Quelques minutes après l’arrivée du président de la République, qui a entraîné un face-à-face très tendu entre les CRS et les agriculteurs, Jean Lefèvre, membre de la FDSEA dans l’Oise, a estimé sur BFM-TV que « ça va être compliqué pour M. Macron de déambuler dans le salon ». Alors que plusieurs agriculteurs ont été arrêtés par les forces de l’ordre, dont le président de la FDSEA de l’Oise, Régis Desrumaux, « nous étions complètement pacifiques, c’est inadmissible », a déploré M. Lefèvre.
« Il y a plus de CRS que d’agriculteurs dans le Salon. On a toujours que nous étions pacifiques, qu’il n’y aurait pas de casse mais du bruit. On n’est pas là pour se bagarrer, on est là pour discuter », a-t-il assuré.
« Emmanuel Macron veut braver le monde agricole, mais le monde agricole est là », a également déploré quelques minutes plus tôt Patrick Legras, membre de la Coordination rurale, rapporte Le Monde.
« On veut seulement des aides financières et pour cela, on a quelqu’un qui est hors sol et qui a l’impression que ça va bien se passe […] Là, c'est le monde agricole contre le monde des dirigeants de Paris », a mis en garde M. Legras, alors que les cris « Macron démission » résonnaient dans un des halls du salon de l’agriculteur.
Après avoir boycotté le grand débat qu'Emmanuel Macron voulait lancer sur les problèmes du monde agricole en France, les agriculteurs maintiennent la pression.
La colère des agriculteurs, née en octobre et qui a culminé nationalement en janvier, est loin d’être totalement apaisée, malgré de multiples concessions du gouvernement. Les doléances sont multiples ; elles visent notamment les taxes, les normes françaises et européennes, les accords de libre-échange, les retards des versements des aides et les revenus des agriculteurs, rapporte Le Monde.
Plusieurs mobilisations sont organisées contre le Salon de l’agriculture 2024. Un comité d’accueil d’agriculteurs a campé hier soir devant le Salon avant la visite d’Emmanuel Macron et, des tracteurs ont défilé dans l’ouest de Paris.
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