés et 457 personnes arrêtées à travers tout le pays. Des dizaines de manifestants ont également été blessés dont une femme qui a perdu un pouce dans la ville normande de Rouen.

De petits groupes ont continué à affronter la police à Paris jusque tard dans la nuit et il y a eu le feu dans plusieurs quartiers de la capitale.

La police française a également tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants dans plusieurs autres villes dont Nantes et Lorient dans l'ouest et Lille dans le nord. Des canons à eau ont également été utilisés contre les protestataires dans la ville de Rennes située dans le nord-ouest du pays.

Les syndicats craignent que les manifestations ne deviennent plus violentes si le gouvernement ne tient pas compte de la colère populaire croissante.

Les syndicats bordelais ont appelé à une action régionale au cours du week-end et à de nouvelles grèves et manifestations à l'échelle nationale le 28 mars, le jour où le roi Charles de Grande-Bretagne doit se rendre à Bordeaux depuis Paris en train.

Mercredi, Macron a rompu des semaines de silence sur la nouvelle politique, insistant sur le fait que la loi entrerait en vigueur d'ici la fin de l'année. Il a comparé les manifestations à la prise d'assaut du Capitole américain du 6 janvier 2021.

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