6 janv. 2024, 08:16
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« Choc des civilisations », une thèse américaine qu’utilise Israël pour le nettoyage ethnique à Gaza

Téhéran (IRNA) - Netanyahou a appelé à « intensifier les combats » à Gaza. Depuis le 7 octobre, plus de 22 000 palestiniens sont tués par Israël, dont plus de 8000 enfants et 6000 femmes. Mais comment Israël justifie théoriquement ses crimes en Palestine occupée ?


Le parti politique français LFI dans un article sur son site « Insoumission » a essayé de répondre à cette question :

Les pourvoyeurs des charniers à Gaza s’inscrivent tous dans la même logique, celle du « choc des civilisations ». Une logique qui entend réduire un conflit vieux de 75 ans entre Israël et Palestine à un affrontement entre « civilisation » et « barbarie », entre « bien » et « mal ». Une thèse qui se traduit par un génocide, l’usage de bombes à phosphore, des hôpitaux et des écoles bombardés. Une thèse qui foule au pied le droit international, son langage et ses mécanismes servant la paix, pour lui préférer les mots de « terrorisme » enveloppés dans des déclarations guerrières pour justifier les tueries de masse.

Théorisée par Samuel Huntington en 1996, cette thèse made in USA a très vite servi les intérêts des criminels de guerre nord-américains pour justifier leurs invasions en Irak et en Afghanistan. Les différences culturelles se muent en hiérarchie. On passe “des civilisations” à “la civilisation” contre “la barbarie”. La théorie de Huntington devient ainsi le soubassement idéologique, la caution intellectuelle à la “guerre contre le terrorisme” menée par l’OTAN au Moyen-Orient. Avec des résultats terribles en termes de morts et de déstabilisation géopolitique pour toute une région du monde.

Aujourd’hui, cette logique sert à justifier les crimes de guerre de Benjamin Netanyahou. Les Palestiniens deviennent des “animaux humains” et sont « tous terroristes » d’après le Président israélien Isaac Herzog. 

Déshumaniser ou diaboliser “l’autre” est une technique ancestrale pour pousser des humains à en massacrer d’autres, au mépris des risques pour leur propre vie. 

Cette théorie nie toute possibilité de créolisation d’intérêt général humain. 

Stop. Animaliser, déshumaniser ne permet jamais de résoudre un conflit. Cependant, il a une utilité : justifier le massacre. Et c’est exactement ce qui se passe dans l’offensive vengeresse menée par Israël aujourd’hui, avec le “soutien inconditionnel” des faucons français. 

Cette logique permet de justifier un cycle de représailles totales de Benjamin Netanyahou, Premier ministre d’un gouvernement d’extrême droite en Israël. Les Palestiniens deviennent des “animaux humains” dans la bouche de son ministre de la Défense. 

En adoptant cette grille de lecture du choc des civilisations dévoyé, entre guerre entre la civilisation et la barbarie, les responsables français sont inévitablement forcés à devoir excuser l’injustifiable. Empêtré dans cette analyse tronquée, déformée, malhonnête, qui ne tient aucun compte des déterminants historiques d’un conflit qui dure depuis 70 ans, de sa dimension économique, coloniale, celles et ceux qui en France qualifie le Hamas d’organisation terroriste sont entraînés immanquablement dans une logique de guerre entre le bien et le mal. Or, contre le mal, tout est permis.

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