Ce soir, le président Macron apparaît dans une émission télévisée diffusée en direct pour calmer les Français en colère contre les gestes anti-démocratiques de l’Elysée et du Matignon dans le procès de la validation de la loi sur la Réforme des retraites.
Dans un article signé par Dov Alfon, le quotidien de gauche Libération, analyse l’impact négatif et destructeur des actes impopulaires de la Macronie sur la démocratie française.
Dans une conférence de presse, en 1961, le général de Gaulle, fondateur de la Ve République, concéda que la démocratie française donnait trop de pouvoir à un seul homme mais a expliqué : « Il est essentiel […] que le chef de l’Etat dispose, dans le pays, de cette adhésion profonde qui lui est indispensable pour remplir pleinement sa mission. »
Soixante-deux ans après, la Constitution a bien changé, et l’adhésion profonde dont parlait De Gaulle n’est plus; quant aux conférences de presse, elles ont pratiquement disparu. Restent des manifestations de rue, réprimées sauvagement comme si la démocratie avait déjà disparu.
S’adressant aux Français ce lundi soir, Emmanuel Macron est un chef d’Etat profondément affaibli, en France comme sur la scène internationale, par trois mois d’un combat contre son propre peuple.
Sa victoire établie, il peut être surpris de voir ses opposants toujours debout et prêts au combat ; c’est que le seul perdant de cette joute inexplicable est la démocratie française.
D’après une enquête, réalisée par l’institut Viavoice, plus de trois Français sur quatre (76 % des personnes interrogées) estiment la démocratie française actuellement «en mauvaise santé», tandis que 39 % sont encore plus critiques, la jugeant même «en très mauvaise santé». Les raisons ? Ils sont 74 % à penser que la mauvaise santé de la démocratie est due au moins en partie au fait que les élus sont «déconnectés des réalités des Français».
Dans un contexte d’inflation élevée, chacun peut saisir le danger que représente cette impression, renforcée par l’entêtement du président de la République de faire passer une réforme déconnectée des préoccupations immédiates des Français. Macron le comprend-il ? Jusque-là, la majorité des Français répond par la négative.
Source : Libération
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