L’ONU critique sérieusement la France pour les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre, trois jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi au volant d’une voiture lors d’un contrôle routier mené deux policiers près de Paris.
« C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
« Nous comprenons qu’il y a eu beaucoup de pillages et de violences, par certains éléments qui utilisent les manifestations à ces fins, et qu’il y a eu un grand nombre de policiers qui ont également été blessés », a déclaré la porte-parole de la structure onusienne.
« Nous demandons à toutes les autorités de veiller à ce que, même s’il y a clairement des éléments violents dans les manifestations, il est crucial que la police respecte à tout moment les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité. », ajoute la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre françaises sont mises en cause par les organisations internationales parce qu’elles ciblent « de manière disproportionnée » certaines minorités.
Des organisations de défense des droits de l'homme, dont l'ONU, le Conseil européen et Amnesty International, trient toujours la sonnette d'alarme sur les tactiques violentes de la police française.
En décembre 2022, le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a également exprimé « sa profonde préoccupation face au recours fréquent aux contrôles d’identité, aux interpellations discriminatoires, à l’application d’amendes forfaitaires imposées par la police ou les forces de l’ordre » et qui visent, selon le Comité, « de manière disproportionnée », en particulier les personnes d’origine africaine, d’ascendance africaine ou arabe, les Roms et les non-ressortissants.
En mars 2023, la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic a critiqué un « usage excessif de la force » envers les manifestants contre la réforme des retraites en France, appelant les autorités françaises à respecter le droit de manifester.
Le 1er mai 2023, 125 États membres du Conseil des droits de l’homme ont exprimé leurs inquiétudes face aux violences policières et à la discrimination raciale en France.
Les experts de l’ONU ont dénoncé la « répression disproportionnée » des manifestations des « gilets jaunes », « l’usage excessif de la force », le nombre « élevé » d’arrestations et de gardes à vue, les « fouilles », la « confiscation des biens des manifestants » et les « blessures graves infligées à ces derniers ». Ces experts invitent la France à « repenser ses politiques en matière de maintien de l’ordre ».
La police française utilise les équipements comme ; flash-balls, grenades et lance-grenades, canons à eau, gaz lacrymogènes GM2L, matraques, quads et armes à feu lors du contrôle des manifestations.
Seulement le flash-ball - qui lance une balle en caoutchouc de 28 grammes à une vitesse de 350 km/h -, a causé 29 mutilations et 620 blessures graves depuis novembre 2018, début du mouvement des gilets jaunes.
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