La vue de manifestants vêtus de noir et masqués, défilant dans le centre de Paris, a suscité un débat sur la question de savoir si la menace de violence de l'extrême droite est prise au sérieux comme elle devrait l'être, en France.
Le politologue Stéphane François a déclaré à ce sujet : Bien que la récente marche des militants d'extrême droite à Paris, ait suscité la polémique, il faut se méfier des extrémistes moins connus qui font courir de plus grands risques à la société, notamment à la minorité musulmane et aux mosquées.
On estime qu'il y a environ trois mille militants d'extrême droite en France, un chiffre qui est resté relativement constant au fil des années. Mais de nouveaux groupes extrémistes ont commencé à opérer en France, qui ont des activités extrémistes en ligne, n'appartiennent à aucun mouvement ou groupe, et estiment que la France est en déclin et doit agir.
Outre le rôle d'Internet dans la diffusion des idées extrémistes, le Dr François a pointé du doigt la radicalisation de la droite dominante en France, qui cherche à attirer les électeurs par des idées extrémistes.
La normalisation des idées extrémistes a provoqué une énorme augmentation du racisme, dont on voit des exemples en France.
Il ne fait aucun doute que la menace du terrorisme d'extrême droite augmente, pas nécessairement en termes de nombre de personnes, mais en termes d'intensité de l'extrémisme.
Malgré les avertissements répétés du ministère de l'Intérieur, cette menace n’a été prise au sérieux qu'au cours des quatre ou cinq dernières années, et le coût de ce retard sera certainement payé. Cela fait partie d'une tendance mondiale.
Un rapport de 2020 du Comité de sécurité des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme, a révélé que les attaques terroristes, inspirées par l'extrême droite, avaient augmenté de 320 % au cours des cinq années précédentes. Mais au lieu de se concentrer sur le terrorisme d'extrême droite, qui est devenu particulièrement dangereux en ligne, le régime français se focalise sur les tendances islamiques en plein essor en France.
Sur le chemin de la normalisation de l'islamophobie, qui est devenue une partie normale de la politique quotidienne en France, il existe des exemples concrets de violations des droits des musulmans et de limitations de leurs libertés.
Tout d'abord, une ligne téléphonique d'alerte a été mise en place par le ministère de l'Intérieur l'année dernière, pour lutter contre la soi-disant « radicalisation islamique », demandant aux citoyens français de signaler les personnes impliquées dans de telles activités, et tous les musulmans de ce pays ont été identifiés comme des criminels potentiels.
Dans un deuxième temps, l'organisation « Collectif contre l'islamophobie en France », l'une des plus grandes organisations non gouvernementales de la communauté musulmane de ce pays, a été fermée l'année dernière par décision du Conseil des ministres.
Dans une troisième étape, avec la loi sur le « Respect des principes de la République », approuvée par le parlement, une base légale a été donnée pour permettre les ingérences dans la vie quotidienne et privée des musulmans, et un grand nombre de mosquées et de centres islamiques ont été fermés.
Outre les décisions concrètes qui ont été prises pour intimider et marginaliser les musulmans de France, il faut mentionner deux autres questions importantes qui ont été soulevées durant la présidence d'Emmanuel Macron.
La première est le projet d'ingénierie sociale appelé « Islam français » énoncé par Macron lui-même, dans le but de détruire les valeurs spécifiques de l'islam et de susciter la méfiance vis-à-vis des musulmans et des mosquées, dans le cadre d’une soi-disant « cohésion sociale ».
Les déclarations sans fondement de Macron comme « l'islam a besoin d'être reconstruit » et « l'islam est en crise », peuvent être considérées comme une extension de ce projet d'ingénierie sociale.
Parmi ces craintes qui trouvent leur origine dans la crise de l'immigration et le terrorisme international attribués aux musulmans d'Occident, les partis de droite poursuivent avec agressivité, des projets controversés, notamment un contrôle strict des mosquées ou des attaques contre celles-ci.
Source : IQNA
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