Suite à la démission de Saphia Aït Ouarabi, vice-présidente de SOS Racisme, des dirigeants locaux de 12 villes de l’association ont choisi de quitter leurs fonctions pour créer une nouvelle structure anti-raciste, condamnant la pression du lobby sioniste en France qui instrumentalise la lutte contre de l’antisémitisme pour éliminer les voix pro-Palestine.
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, les ex-cadres notamment à Paris, Reims, Marseille, et Poitiers de SOS Racisme, une association engagée dans la lutte contre les racismes en France, ont annoncé leur départ motivé par "des ruptures idéologiques, le refus de discussions démocratiques, et des pratiques inadmissibles de la direction que nous percevons comme de la censure", rapporte Anadolu.
Refusant de "cautionner une association qui contribue à l'invisibilisation ambiante de la cause palestinienne", les signataires accusent l’association de ne plus être "à la hauteur des enjeux antiracistes d'aujourd'hui". Critiquant le communiqué de SOS Racisme du 2 novembre 2023 affirmant qu’"Israël a le droit de se défendre", alors que les sept rapporteurs de l'ONU évoquent le même jour un "grave risque de génocide", les démissionnaires ont tenté pendant plusieurs semaines d’exprimer leurs désaccords et leurs inquiétudes.
De manière plus générale, les signataires ont énuméré plusieurs points de discorde entre la direction et les militants de base. Ils ont notamment accusé la direction de "l’absence de mise en place de débouché politique suite aux révoltes des quartiers contre le meurtre policier de Nahel", ainsi que d’avoir refusé "à la rentrée, l’élaboration d’une campagne pour abroger l'interdiction de l'Abaya". Pour les signataires, "ces dernières actualités montrent comment le racisme d'État est sous-estimé dans les lectures faites par la direction SOS Racisme".
"Cependant, nous pensons que dans un contexte de montée de l'extrême-droite, de dérèglement climatique, de guerres qui s'internationalisent, d'inflation et de pauvreté, notre génération doit pouvoir trouver des espaces d'engagement à la hauteur de la potentialité du mouvement antiraciste", expliquent les signataires, souhaitant que "dans le sillage de notre départ de SOS Racisme se prépare la construction d'une nouvelle organisation antiraciste".
"Désormais, il est nécessaire de se donner les moyens de lutter contre l'invisibilisation de l'islamophobie et du racisme anti-arabe en France. Si l'heure est à la construction d'un mouvement de solidarité avec la Palestine, nous devons d'ores et déjà lier nos énergies contre la loi anti-immigrés de Gérald Darmanin", précisent encore les signataires.
Ainsi, ils promettent de créer une nouvelle structure anti-raciste avec "l'attachement aux causes internationales et la dénonciation des politiques extérieures de la France en Afrique ou ailleurs" et "la dénonciation du racisme d'État allant des violences policières, aux politiques migratoires en passant par le scandale du Chlordécone en Guadeloupe et en Martinique", comme principaux points de départ, parmi tant d’autres.
Pour rappel, la vice-présidente de l’organisation antiraciste SOS Racisme, Saphia Aït Ouarabi, avait déjà démissionné dimanche dernier, après la publication d’un communiqué affirmant qu’Israël "a le droit de se défendre". La militante associative indiquait alors que sa décision était motivée par une "dérive idéologique grave" de l’association dans laquelle elle militait depuis 5 ans.
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