Au début de son article, l’expert de Atlantic Council, évoque les efforts des Etats-Unis en vue de supprimer les autres puissances mondiales engagées en Afrique.
« Cette approche de l'administration Biden est assez différente de celle adoptée par l'administration Donald Trump, qui considérait le continent comme un terrain de jeu pour la rivalité des superpuissances entre la Chine, la Russie et les États-Unis. Dans le cadre de cette grande compétition de puissance, l'administration Biden cherche à renforcer la coopération diplomatique, économique et sécuritaire pour bloquer l'influence chinoise et russe en Afrique. », écrit Danny Citrinowicz.
Mais l’auteur précise que Washington doit penser à une stratégie pour contrôler l’essor de la République islamique dans le continent africain.
« Cependant, un domaine que les deux administrations ignorent complètement est l'influence croissante de l'Iran sur le continent et la nécessité de formuler une politique qui limitera la liberté d'action de Téhéran en Afrique. », a suggéré ce commandement des unités du renseignement de défense israélien (IDI).
« Depuis la révolution islamique de 1979, et plus encore suite à la forte pression politique sur Téhéran, l'Afrique est devenue un continent attractif pour la République islamique. L'Iran considère le continent africain comme un « champ de bataille » pour contrer l'influence occidentale, en particulier celle des États-Unis, en travaillant avec des éléments opposés au colonialisme et en cherchant à tracer une voie plus indépendante. », ajoute Danny Citrinowicz.
« De plus, l'Iran cherche à utiliser son réseau mondial d'organisations religieuses et culturelles, y compris des universités et des organisations caritatives, pour accroître son influence sur les vastes minorités chiites en Afrique. », souligne chef de la branche iranienne de la Division de la recherche et de l'analyse (RAD) du renseignement militaire du régime sioniste.
Etudiant le volet économique de la présence de l’Iran en Afrique, Danny Citrinowicz annonce : « Le sommet économique Iran-Afrique de l'Ouest à Téhéran, qui s'est tenu le 7 mars, est une autre indication que l'Iran cherche à améliorer ses relations avec les pays africains et à renforcer son implantation, en particulier dans l'ouest du continent. Cela fait partie de la vision du président Ebrahim Raïssi concernant les relations entre les pays d'Afrique de l'Ouest et l'Iran. Le chef d'Etat iranien s'est engagé à continuer d'élargir les liens entre l'Iran et le continent. »
Dans le secteur de la sécurité et les interactions militaires, cet expert ajoute : « D'abord et avant tout, la campagne que Téhéran mène contre les alliés américains en Afrique qui ont osé participer aux efforts de normalisation avec Israël. Afin d'atteindre cet objectif, l'Iran a renforcé ses relations militaires et diplomatiques avec Alger. L'Iran travaille également en Mauritanie et considère ce pays comme une zone prioritaire pour ses projets d'influence dans la région du Sahara, extrêmement importante pour la sécurité marocaine. »
Insistant sur les ingérences du régime sioniste en Afrique, cet ancien membre des renseignements israéliens précise : « Dans le cas du Soudan, l'Iran accuse Israël d'être à l'origine de l'instabilité politique dans les affaires intérieures du Soudan. L'Iran mène également une puissante campagne politique pour empêcher Israël de renforcer ses relations avec d'autres pays africains et d'améliorer sa présence diplomatique dans diverses institutions africaines, telles que l'Union africaine. »
Suivants ses sujétions en vue de mettre des bâtons dans les rues de la diplomatie active de l’Iran en Afrique, l’auteur sioniste ajoute : « Afin de protéger ses alliés en Afrique et de préserver ses intérêts sur le continent, l'administration Biden ne peut pas se concentrer uniquement sur la présence croissante de la Chine et de la Russie. Il doit également tenir compte de l'ancrage croissant de Téhéran en Afrique, qui représente un défi croissant pour la politique américaine sur le continent. »
« En ce qui concerne l'avenir, l'Afrique continuera d'être une cible attrayante pour la politique iranienne sous le président Raïssi. Sans un plan d'action bien pensé, les États-Unis auront une capacité minimale pour pousser Téhéran hors d'Afrique et l'empêcher de se coordonner avec la Chine et la Russie, cette dernière ayant engagé un rapprochement sans précédent avec Téhéran ces derniers mois. Ainsi, contrer l'influence de l'Iran en Afrique doit devenir une priorité pour l'administration Biden le plus tôt possible. », suggère l’analyste de Atlantic Council.
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