Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 13 août 2023 par le Guide suprême de la Révolution islamique, l’imam Khamenei, lors d’une réunion avec les organisateurs du Congrès national des martyrs de la province d’Ardebil. Les déclarations de Son Eminence ont ensuite été publiées le 20 août 2023 sur le lieu de ce Congrès tenu dans la province d’Ardebil.
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem al-Mustafa Muhammad, et sa Lignée pure, immaculée et infaillible, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur terre (que nos âmes soient sacrifiées pour lui) !
Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue ici. Mes souvenirs d’Ardebil, des habitants d’Ardebil et de leur esprit ont, Dieu soit loué, été ravivés en vous rencontrant et en écoutant les déclarations claires et pertinentes de ces messieurs. Dieu soit loué, nous avons continuellement été témoins de l’esprit des habitants d’Ardebil et de leurs activités sincères.
J’aimerais parler de plusieurs sujets aujourd’hui. L’un d’eux concerne Ardebil lui-même. Chaque fois que j’ai une réunion avec les habitants ou les citoyens d’une certaine région, ville ou province, j’aime parler des caractéristiques importantes de cette région afin que le peuple iranien puisse entendre et connaître cet endroit et pour que le peuple de ces régions elles-mêmes apprécieront ces caractéristiques. Ardebil est l’un de ces endroits qui a eu une part exceptionnelle dans notre histoire. Nous sommes grandement redevables à Ardebil. Lors d’une réunion que j’ai eue avec les habitants d’Ardebil il y a plusieurs années, j’ai dit à mes frères et sœurs que les habitants d’Ardebil avaient fait deux grandes œuvres pour l’Iran. L’une était d’ordre national et l’autre d’ordre religieux.
Leur œuvre nationale concernait l’unité du pays. En d’autres termes, cette solidarité et cette unité que vous voyez en Iran aujourd’hui sont dues aux Safavides et cela a commencé depuis Ardebil, à l’époque de Shah Ismail. Avant l’arrivée au pouvoir des Safavides en Iran, le pays était gouverné par des monarchies tribales. Chaque coin était contrôlé par une seule personne. Cette collection connue sous le nom d’Iran, qui, bien sûr, était plus large et plus étendue à l’époque qu’elle ne l’est aujourd’hui, n’existait pas avec cette unité et cette solidarité. Les Safavides sont nés d’Ardebil et ont unifié le pays et cette unité est restée à ce jour. Par conséquent, aujourd’hui, nous sommes redevables à Ardebil pour le travail nationale et historique qu’ils ont accompli et qui a apporté la solidarité au pays.
Leur œuvre d’ordre religieux a été de répandre la religion des Ahl-ul-Bayt (AS). Bien sûr, les Iraniens sont dévoués et amoureux des Ahl-ul-Bayt depuis longtemps, mais les enseignements des Ahl-ul-Bayt n’étaient pas connus partout, ils étaient ignorés. Leurs enseignements pouvaient être vus dans certaines parties du pays, mais ils étaient inexistants dans de nombreuses autres parties. Le grand service des Safavides pour le pays était qu’ils ont répandu les enseignements des Ahl-ul-Bayt dans tout l’Iran. L’amour que vous avez pour les Ahl-ul-Bayt aujourd’hui, votre dévotion envers eux, les leçons que nous apprenons de l’école des Ahl-ul-Bayt dans tous les domaines politiques, sociaux, religieux et autres sont tous à cause d’eux.
Par conséquent, lorsque nous regardons cela historiquement, nous constatons qu’il y a eu deux points importants et remarquables dans l’interaction du peuple de votre région avec notre pays l’Iran. L’un concerne la nation et l’autre concerne l’Islam. Et cela a continué à partir de la période où les Safavides régnaient, un grand érudit comme Mohaqeq Ardebili (que Dieu le bénisse) à Najaf est devenu le point focal de la science et de la jurisprudence. De grands érudits de pays lointains, y compris du Levant et d’autres endroits, venaient à Najaf pour étudier avec lui. Feu Aqa Bagher Behbahani (que Dieu le bénisse), qui était l’une des grandes figures de l’histoire de la jurisprudence chiite, lui a donné le nom de Cheikh al-Taifah [Chef de la dénomination]. L’appellation Cheikh al-Taifah était également utilisée pour Cheikh Tussi.
Le regretté Aqa Bagher Behbahani a déclaré que Mohaqeq Ardebili est le Cheikh al-Taifah. Il a utilisé le terme Cheikh al-Taifah pour lui. Jusqu’à la période précédant notre ère, il y avait de grands érudits remarquables à Ardebil, comme le regretté Aqa Mirza Ali Akbar Ardebili. Il était un érudit influent et actif et sa mosquée est célèbre et existe toujours aujourd’hui - et jusqu’à notre époque où il y avait feu Sayed Younes Ardebili. Il était un marja taqlid [autorité religieuse] et un érudit de haut niveau à Machhad. Il y avait beaucoup d’érudits, mais celui qui était au-dessus d’eux était feu Sayed Younes Ardebili. Et il y avait aussi beaucoup d’autres savants qui étaient présents dans différents domaines.
