Selon le correspondant gouvernemental de l'IRNA, le président Ebrahim Raisi a rencontré mercredi son homologue ougandais, Yoweri Museveni. Les deux dirigeants ont discuté à cette occasion de diverses questions d’intérêt commun. Les délégations de haut rang des deux pays ont également signé quatre documents de coopération importants.
L'inauguration du bureau iranien de l’Innovation et de la Technologie en Ouganda, la visite à la ferme de culture extraterritoriale iranienne dans ce pays, la rencontre avec des acteurs économiques iraniens et ougandais et la participation à la réunion de dialogue interreligieux à la mosquée nationale de Kampala étaient d'autres événements de la visite du président en Ouganda.
Le président Ebrahim Raïssi a entamé mardi une tournée africaine pour l’amener dans trois pays du continent, une première depuis 11 ans, avec pour but de renforcer la place de l’Iran en Afrique avec un PIB d’environ 3,1 billions de dollars.
À la tête d’une délégation, le président iranien s’est rendu au Kenya, en Ouganda et au Zimbabwe à l’invitation officielle de ses homologues respectifs.
Le commerce entre l’Iran et l’Afrique a augmenté entre 2005 et 2006, mais il a commencé à décliner à partir de 2007 en raison de la crise financière mondiale et des sanctions cruelles imposées à la République islamique en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité des l’ONU.
Des études montrent que le commerce entre l’Iran et l’Afrique a été réduit à environ 1,2 milliard de dollars au cours des dernières années, au cours desquelles aucune mesure significative n’a été prise pour rétablir les relations économiques.
« Cela va changer », selon le directeur général du bureau Afrique de l'Iran Trade Development Organization, qui s’attend à ce que le commerce de l’Iran avec l'Afrique atteigne 10 milliards de dollars au cours des trois prochaines années.
L’Afrique abrite 18% de la population mondiale avec une forte croissance démographique et environ 30% des réserves minérales du monde. Le continent présente des perspectives économiques prometteuses, étant donné que la croissance économique dans certains pays africains suit un rythme plus rapide que tout autre pays au monde ; ce qui veut dire que certains pays africains sont désormais des endroits plus stables et plus prévisibles pour y vivre, y travailler et y créer des entreprises.
L’Afrique est riche en ressources naturelles : des terres arables, de l’eau, du pétrole, du gaz naturel, des minéraux, des forêts et de la faune. Le continent détient une énorme proportion des ressources naturelles mondiales, tant renouvelables que non renouvelables.
L’Afrique recèle environ 30% des réserves minérales mondiales. Le continent possède 40% des réserves d’or mondiales et jusqu’à 90% de celles en chrome et en platine. Les plus grandes réserves de cobalt, de diamant, de platine et d’uranium au monde se trouvent en Afrique. Elle détient 65% des terres arables du monde et 10% des ressources d’eau douce souterraines renouvelable de la planète.
Mehrad Emad, membre de la Chambre de commerce de Téhéran, estime que le commerce extérieur de l’Afrique s’est considérablement développé au cours des vingt dernières années, mais l’Iran n’a pas encore su profiter de ce potentiel.
« Ceci étant dit, le marché africain reste encore un terrain vierge et l’Iran pourra s’approprier une part de ce marché », a-t-il déclaré à l’agence de presse Mizan.
Selon lui, le fait que le marché africain n’a jamais été présenté comme il se doit aux hommes d’affaires et entrepreneurs iraniens est l’une des raisons pour lesquelles l’Iran est à la traîne par rapport aux autres pays ayant ciblé le marché africain.
Une autre raison est les sanctions cruelles. Pour les exportations vers l’Afrique, les commerçants iraniens doivent envoyer leurs marchandises via des pays voisins tels que les Émirats arabes unis, Oman et la Turquie, ce qui entraîne des réexportations et des coûts d’exportation plus élevés.
Mehrad Emad affirme que pour accroître le commerce et les relations avec les pays africains, l’Iran devrait activer des chambres de commerce conjointes pour donner une image claire des marchés cibles et des risques existants et combler le manque de connaissance en la matière auprès des exportateurs iraniens.
L’Afrique, dit-il, est une destination sûre et à faible risque pour les commerçants iraniens, avec un marché pour les minéraux, le pétrole et le gaz, les nanoproduits et les produits alimentaires tels que la pistache et le safran, sans oublier les polymères, les produits pétrochimiques et les services d’ingénierie technique.
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