Manifestations en France contre les violences policières : un millier de personnes à Paris malgré l'interdiction

Téhéran (IRNA)-La manifestation annuelle commémorant Adama Traoré, un homme noir de 24 ans victime de brutalités policières en France en 2016, a eu lieu à Paris malgré la forte opposition du gouvernement sous prétexte de troubler l'ordre public.

Malgré l'interdiction de la préfecture de police, un rassemblement en mémoire d'Adama Traoré a eu lieu ce samedi place de la République à Paris. Un millier de personnes étaient présentes dont sa sœur Assa Traoré. D'autres rassemblements ont eu lieu ailleurs en France contre les violences policières.
La sœur d'Adama Traoré avait annoncé ce rassemblement vendredi, après l'interdiction de la marche annuelle en mémoire de son frère dans le Val-d'Oise.
La préfecture de police de Paris a pris ce samedi matin un arrêté interdisant le rassemblement prévu cet après-midi dans la capitale en hommage à Adama Traoré.
Dans un communiqué, la préfecture indique interdire "la manifestation annoncée sur les réseaux sociaux par madame Assa Traoré, le samedi 8 juillet 2023, à compter de 15h, place de la République à Paris."
"Moi, la soeur d'Adama Traoré, je serai présente demain (samedi) à 15 heures sur la place de la République pour crier au monde entier que mon frère avait le droit de vivre autant que vous tous. Que tous nos morts ont droit d'exister autant que vous tous", a déclaré Assa Traoré vendredi soir dans une vidéo publiée sur instagram.
Ce rassemblement en hommage à Adama Traoré, jeune homme de 24 ans mort dans la cour de la caserne de Persan en juillet 2016 peu de temps après son arrestation par des gendarmes, avait jusqu'ici lieu tous les ans dans le Val-d'Oise.

Manifestations en France contre les violences policières : un millier de personnes à Paris malgré l'interdiction

Affaire Nahel : Un comité de l'ONU a demandé à la France de mener une enquête approfondie et impartiale

Réagissant aux évolutions un comité de l'ONU a demandé à la France de mener une enquête approfondie et impartiale sur le récent meurtre d'un adolescent par la police.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a déclaré que la France devrait également adopter une législation définissant et interdisant le profilage racial. 
Le comité se dit préoccupé par le profilage racial et l'usage excessif de la force par la police contre les groupes minoritaires, en particulier l’encontre des personnes d'ascendance africaine et arabe. Selon le comité, cette pratique conduit à des meurtres récurrents dans une quasi-impunité. 
Mais il demande à Paris « de veiller rapidement à ce que l'enquête sur les circonstances qui ont conduit à la mort de Nahel soit approfondie et impartiale, de poursuivre les auteurs présumés et, s'ils sont reconnus coupables, de les sanctionner d'une manière qui soit à la mesure de la gravité du crime ». 
L’instance onusienne a appelé les autorités à s'attaquer en priorité aux « causes structurelles et systémiques de la discrimination raciale, y compris dans la mise en vigueur des lois ».
Cette intervention du CERD intervient au moment où le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé l’interdiction de la marche prévue samedi 8 juillet en mémoire d’Adama Traoré, pour le septième anniversaire de sa mort.
Adama Traoré, un homme noir de 24 ans, est mort peu de temps après son interpellation par des gendarmes le 19 juillet 2016. Par la suite, plusieurs nuits de violences urbaines ont secoué la France. 
« Les juges des référés ont estimé que, bien que les violences aient diminué ces derniers jours, leur caractère extrêmement récent ne permet de présumer que tout risque de trouble à l’ordre public ait disparu », indique le tribunal dans un communiqué.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a également soulevé des inquiétudes concernant les arrestations massives lors des récentes manifestations en France. Ils ont éclaté après que des policiers ont abattu un citoyen d'origine africaine de 17 ans près de Paris. Les manifestations ont vu des milliers d'arrestations, pour la plupart des mineurs.
Lors d’une interview accordée à la chaîne chinoise Phoenix, le ministre iranien des Affaires étrangères, réagissant aux récentes évolutions liées aux troubles et manifestations protestataires en France suite à la mort d’un adolescent par un policier, a appelé les autorités françaises d’agir sur la base de la justice et de la tolérance.

Les droits du peuple doivent être respectés en France (Téhéran)

Interrogé sur les conséquences de la crise en France dans le monde, le très haut diplomate iranien a répondu : « En France, nous croyons toujours que les droits du peuple doivent être respectés. Les manifestations protestataires se produisent en France, alors que le gouvernement français se pose en berceau de la démocratie et se permet à la moindre occasion d’intervenir dans les affaires intérieures d’autres pays et blâmer les autres. » 
« Nous invitons les hommes d'État français d’agir sur la base de la justice et de la tolérance », conclut Hossein Amir-Abdollahian.
La mort de Nahel, 17 ans, tué par le tir d’un policier dans la matinée du mardi 27 juin à Nanterre, a déclenché des manifestations à l’échelle nationale à travers la France.
Le meurtre brutal de l’adolescent par la police française est maintenant devenu un appel de ralliement pour les minorités persécutées en France, de la même manière que le meurtre de George Floyd par un policier américain à Minneapolis en 2020.
La police française a été accusée d’avoir recouru à une force excessive pour écraser des manifestations pacifiques contre le meurtre de Nahel. Certaines vidéos montrent que des policiers utilisent des balles réelles.
Les pays capitalistes occidentaux, confrontés à des pénuries de main-d’œuvre, ont attiré des travailleurs migrants afin de reconstituer leur main-d’œuvre. En même temps, ils discriminent ces populations migrantes, en les maintenant dans la pauvreté et en leur payant de maigres salaires.
Il y a une logique derrière l’attitude du capitalisme occidental : ils créent des marchés du travail segmentés où les populations migrantes sont séparées du marché du travail principal. Ce marché du travail inférieur se caractérise par des salaires plus bas, des mauvaises conditions de travail et le taux de chômage élevé », fustigent les commentateurs. 

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