En termes de djihad et de présence sur le champ de bataille, les habitants d’Ardebil ont toujours été en première ligne. Les messieurs en ont déjà mentionné ici certains des détails. Environ 35 000 soldats d’Ardebil sont allés sur les champs de bataille. C’est un bon chiffre considérable. C’est un nombre élevé. Cette région a donné environ 3 400 martyrs ou plus et il y a aussi de nombreux vétérans et les grandes familles de martyrs. Ces valeurs doivent être protégées. Elles font partie de l’identité d’Ardebil. Lorsqu’il s’agit d’en savoir plus sur nos villes et nos provinces, nous ne devrions pas nous limiter aux frontières géographiques, aux problèmes climatiques, etc. Les principales caractéristiques qui forment l’identité d’Ardebil sont les suivantes : son histoire savante, son histoire du djihad, son histoire du martyre et sa présence dans les domaines qui ravivent le sentiment d’être une nation. Cela inclut dans la vie politique de la nation, dans le djihad, dans l’indépendance, dans des domaines similaires et dans la vie universitaire. Ce sont des questions très importantes.
M. Ameli [imam de la prière du vendredi d’Ardebil] a mentionné une phrase, il a dit : « Nous ne nous arrêterons pas à la simple commémoration des martyrs, que ce soit dans cette réunion ou ailleurs. » Oui, c’est exact. Les choses que vous faites, dont je vais parler, sont nécessaires et très importantes, mais ces choses doivent nous conduire à suivre le chemin des martyrs. Nous devons tirer les leçons qu’ils nous ont enseignées et les mettre en œuvre. C’est ce qui est important. En ce qui concerne le sujet du martyre, je suis vraiment incapable de parler du statut du martyre et des rangs des martyrs. Ces versets qui ont été récités, « Certes, Dieu a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis » (Coran 9:111), montrent que c’est un accord avec Dieu. « Ils combattent dans le sentier de Dieu ; ils tuent et sont tués » (9:111). Détruire l’ennemi et se faire tuer sur ce chemin sont précieux. Il s’agit d’un accord conclu avec Dieu Tout-Puissant. Le martyr a donné sa vie et a gagné la satisfaction de Dieu, qui est la plus haute valeur au monde. Dieu Tout-Puissant déclare alors [dans le même verset], « une promesse authentique qu'Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l'Evangile et le Coran. » En d’autres termes, cela fait partie des enseignements communs à toutes les religions divines. Cela ne se limite pas à l’Islam. Dans toutes les religions divines, une grande valeur est accordée aux sacrifices et à l’offrande de la vie sur le sentier de Dieu. C’était un verset de la sourate at-Tawba [Repentir].
Ce verset béni de la sourate Al-e-Imran est également très significatif : « Ne supposez pas que ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus » (3:169). Il y a aussi un verset similaire à celui-ci dans la sourate al-Baqarah, « Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le sentier de Dieu qu'ils sont morts. Au contraire ils sont vivants, mais vous en êtes inconscients » (2:154), mais l’insistance dans le [ancien] verset, avec la tahsabanna [ne supposez pas], est une insistance très claire - c’est souligné très fermement. Premièrement, en utilisant le verbe hasiba, cela signifie ne même pas imaginer cela, ne même pas penser à une telle chose que les martyrs sont morts. Deuxièmement, en utilisant le Non emphatique [un suffixe pour insistance en arabe], le verset souligne que les martyrs sont vivants. Dieu Tout-Puissant n’a pas précisé comment vivent ces martyrs, mais [Il dit] « ils sont vivants, auprès de leur Seigneur ». Ils sont dans le sanctuaire divin de rububiyya, ils sont dans le sanctuaire divin de uluhiyyah. C’est quelque chose de plus élevé que ce que nos esprits comprennent pendant qu’on est en vie. C’est quelque chose au-delà et au-dessus de ces choses. Le verset montre leur statut, « ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus. » Ils ont une nourriture divine. Quelle est cette nourriture divine ? Eh bien, il y a de la nourriture au paradis pour les croyants et cela est mentionné dans le Coran, mais cette « nourriture » est différente. C’est ainsi qu’on le comprend. C’est un autre type de disposition. C’est une plus grande subsistance. [Donc] une question est le rang des martyrs. Et puis le Coran nous raconte ce que disent les martyrs : « et joyeux de la faveur que Dieu leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés. » (3:170). Il n’y a ni crainte ni affliction lorsque vous êtes sur ce chemin. C’est le chemin du bonheur, de la victoire, du contentement et de la bienveillance. C’est le message des martyrs. En d’autres termes, les martyrs nous encouragent, nous disent de les suivre sur le chemin qu’ils ont emprunté. Telle est la position des martyrs. Si une personne contemple les versets du Coran sur les tribulations du Jour de la Résurrection et du Purgatoire - ces regrets, ces épreuves, ces pressions - elle comprendra alors à quel point cette subsistance et cette présence divines dans le sanctuaire divin de rububiyya sont importantes et précieuses.
