Selon l'IRNA, le premier ministre de l'Émirat islamique d'Afghanistan a annoncé jeudi dans un communiqué : « Le président iranien a fait une série de déclarations au sujet de l'eau de Helmand hier, et notre position à ce sujet est la suivante » :
« L'accord sur l'eau qui a été signé entre l'Afghanistan et l'Iran il y a un demi-siècle en 1351 de l’hégire solaire est toujours en place et l'Émirat islamique s'est engagé à respecter ses engagements. Depuis la vague des sécheresses qui a touché ces dernières années l’Afghanistan et la région faisant la diminution de l'eau, y compris dans la rivière Helmand, de nombreuses provinces et régions afghanes souffrent de la sécheresse et il n'y a pas assez d'eau », peut-on lire dans le texte.
Toujours dans sa déclaration en avançant des allégations inappropriées les talibans ont affirmé : « Dans une telle situation, nous considérons comme nuisibles les demandes répétées de l'Iran et leur couverture médiatique. Il revient aux autorités iraniennes de parfaire leurs informations sur l'eau de Helmand, avant de formuler leur demande. A cet effet si les faits ne sont pas correctement étudiés, cela peut nuire à l'atmosphère politique entre les peuples et les pays des deux nations musulmanes, ce qui n'est dans l'intérêt d'aucune partie et ne devrait pas se répéter ».
Les talibans ont ensuite souligné : « L'Émirat islamique promet une fois de plus que, compte tenu de l'accord sur l'eau de Helmand, il fera de son mieux pour s'assurer que le quota d'eau promis soit fourni au peuple iranien, mais à condition que nos réserves d'eau atteignent suffisamment pour que s'il affluent vers l'Iran et puisse parcourir des centaines de kilomètres dans la mer asséchée du Helmand pour atteindre ce pays. Maintenant, il n'y a pas d'eau dans le barrage de Kamal Khan et si l’eau du barrage de Kajaki y coule, il n'y arrivera plus. Il est donc nécessaire que la partie iranienne comprenne ces faits ».
Le président iranien a exhorté l’administration au pouvoir en Afghanistan à fournir rapidement à l’Iran sa part d’eau provenant de la rivière Hirmand, également connue sous le nom de Helmand.
S’exprimant ce jeudi 18 mai en marge de la cérémonie d’inauguration d’un certain nombre de projets d’eau et d’électricité dans la province sud-est du Sistan et Baloutchistan, qui borde l’Afghanistan, le président Ebrahim Raïssi a averti que Téhéran ne tolérerait en aucun cas une violation des droits des habitants de la province iranienne.
Il a déclaré que le droit des habitants du Sistan et Balouchestan à l’eau de l’Helmand avait été inscrit dans des traités antérieurs et que la question n’était pas liée à une période spécifique.
M. Raïssi a appelé l'Afghanistan à considérer "sérieusement" son avertissement pour "ne pas se plaindre ensuite". Kaboul "doit autoriser nos experts" à se rendre en amont de la rivière pour "évaluer" l'affirmation des autorités afghanes sur son faible débit actuel. "Si nos experts confirment le manque d'eau, nous n'avons rien à dire mais, dans le cas contraire, nous ne laisserons pas les droits de notre peuple être violés", a-t-il averti.
La rivière, le plus long cours d’eau d’Afghanistan, prend sa source dans les montagnes de l’Hindou Kouch à l’ouest de Kaboul et coule en un arc vers le sud-ouest jusqu’à ce qu’elle se jette dans les zones humides de Hamoun, situées dans la province iranienne du Sistan et Baloutchistan.
Après plus d’un siècle de désaccords sur l’approvisionnement en eau de la rivière, l’Iran et l’Afghanistan ont signé un traité en 1973 pour établir un moyen de réglementer l’utilisation du fleuve par chaque pays.
D’après le Traité de l’Hirmand, la part de l’Iran dans l’eau de cette rivière est égale à 820 millions de mètres cubes par an et à environ 26 mètres cubes par seconde, ce qui, bien entendu, varie selon différents mois et saisons. Il convient de noter que l’Afghanistan a également construit des barrages qui ont restreint le débit d’eau de la rivière vers l’Iran.
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