« Aujourd'hui, quatre hauts responsables du Corps des gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI) et de la police iranienne, qui étaient les principales forces de sécurité du pays dans la répression brutale des manifestations en septembre 2022, après l'arrestation et la mort de Mahsa Amini par la police des mœurs, ont été sanctionnés », a annoncé le département de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain le lundi 24 avril heure locale.
Le Trésor américain a ajouté : « Le Département du contrôle des avoirs étrangers du Département américain du Trésor sanctionne le nouveau secrétaire du Conseil suprême iranien pour le Cyberespace, l'organe responsable de la politique iranienne en matière de cyberespace et du blocage des sites Web populaires. L'action d'aujourd'hui est menée en coordination avec le Royaume-Uni, qui imposera des sanctions similaires contre les hauts responsables iraniens de la sécurité ».
Brian Nelson, sous-secrétaire au Trésor américain pour le terrorisme et le renseignement financier, poursuivant ses allégations anti-iraniennes a avancé : « Le peuple iranien mérite la liberté d'expression sans la menace de représailles violentes et de censure de la part des personnes au pouvoir. Les États-Unis, ainsi que leurs principaux alliés et partenaires tels que le Royaume-Uni, continueront de prendre des mesures contre les responsables gouvernementaux responsables de la répression violente et de la censure.
Le département américain du Trésor a reconnu que depuis le début des manifestations nationales en Iran en septembre 2022, le département de contrôle des actifs étrangers du département américain du Trésor a imposé 11 séries de sanctions contre le gouvernement iranien, ses éléments de sécurité et les responsables qui ont joué un rôle, selon ses mots « dans la répression brutale de manifestations pacifiques ».
Des émeutes soutenues par l’Occident ont éclaté en Iran à la mi-septembre 2022 lorsque Mahsa Amini, 22 ans, est décédée dans un hôpital de Téhéran, trois jours après s’être effondrée dans un poste de police. Une enquête a attribué sa mort à son état de santé, rejetant ainsi des versions reposant sur des coups présumés de la part de la police.
Les violentes émeutes ont coûté la vie à des dizaines de civils et d’effectifs des forces de sécurité, permettant des attaques terroristes à travers le pays. Au cours des manifestations, les terroristes ont incendié des biens publics et torturé à mort plusieurs membres du Basij (volontaires populaires) et des effectifs des forces de sécurité.
Pendant les émeutes, des fauteurs de troubles et des voyous – dont beaucoup se sont révélés plus tard avoir des liens avec des parties étrangères – se sont déchaînés, se livrant à des attaques sauvages contre des agents de sécurité, du vandalisme, la profanation de lieux sacrés et des meurtres sous fausse bannière de civils pour incriminer la police iranienne.
Les émeutes en Iran ont également aplani le terrain à des attentats terroristes à travers le pays.
Le 26 octobre, un terroriste affilié à Daech, a attaqué le sanctuaire de Shah Cheragh dans la ville de Shiraz. Au moins 15 pèlerins – dont une femme et deux enfants – ont été tués et 40 autres blessés.
Au moins sept autres personnes ont été tuées après que des terroristes ont ouvert le feu à l’époque sur la foule et des forces de sécurité dans un marché bondé de la ville de Izeh, dans la province du Khouzistan, vers le coucher du soleil.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, qualifiant les actions anti-iraniennes de l'Occident d’ « inadmissibles, non constructives et contraires à la Charte des Nations Unies et aux réglementations et mécanismes internationaux », a déclaré qu’aucun pays n’a pas le droit de s'immiscer dans les affaires intérieures des pays indépendants ».
Se référant au droit de réciprocité de l'Iran et aux sanctions imposées, il a ajouté : « La République islamique d'Iran n'hésitera pas à utiliser ses capacités, ses potentiels et ses droits légaux pour dissuader les comportements erronés et non constructifs de ces pays ».
« Tout comportement improductif sera riposté en temps opportun », a-t-il conclu.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré, lundi 24 avril, dans un communiqué que les individus et les entités de l'UE et du Royaume-Uni étaient inscrits sur la liste noire pour « leur soutien au terrorisme et aux groupes terroristes, leur incitation et encouragement à des actes terroristes et à la violence contre les Iraniens, leur ingérence dans les affaires intérieures de la RII, leur incitation à la violence et aux troubles dans le pays, leur diffusion de fausses informations sur l'Iran et leur participation à l'escalade des sanctions cruelles contre le peuple iranien dans le cadre du terrorisme économique ».
Téhéran a condamné les actions de l'UE et de la Grande-Bretagne pour soutenir, faciliter et s'abstenir de faire face aux actes destructeurs des individus et entités susmentionnés, a souligné le ministère iranien, annonçant que l'application et l'intensification des sanctions cruelles contre la RII étaient « une violation évidente des principes fondamentaux du droit international énoncés dans la Charte des Nations unies ».
Toutes les organisations et institutions iraniennes, conformément aux réglementations adoptées par les autorités concernées, « prendront les mesures appropriées, à savoir le blocage des comptes et des transactions dans les systèmes financiers et bancaires iraniens, le gel des avoirs ainsi que l'interdiction de délivrance de visas et d'entrée sur le territoire de la République islamique d'Iran, pour l'application effective des sanctions susmentionnées. »
Parmi les 11 individus de l'UE et une entité sanctionnés par l'Iran figurent, Frank Haun, le président de Krauss-Maffei, Florian Seibel, co-fondateur et PDG de Drone-Robotics Quantum-Systems ainsi qu'un certain nombre de législateurs d'Allemagne, de France et du Parlement européen.
Le ministère a également annoncé des sanctions contre trois entités britanniques et six individus, dont Alan Mendoza, le fondateur et directeur exécutif de la Henry Jackson Society, et l'amiral Benjamin John Key, un officier supérieur de la Royal Navy.
La mesure de représailles de l'Iran est intervenue le jour même où l'Union européenne et le Royaume-Uni ont imposé de nouvelles sanctions contre un certain nombre d'individus et d'organisations iraniens pour des violations présumées des droits de l'homme, malgré le fait que l'échec d'une telle politique a été prouvé à plusieurs reprises au cours des dernières années.
Le Conseil de l'Union européenne a déclaré lundi dans un communiqué qu'il avait imposé des mesures restrictives à huit individus et à une organisation iraniens suite à une allégation selon laquelle ils étaient responsables de « graves violations des droits de l'homme » dans le pays.
Le gouvernement britannique a également emboîté le pas au Conseil de l'UE, annonçant sa décision de durcir ses sanctions contre le CGRI pour des violations présumées des droits de l'homme.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a annoncé une interdiction de voyager et un gel des avoirs de quatre commandants du CGRI, déclarant que la décision avait été prise en coordination avec les États-Unis et l'Union européenne, mais n'a pas donné plus de détails.
Les tensions entre l'Iran et l'Union européenne ont considérablement augmenté au milieu des efforts du Parlement européen pour répertorier le CGRI comme une « organisation terroriste ».
Dans ce droit fil, le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a toutefois précisé que l'Union européenne ne pouvait pas qualifier le CGRI d'organisation « terroriste » sans une décision de la Cour de justice de l'UE.
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