Eh bien, permettez-moi de vous mentionner un point, mes chers frères et sœurs. Nous vivions à la même époque que les martyrs et nous avons vu les martyrs de près. Nous avons vu leur djihad et nous avons vu leur martyre. Vous-mêmes avez vu cet adolescent de 13-14 ans [le martyr Marhamat Balahzadeh]. Vous avez vu son martyre, vous l'avez su, vous l'avez compris, et tout est encore sous vos yeux. La prochaine génération ne verra pas cela avec la même clarté et la même certitude. Nous devons penser à eux [la prochaine génération]. Nous avons vu comment les martyrs étaient capables de dénouer des nœuds très difficiles. Nous avons vu comment toutes les puissances militaires actives et avancées du monde ont uni leurs forces pour attaquer un pays - qui venait de vivre une révolution, avait de nombreux problèmes et faisait face à l'amer héritage de la période des dirigeants Taghut [Pahlavi] - pour la supprimer et l’anéantir. Les martyrs se sont dressés contre eux et ont déjoué cette attaque tous azimuts. Ce n'est pas une blague. C'est une question très importante. Ces huit années de Défense Sacrée ont démontré le rôle que nos soldats, nos luttes et nos martyrs ont joué dans la résolution des problèmes. Cela a continué jusqu'à ce jour. Après la guerre, après la défense de huit ans, la guerre militaire s'est terminée, mais la guerre cognitive, la guerre liée à la connaissance, la guerre économique, la guerre politique et la guerre de sécurité ont augmenté chaque jour, jusqu'à ce jour. Tout cela a été contrecarré grâce à la bénédiction de se tenir fermement, la bénédiction des résistances et la bénédiction des martyres.
Par conséquent, le chemin que nous devons suivre est clair. C'est le chemin de la lutte, c'est le chemin de la résistance et c'est le chemin de la constance. C'est le chemin auquel nous devons réfléchir et travailler pour l'améliorer. Les érudits d'une certaine manière, les intellectuels d'une manière, les étudiants universitaires d'une manière, et les divers responsables gouvernementaux devraient tous travailler à leur manière. C'est ce que nous devons faire, et Dieu Tout-Puissant nous bénira de la même manière qu'Il a béni le sang des martyrs. Considérez un martyr comme le martyr Soleimani, par exemple, qui a été martyrisé sur le sentier de Dieu. Une nation toute entière a été émue. Une nation entière a commencé un mouvement, elle a éliminé toutes ces barrières imaginaires entre différents groupes de personnes, et elle est devenue une nation unie. C'est la bénédiction que Dieu donne au sang des martyrs. L'exemple le plus clair [de bénédiction que Dieu accorde au sang d'un martyr] est le sang pur de l'Imam Hussein (AS). Les ennemis ont essayé très fort de réduire la splendeur de Muharram cette année, mais ils n'ont pas réussi et le résultat a été le contraire de ce qu'ils voulaient.
Le Muharram et l'Achoura de cette année ont été plus ardents, plus enthousiastes, plus profonds et plus éclairants que toutes les années précédentes. C'est l'œuvre de Dieu que la tragédie de Karbala, qui s'est déroulée dans un désert en une demi-journée ou une seule journée, a créé une flamme qui n'a cessé de grandir à travers l'histoire et [créé] l'amour pour Hussein qui n'est pas limité aux seuls musulmans. Nous pouvons voir des personnes de diverses branches de l'Islam exprimer leur amour pour l'Imam Hussein, et cela inclut également des non-musulmans - chrétiens, zoroastriens et hindous. Jetez un coup d'œil à la Marche d’Arbaïn ! Toutes ces choses montrent à quel point Dieu valorise le martyre, le sang des martyrs et le chemin des martyrs. Nous devons préserver et maintenir cela. Aujourd'hui, vous qui accomplissez cette grande tâche et faites revivre le nom des martyrs avez une responsabilité similaire à celle de l'Imam Sadjad (AS) et de la vénérée Zeynab (AS). Eux aussi ont préservé [la mémoire de] la tragédie de l'Achoura, ils l'ont maintenue, soutenue et l'ont fait perdurer à travers l'histoire. Ils n'ont pas permis qu'elle [la tragédie de l'Achoura] soit effacée ou se perde dans l'histoire. Vous faites cela aussi. C'est la valeur de ce que vous faites pour préserver l'œuvre des martyrs.
J'espère que, si Dieu le veut, Dieu Tout-Puissant vous permettra de réussir à préserver le nom des martyrs, la mémoire des martyrs, les souvenirs des martyrs, les événements de leurs martyres et leurs récits en utilisant toutes les différentes méthodes nécessaires - surtout par le biais de l'art. Utilisez autant de techniques artistiques que possible. Si Dieu le veut, Dieu Tout-Puissant vous récompensera et cette voie continuera.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !
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