« La France ne peut pas à la fois adhérer aux décisions de la CIJ tout en continuant à armer ceux à qui la Cour a ordonné de tout faire pour prévenir le génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza », annonce l’ONG Amnesty International qui s’adresse directement à Emmanuel Macron dans une lettre ouverte publiée sur son site.
L’objectif : Que la France ne livre plus d’armes à Israël, commanditaire des massacres de masse en Palestine. L’opaque rapport d’exportations d’armes présenté au Parlement français fait état d’au moins 111 millions d’euros livrées à Israël depuis 2017, rapporte le site Insoumission.
Depuis plusieurs mois, le chef du parti d’opposition LFI appelle le Gouvernement français à décréter sans délai un embargo sur les armes ainsi qu’à prendre des sanctions économiques contre Netanyahu. C’est « la voie la plus courte vers le cessez-le-feu » avait déclaré le leader insoumis. « Tous ceux qui embarquent des armes sont des criminels de guerre. Ceux qui le décident sont des criminels de guerre », avait-il déclaré lors d’une manifestation pour la paix, à Paris.
Le 24 janvier 2024, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a précisé que la France exportait « des équipements militaires à Israël afin de lui permettre d’assurer sa défense, comme l’article 51 de la Charte des Nations unies lui en donne le droit », sans pour autant préciser la nature de ces transferts. Une preuve que ce sujet ne devait être éludé plus longtemps.
Le risque de génocide, reconnu par la Cour internationale de justice, se confirme de jour en jour. Le seuil des 30 000 morts en Palestine est atteint. L’horreur est connue du monde entier, documentée par des centaines de milliers d’images. Des mots sont mis pour décrier la catastrophe humanitaire, notamment par des médecins de retour de Gaza, comme ceux reçus par des députés insoumis à l’Assemblée nationale.
« Nous demandons donc à votre gouvernement d’agir immédiatement en mettant fin aux exportations d’armes et de matériels de guerre ainsi qu’à la délivrance ou au renouvellement de licences d’exportations de ces derniers vers Israël. […] En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la voix de la France compte. Une décision de cette nature prise au plus haut niveau pourrait permettre in fine d’éviter une escalade supplémentaire dans la violence et éviter l’irréparable », souligne Amnesty International.
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