« Comme quoi, une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes, venues de tous horizons religieux ou sociaux. », décrit le journal Humanité la manifestation des Parisiennes tenue le 4 novembre.
Selon les organisateurs, plus de 60 000 personnes, à l’occasion d’une « marche pour la paix » dans les rues de Paris, pour exiger un « cessez-le-feu immédiat » au Proche-Orient. « Être ici est une question de justice fondamentale, une nécessité pour combattre le colonialisme et pour permettre aux opprimés d’être écoutés et de trouver justice », résume Dorothée, écharpe « Palestine » autour du cou.
Car, en ce samedi après-midi, Dorothée est loin d’être seule à défiler « République-Nation » à l’appel d’une soixantaine d’organisations dont la CGT, la FI, le PCF, EELV, le PS, la Ligue des Droits de l’Homme, la CFDT ou encore Attac. Ni la pluie ni les vacances scolaires n’ont eu raison de l’élan de solidarité envers les Gazaouis, coincés sous les bombes de l’armée israélienne, continue l’Humanité.
Une solidarité avec les civils palestiniens qui a enfin pu s’exprimer sur la place « République », après une série d’interdictions de manifester par la préfecture de police, sous l'influence du lobby sioniste en France.
« Il est grand temps que ça s’arrête et les alliés d’Israël doivent faire cesser cela », demande Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité, au sujet des plus de 9 000 personnes tuées dans la bande de Gaza et du blocus qui prive le territoire d’eau, de nourriture, d’électricité et de médicament.
« Notre présence ici est naturelle alors qu’un massacre de masse est perpétré par le gouvernement israélien. La France doit élever le ton pour faire respecter le droit international et ne peut pas s’en tenir à une conférence humanitaire », rappelle Ian Brossat, sénateur et porte-parole du PCF.
Même aspiration chez Jean-Luc Mélenchon, triple candidat insoumis à la présidentielle : « Pourquoi parler de trêve humanitaire ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Qui va décider du début et surtout de la fin de la trêve ? Nous sommes en droit de demander à nos autorités de se reprendre », a-t-il déclaré à la presse.
« C’est un cri pour la justice, envoyé par le peuple français qui s’est toujours battu auprès du peuple palestinien pour son droit à l’autodétermination. Mais la France doit retrouver sa voix singulière basée sur le droit », affirme Hala Abou Hassira, ambassadrice de Palestine en France, dont la famille se trouve à Gaza.
Il est environ 14 h 30 lorsque le cortège, encore peu fourni, s’élance sur le boulevard du Temple au son des slogans « Et vive la lutte du peuple palestinien ! » et « Free Palestine ». Un parapluie « cessez-le-feu » passe devant une dame brandissant un écriteau « Que fait la France pour la paix en Palestine ? ». La foule semble lui répondre lorsqu’elle scande « Israël assassin, Macron complice ». Le président de la République est souvent ciblé sur les pancartes pour son manque de clarté dans la dénonciation des crimes d’Israël.
Sur les pavés parisiens, il y a de la tristesse et de la colère. Face à l’horreur, Moez peine à trouver ses mots. « Autant de massacres… Presque 10 000 morts… Il faut un cessez-le-feu », bredouille-t-il, drapeau palestinien en main.
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