5 août 2023, 15:37
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La Révolution constitutionnelle en Iran dans les presses françaises en 1906

Téhéran (IRNA) – L’annonce de l’établissement d’un Etat constitutionnel en Iran en 1906 a été chaleureusement accueillie par les presses françaises qui applaudissent l’Iran pour être le premier pays du Moyen-Orient à se doter d'une constitution.


Le 5 août 1906, l’Iran se dote de sa première constitution dans son histoire de sept millénaires. L’Iran est ainsi devenu le premier pays de la région de l’Asie occidentale. Le site de presse de la BNF a collectionné les journaux de l’époque qui évoquent ce changement historique dans le pays qu’ils nomment encore la Perse.

La révolution constitutionnelle de 1906 fit de la Perse le premier pays du Moyen-Orient à se doter d'une constitution.

« Le réveil de la Perse », titre Le Temps du 28 juillet 1906. Le quotidien évoque en une l'agitation qui secoue alors ce pays millénaire qu'on n'appelle pas encore l'Iran et qui vit sous le règne de Mozaffaredin Shah, dernier représentant en date de la dynastie Qadjar au pouvoir depuis 1786.
 
« Ce pays s’éveille et s’agite chaque jour davantage. Éveil tumultueux et agitation confuse, il faut l’avouer, mais qui annoncent pour un avenir peut-être prochain l’entrée en scène d’éléments nouveaux, avec lesquels devront compter le gouvernement du chah et la diplomatie de l’Europe. »


Depuis 1905, en effet, la révolte gronde dans ce pays mené par une classe dirigeante corrompue et soumis à l'ingérence des puissances étrangères – en particulier la Russie et la Grande-Bretagne.
 
Un puissant mouvement constitutionnel mené par les marchands de bazar et soutenu par les intellectuels modernistes [et des chefs religieux] s'est donc mis en place dans le pays, dirigé à la fois contre les institutions et contre les puissances extérieures. La question de l'identité nationale est alors au centre des débats, au même titre que celle de la situation économique.
 
Le Temps explique :
 
« On s’étonne aussi de la fâcheuse situation financière où, sans raison, plausible, la Perse se trouve réduite. Le gouvernement, qui ne s’astreint pas à l’établissement d’un budget, s’est endetté de plus de 150 millions en moins de sept ans. Et comme, dans la même période, aucune œuvre d’intérêt général n’a été accomplie ni même engagée, la gestion des deniers publics inspire quelque inquiétude.
 
Enfin le peuple persan réclame des juges. Il ne veut plus de l’organisation traditionnelle de la justice, qui, administrée par les prêtres, est aussi coûteuse aux plaideurs que profitable pour les magistrats. »
 
Fait nouveau, comme le souligne le journal, toute une partie du clergé chiite – les mollahs, traditionnellement réactionnaires – soutient la réforme constitutionnelle.

Le shah (que Le Temps qualifie de « bien intentionné, mais hésitant et faible ») va donc céder à la pression populaire. Il n'a sans doute pas envie de connaître le destin de son père Nasseredin Shah, assassiné par un clerc en 1896 à Téhéran...
 
Le 11 août, Le Figaro annonce que le shah a donné une constitution à la Perse :
 
« La dépêche officielle déclare que le Schah a résolu de l'inviter à participer à la réalisation des réformes devenues nécessaires et a décidé à cet effet de convoquer une Chambre représentative qui sera composée de princes de la famille royale, de membres du haut clergé, de membres de l'aristocratie, de commerçants, d'industriels et des représentants de toutes les classes de la population [...].
 

La décision du Schah a été accueillie dans tout le pays par de véritables transports d'allégresse. Des manifestations joyeuses ont été immédiatement organisées dans toute la Perse, et hier soir Téhéran et les autres grandes villes ont été illuminées. »

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