Le chef de la diplomatie iranienne s'est entretenu avec Manus Cranny de Bloomberg à New York.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a averti que de nouveaux fronts s'ouvriraient contre les États-Unis s'ils maintenaient un soutien sans équivoque à Israël. Hossein Amir-Abdollahian a également déclaré que les groupes attaquant les forces américaines en Syrie et en Irak agissent de manière indépendante et n'ont reçu aucun ordre ni instruction de Téhéran.
Hossein Amir-Abdollahian prévient que la situation deviendra « hors de contrôle » si la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran n'avait ordonné aucune attaque contre les forces américaines au Moyen-Orient.
Parlant de la possibilité d'envoyer davantage de troupes en Syrie, le haut diplomate iranien a également averti qu’une invasion terrestre aurait des conséquences désastreuses pour Israël.
Voici un extrait de l’interview accordée par Amir-Abdollahian à Bloomberg :
Bloomberg : Vous avez ouvertement critiqué le renforcement des moyens militaires américains dans la région. Envoyez-vous davantage de troupes en Syrie ?
Amir-Abdollahian : Tant que le gouvernement syrien lutte contre le terrorisme, ils nous demandent de l'aide. Et dans le cadre de notre coopération en matière de défense, nous agirons.
Bloomberg : Multipliez-vous vos voyages en Syrie ? Envoyez-vous plus de forces ?
Amir-Abdollahian : Si cela implique une lutte contre le terrorisme. C’est pour cela que le gouvernement syrien nous le demande et nous l’avons déjà fait.
Bloomberg : Vous ont-ils demandé plus de troupes ?
Amir-Abdollahian : Ouais. Quand ils combattaient Daesh en Syrie.
Bloomberg : Avez-vous envoyé davantage de troupes depuis le 7 octobre en Syrie ?
Amir-Abdollahian : Non je ne pense pas.
Bloomberg : Le golfe persique. Envoyez-vous davantage de navires militaires dans le Golfe persique ?
Amir-Abdollahian : Est-ce que vous me faites un procès ou m'interrogez-vous ? J'essaie de comprendre.
Bloomberg : Respectueusement, Monsieur le Ministre. J'essaie de comprendre.
Amir-Abdollahian : J'essaie de comprendre la différence entre, je suppose, l'escalade et la désescalade. Et je pense que le monde veut comprendre où vous en êtes en termes de ressources après le 7 octobre, combien d’armes, de troupes américaines et d’armes ont été envoyées à Tel Aviv ? Donnez-moi le nombre. Combien d’avions ? Quel genre d'armes ?
Bloomberg : Ministre des Affaires étrangères. Je m'attendrais à ce que vous, monsieur, ayez accès à cette information. Je suis simplement journaliste.
Bloomberg : J'essaie de comprendre pour notre public de Bloomberg quelle est la situation dans le monde. Et en gardant cela à l’esprit, monsieur, vous avez évidemment été très critique à l’égard de l’ajout de ces troupes supplémentaires et des déploiements supplémentaires dans la région. Et je veux comprendre, par exemple, que vous avez une grande influence en tant que nation sur les routes commerciales du monde dans le golfe Persique et dans la mer Rouge. Mais notre public voudra savoir si vous serez un protecteur de ces lignes commerciales ou un perturbateur ?
« C'est à cela que j'essaie d'obtenir une réponse. Nous n’avons envoyé aucune nouvelle force, aucune nouvelle troupe, ni en Syrie, ni en Irak, ni dans d’autres parties de la région. Mais nous ne sommes pas de simples spectateurs. Nous n'observons pas à tout moment les développements que nous jugeons nécessaires, proportionnés et conformes à nos intérêts nationaux et à la situation de la région, au bon moment et au bon endroit. C'est la République islamique d'Iran qui prendra la décision. Mais je voudrais ici avertir que la poursuite de la situation, la poursuite des massacres de la population de Gaza, des femmes et des enfants, rendront la situation hors de contrôle dans la région. », a conclu le ministre iranien des Affaires étrangères.
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