Débutée par les fanfares élégantes et une perspective du palais Elysée, l’allocution du président Macron pour le Nouvel an 2024 était très loin des estimations.
Le président français commence son discours de 13 minutes en rendant hommage aux militaires et aux gardiens des frontières des colonies d’Outre-mer et des agents de sécurités soi-disant anti-terrorisme.
« Un budget militaire doublé dans 10 ans » selon Macron est une victoire, selon le président d’un pays qui se nomme le protecteur de la paix universelle.
Les bombes françaises tombent sur les peuples de l’Asie occidentale où Macron appelle à "un cessez-le-feu durable".
Et les lois historiques dont parle Macron sont des lois imposées par l’article 49.3 dans une Assemblée censurée qui ne peut plus refléter la voix du peuple réprimée en 2023 lors des manifestations contre la réforme des retraites, contre les violences policières, contre l’injustice sociale, contre la mort de Nahel, contre l’inflation, contre la loi immigration, et contre les politiques écologiques du régime français.
Et encore des phrases sur l’Ukraine et la menace imaginaire d’une Russie qui agresse l’Europe, une idée de fiction propagée depuis 2022 pour faire oublier la hausse des prix énergétiques.
La crise écologique, un autre axe du discours présidentiel. Encore un chantier d’échec pour la France de Macronie. Le recours à l’énergie nucléaire est la stratégie annoncée par Macron alors que les ONGs françaises et internationales sont déjà en campagne contre les centrales âgée de 60 ans.
Comme Sarkozy qui avait des références chrétiennes lors de son discours du 31 décembre, Macron a dévoilé son identité droitiste en parlant de la cathédrale Notre-Dame qui ne sera achevée qu’en décembre 2024. Mais « ses flèches » sont déjà élevées vers « le ciel » comme la France encore penchée vers le Ciel catholique. Une référence qui met en cause la nature laïque de la République française.
Pourtant, par sa phrase « choix décisif » du peuple entre « continuer l'Europe ou la bloquer », Macron a instrumentalisé son statut du président de la République pour faire avancer la campagne électorale de son parti dans les élections européennes de 2024 qui sera probablement une occasion pour les partis de l’Extrême-droite anti-UE et anti-OTAN de gagner une position plus déterminante sur la scène politique en France et en Europe.
Et 2024, l’année de la fierté nationale pour Paris qui accueille les Jeux olympiques dont des chantiers de construction sont déjà le théâtre de la violation des droits des travailleurs sans-papiers.
« Une année d’espérance », selon Macron, mais une année 2024 qui s’ouvre déjà avec l’inertie de la diplomatie française dans la crise de Gaza, et avec une série de problèmes économiques, politiques et sociaux pour les Français.
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