La journaliste de Disclose, Ariane Lavrilleux, qui a passé quarante heures en garde à vue, s'est indignée jeudi qu'un "nouveau cap" ait été franchi contre la liberté d'informer. Un ex-militaire, que la justice soupçonne d'être l'une des sources d'Ariane Lavrilleux a été mis en examen pour détournement et divulgation du secret de défense nationale. Ce dernier risque d’être condamné à 7 ans de prison.
La journaliste de Disclose autrice d'une enquête sur un programme de renseignement français dans un pays du nord d’Afrique, qui a passé quarante heures en garde à vue, s'est indignée jeudi 21 septembre qu'un "nouveau cap" ait été franchi contre la liberté d'informer, dénonçant un "détournement des services de la justice".
"Si on ne protège pas les sources, c'est la fin du journalisme", a insisté Ariane Lavrilleux, lors d'une conférence de presse organisée dans les locaux de reporters Sans Frontières (RSF) à Paris.
La journaliste d'investigation a raconté comment, mardi à 6 h, "neuf agents des renseignements et des magistrats d'ordinaire en charge de la lutte antiterroriste ont débarqué" chez elle à Marseille, avec des valises de "logiciels de cybersurveillance" "pour aspirer les données" de ses téléphones, ordinateurs, clé USB, rapporte France 24.
"Une juge d'instruction était présente sur place", et Ariane Lavrilleux a appris à cette occasion qu'elle "était placée sous surveillance depuis un certain temps", se sentant alors traitée comme une "délinquante".
"D'ordinaire, ils sont là pour traquer des attentats. Pendant des mois, ces cerveaux brillants ont été mobilisés pour traquer une journaliste, ses sources (...). C'est une violation extrême de la liberté d'informer et de la protection de sources journalistiques", a-t-elle répété.
Pour cette journaliste, cette "arrestation après des attaques qui se multiplient ces dernières années, essentiellement sous la présidence d'Emmanuel Macron", contre la liberté de la presse, montre qu'"on a franchi un nouveau cap".
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